Les fêtes de fin d'année approchent

Les jouets ne connaissent pas la crise

  • Publié le 6 décembre 2011 à 07:00

Les récentes mesures d'austérité annoncées par le gouvernement ont-elles des répercussions sur les dépenses des Réunionnais en vue des fêtes de fin d'année ? Si les agences de voyage soulignent une baisse des réservations pour la période de Noël et que les ventes des commerces sont assez moroses actuellement, les jouets, eux, représentent un secteur en pleine forme depuis le début du mois de novembre. Certains objets de divertissement prisés par les bambins sont même déjà en rupture de stock. Les enfants n'ont cependant pas de souci à se faire : si leurs parents doivent se restreindre, ce ne sera certainement pas à leurs dépens.

Début décembre, les flamboyants ont commencé à rougeoyer, les communes se parent petit à petit de guirlandes illuminées, et les magasins de jouets sont en pleine effervescence. "Les poupées gothiques Monster High ont fait fureur chez les fillettes, tandis que pour les garçons, on s'oriente plutôt vers les toupies Beyblade", raconte Martine Vidot, responsable du magasin à Unicor Toys à Saint-Pierre. Dans cette enseigne, ces deux jouets sont en rupture de stock, ainsi que la poupée Cicciobello, dont le prix peut pourtant atteindre 63 euros.

Même si les jouets ne sont pas toujours bon marché, les magasins spécialisés ont été pris d'assaut depuis la sortie de leurs catalogues respectifs. "Les parents se sont rués tôt sur les cadeaux cette année. On a commencé à avoir du monde depuis le 8 novembre", précise Martine Vidot, qui estime, à cette période, que son chiffre d'affaires est plus important que celui de l'année dernière.

Autre enseigne, même constat. A La Grande Récré de Saint-André, les affaires se portent plutôt bien également. "Une première affluence a commencé à la mi-novembre. Les parents veulent faire plaisir à leurs enfants, ils ont peur que les stocks s'épuisent et sont venus faire leurs achats plus d'un mois à l'avance", note Séverine Turpin, responsable du magasin. Ici aussi, les jouets qui remportent toutes les faveurs sont les fameuses toupies Beyblade et la poupée Cicciobello.

D'autres secteurs sont moins bien lotis à l'approche de Noël et de la Saint-Sylvestre. Dans le commerce, "le climat est plutôt morose depuis le début de l'année", indique Haroun Gany, président de l'association de gestion du centre-ville de Saint-Denis. "Ce début décembre est dans la continuité du reste de l'année. On attend la période de vacances scolaires avec impatience, parce que c'est à partir de là que les ventes devraient décoller", explique-t-il.

Il place notamment ses espérances dans la période entre le 20 et le 23 décembre, où Saint-Denis se transformera en ville de Noël. Cette année, le traditionnel village de Noël ne se tiendra pas au square Labourdonnais, mais le centre-ville dionysien réunira durant quatre jours et quatre nuits les commerçants et artisans. "Le carré piéton s'étendra sur d'autres rues, les ouvertures en nocturne seront reconduites, chacun pourra avoir de la visibilité", indique Haroun Gany.

Du côté des agences de voyage, une baisse des réservations est constatée en cette fin d'année. "Il y a beaucoup moins de va-et-vient lors des périodes de fêtes", note Jean-Yves Nourry, directeur général de Thomas Cook Voyages. Selon lui, deux raisons principales sont à l'origine de cela : "La première, c'est que généralement, on aime passer les fêtes en famille ; la seconde, les gens ne prennent pas l'avion pour des raisons budgétaires, parce qu'en fin d'année, tout est plus cher".

Chez Bourbon Voyages aussi, une légère baisse est remarquée autour du 25 décembre. "A Noël, les Réunionnais ont tendance à rester en famille. Pour les fêtes de fin d'année, ils partent un peu plus, mais ne font pas vraiment de folie. Ils choisissent des destinations classiques, principalement l'île Maurice, qui attire toujours autant pour des raisons de proximité et de budget", détaille Carole Law Koun, reponsable de l'agence. "Nous avons aussi beaucoup de demandes pour la Thaïlande, à la fois pour ses paysages, son histoire, mais aussi parce que la vie est peu chère. Les pays d'Asie ont tendance à attirer pour cette dernière raison", précise-t-elle.

Si les grands sont ennuyés par des restrictions budgétaires en cette fin d'année 2011, les petits, eux, peuvent encore se blottir dans le monde de l'insouciance. Leurs jouets préférés seront à coup sûr sous le sapin le soir du 24 décembre. "Les parents peuvent se sacrifier sur certains achats, mais ils essaieront toujours d'offrir à leur petit ce qu'il désire", conclut Séverine Turpin. Après tout, un sourire sur le visage de son enfant, ça n'a pas de prix.

Samia Omarjee pour
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