Santé - Agence du médicament

Le baclofène toléré pour traiter l'alcoolisme

  • Publié le 28 avril 2012 à 07:00

L'agence du médicament admet désormais l'usage du baclofène dans le traitement de l'alcoolo-dépendance, mais seulement au "cas par cas". Ce médicament, habituellement prescrit comme décontractant musculaire en neurologie, est utilisé depuis plusieurs années par certains médecins, hors du cadre actuel de l'autorisation de mise sur le marché. L'agence du médicament a reconnu qu'il pourrait réduire l'appétence pour l'alcool.

Le baclofène est certes un décontractant musculaire, mais depuis quelques années, il est utilisé par certains dans le traitement de la dépendance alcoolique. Sa popularité a explosé en 2008, lorsque Olivier Ameisen, publie un ouvrage autobiographique intitulé "Le Dernier Verre". Dans ce livre, ce cardiologue de formation devenu alcoolique racontait comment il avait pu s'en sortir en utilisant à fortes doses le balcofène, ce qui l'a rendu indifférent à l'alcool.

Par la suite, en mars 2012, la revue Alcohol Alcoholism publie les premiers résultats d'une enquête rétrospective sur les bénéfices et les risques du baclofène chez des personnes dépendantes à l'alcool. Des résultats qui indiquent que le médicament serait efficace dans 58 % des cas, avec cependant des effets secondaires et notamment une forte somnolence en début de traitement.

"C'est sans doute la publication de cette étude qui a incité l'Agence des produits de santé à admettre officiellement les prescriptions de baclofène, au cas par cas. Il est en effet illégal de prescrire un médicament hors des pathologies définies lors de l'autorisation de mise sur le marché", indique Le Figaro santé dans un article mis en ligne le 25 avril 2012.

A noter que sur les forums traitant de l'usage de ce médicament, les internautes souffrant d'alcoolisme semblent plutôt satisfaits du Baclofène. En septembre 2011, une certaine "mumu", habitante de La Réunion, témoignait de son vécu, annonçant qu'elle avait vécu quatre cures de sevrage, mais rechutait à chaque fois, avant d'indiquer par ailleurs : "Je suis abstinente depuis bientôt un an grâce au Baclofène".

Aujourd'hui, on estime que plus de 20 000 patients prennent ce médicament en France pour des problèmes d'alcool. Mais c'est la première fois que l'Agence du médicament reconnaît que ce médicament peut être utilisé pour cette indication. "Concernant spécifiquement cette utilisation hors du cadre actuel de l'autorisation de mise sur le marché, les données de pharmacovigilance sont très limitées, mais ne remettent pas en cause la poursuite de ce type de traitement", a commenté l'agence, avant de préciser qu'une meilleure connaissance du profil de sécurité d'emploi du baclofène était nécessaire.

Ainsi, pour mieux comprendre les effets de ce médicament, l'Agence a autorisé début avril 2012 le lancement d'un essai clinique portant sur plus de 300 patients présentant une consommation d'alcool à haut risque. Une étape indispensable avant l'autorisation éventuelle de ce traitement dans l'indication du sevrage alcoolique.
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1 Commentaires
Sylvie Imbert
Sylvie Imbert
11 ans

Non, ce n'est pas l'étude publiée en 2012 qui a fait réagir l'Afssaps. Une étude similaire a été publiée sans résultat en 2010 par Olivier Ameisen et Renaud de Beaurepaire.
Mais bien la lutte que nous livrons depuis longtemps et l'action décisive de B. Granger, voir à ce sujet la saga du baclofène (google)

Et oui, les malades sont plutôt satisfaits sur notre forum www.baclofene.com
Comment ne pas l'être en réussissant à se débarrasser en quelques mois d'une addiction vieille de 10, 20 ou 30 ans.

L'Afssaps a enfin autorisé un essai demandé il y a presque un an.
Depuis 2004, Olivier Ameisen découvreur de ce traitement réclame en vain des essais, sabordés les uns après les autres.

Nous n'avons pour notre part pas l'intention d'attendre encore 2 ans les résultats d'un essai pour que le baclofène soit prescrit, la molécule est connue depuis 40 ans concernant sa non dangerosité , et son efficacité sur l'alcoolisme depuis 7 ans.

120 morts par jour, des drames quotidiens, 20 milliard d'euros dépensé par an pour traiter inefficacement l'alcoolisme alors que le baclofène ne coûte presque rien, cela suffit

Sylvie Imbert - Association BACLOFENE