Nicolas Sarkozy à la Réunion

Toute l'ambiguïté de la visite d'un président candidat

  • Publié le 4 avril 2012 à 14:00

Arrivé dans l'île ce mercredi 4 avril 2012 au matin, le président en campagne Nicolas Sarkozy bénéficie d'un dispositif de sécurité et d'honneurs auxquels n'ont pas eu accès les autres candidats à l'occasion de leur passage à la Réunion. Le préfet Michel Lalande et le sous préfet de Saint-Pierre l'attendaient en civil, au Domaine des Pierres à Saint-Pierre où il doit ensuite rencontrer le groupement inter-religieux, 250 membres des forces de l'ordre ont été envoyés de métropole et un professeur d'université a même été emmené pour vérification d'identité après avoir tenté de brandir une pancarte sur son passage.

La visite de Nicolas Sarkozy à la Réunion s'effectue sous très haute surveillance. Une surveillance tellement haute qu'on en vient à se demander quelle casquette porte le représentant UMP à l'élection présidentielle : celle de candidat ou de président.

A Saint-Pierre et à Pierrefonds où il doit tenir son meeting, des affiches posées pendant la nuit et arborant le slogan "casse toi pov con" ont été enlevées tandis que la brigade anti-tag de la municipalité UMP tourne pour effacer toute inscription hostile au président candidat.

A son arrivée au Domaine des Pierres à Saint-Pierre, le préfet Michel Lalande et le sous-préfet l'attendaient ... en civil! La presse d'ailleurs a été priée de sortir du parking où se trouve le restaurant, pour garantir la tranquillité de Nicolas Sarkozy.

Un professeur d'histoire géographie d'une cinquantaine d'années qui essayait de communiquer avec lui a été fermement tenu à l'écart. Jacques Delpech, représentant de l'association des professeurs d'histoire géographie de la Réunion a été neutralisé alors qu'il tentait de brandir une pancarte rapidement déchirée.

"Je voulais attirer l'attention de Nicolas Sarkozy sur l'importance de l'enseignement d'histoire géographie. Je n'avais aucune agressivité, ni aucune intention de nuire", explique ce professeur d'une cinquantaine d'années qui milite pour le rétablissement "immédiat de l'enseignement obligatoire de l'histoire géographie validé par une épreuve au baccalauréat scientifique".

Sa requête n'atteindra pas les oreilles du président candidat puisque Jacques Delpech a été immobilisé le temps du passage du convoi, puis emmené pour vérification d'identité. Le professeur affirme pourtant avoir demandé une audience "à plusieurs reprises" mais n'aurait reçu que des "fins de non recevoir".

Enfin, plus de 800 membres des forces de l'ordre, dont 250 venues de métropole, sont mobilisées depuis ce matin à l'arrivée de Nicolas Sarkozy à Gillot. Le bain de foule organisé et très encadré à sa sortie de l'aéroport a tout de même laissé passé un opposant qui a réussi à le traiter de "con". Et sur le trajet qui l'a conduit de Saint-Denis à Saint-Pierre, des points de sécurité des forces de l'ordre étaient mis en place au cas où...

Lors de leurs visites respectives, ni Jean-Luc Mélenchon, ni François Hollande, ni Marine Le Pen n'ont eu droit à autant de précaution en tant que candidats à la présidence du pays. Ils avaient bénéficié des mesures de sécurité légales mises en place pour les candidats à l'élection présidentielle.

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1 Commentaires
Tito974
Tito974
12 ans

C'est une honte d'avoir mis en place un tel service de sécurité pour un candidat à la présidentielle !!!

Encore une fois, ce sont des frais inutiles mais la limitation des dépenses ne s'appliquent pas pour le Président, ni pour nos chers ministres...

Eva Joly qui se fait conduire en berline avec une consommation exhorbitante et qui n'a rien d'écologique.

Comme quoi il y a une dichotomie entre les propos et la réalité...Notre Président et son épouse sont capables de nous faire supporter les frais personnels de parents (soins,habillements,nourrisses...)

Tout cela n'est malheureusement qu'une belle arnaque républicaine orchestrée de concert avec tous les membres du gouvernement avec le virtuose Nicolas SARKOZY

Notre avenir que ce soit lui ou un autre n'inspire rien de bon pour la population