Légalisation du cannabis

Quand l'appel du 18 juin rime avec 18 joints

  • Publié le 18 juin 2012 à 17:30

Quand l'appel du 18 juin devient l'appel du 18 joint...Au lendemain des élections législatives, une drôle de banderole s'est installée devant la préfecture à Saint-Denis. "Légalisez-la", c'est le message que certains militants ont voulu faire passer aux députés qui siègeront à l'Assemblée nationale durant les cinq années à venir. "La", c'est bien évidemment cette plante connue sous le nom de cannabis, chanvre ou encore zamal, produit illicite le plus largement consommé en France, notamment chez les jeunes. En ce lundi 18 juin 2012, nul doute que cette banderole, qui a pris place au sein des jardins de la préfecture, s'inscrit dans la lignée de l'appel du 18 joint, manifeste à la légalisation du cannabis en France.

L'appel du 18 joint est une initiative lancée par le journal Libération en 1976. Une initiative devenue le symbole du refus de la prohibition du cannabis en France, ses militants demandant l'abrogation de la loi de 1970 sur les produits stupéfiants. Parmi les signataires du manifeste, on retrouve notamment Bernard Kouchner, médecin humanitaire et ancien ministre des affaires étrangères, le philosophe Gilles Deleuze, l'écrivain Philippe Sollers, le réalisateur Bertrand Tavernier ou encore l'actrice Isabelle Huppert.

Aujourd'hui, au niveau national, le CIRC (collectif d'information et de recherche cannabique) réclame l'abrogation de cette loi et demande ainsi le retrait du cannabis et de ses dérivés du tableau des stupéfiants, ainsi que l'ouverture d'un débat sur les modalités de la sortie de la prohibition des drogues.

Dans ce but, tous les ans, le CIRC organise des actions pour l'appel du 18 joint. Et cela a vraisemblablement eu des échos à La Réunion cette année. La banderole qui a pris place dans les jardins de la préfecture appelle en effet à la légalisation du cannabis.

A noter que cette action s'inscrit dans un contexte particulier, c'est-à-dire au lendemain de la présidentielle et des législatives, où la dépénalisation du zamal s'est parfois invitée dans la campagne. Pour rappel, à La Réunion, le parti Europe Ecologie les Verts s'est prononcé en faveur de la mise en place d'une filière chanvre-zamal "à vocation thérapeutique" dans l'île, "dans un cadre juridique bien précis".

En métropole, début juin, durant la campagne des législatives, la ministre du logement Cécile Duflot a elle affirmé être favorable à la dépénalisation du cannabis alors que le premier ministre Jean-Marc Ayrault indique que cette mesure n'est pas prévue par son Gouvernement. Ce qui avait valu à Cécile Duflot un rappel à l'ordre.

Il n'y a plus qu'à espérer, pour ceux qui veulent légaliser le cannabis, que leur appel du 18 joint soit entendu dans les années à venir.

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2 Commentaires
corbeau12
corbeau12
11 ans

J'ignore si le "grand Charles" aurait apprécié ce détournement, mais il a montré qu'il savait faire preuve de pragmatisme... alors ...
Le cannabis est mauvais pour la santé? Soit!
Quid de l'alcool? combien de morts? combien de femmes battues ,combien d'enfants déficients? combien d'accidents de la route ?
L'alcool est "dépénalisé", coûte bien plus cher à la société qu'il ne rapporte en taxes,et qui s'offusque de la recrudescence de publicité pour les rhums et whiskies,à l'occasion de la fête des Pères? Ch...,ça roule, et Jo..., ça marche !
Qui pense à "criminaliser" l'usage et/ou le commerce de l'alcool?
Personne ! Heureusement ! D'autres ont essayé ,avec le succès que l'on sait.

Organiser un marché légal et visible des stupéfiants,contrôler la qualité des produits proposés publiquement, et surtout prévenir, prévenir, prévenir... comme on le fait pour le tabac, pour l'alcool, pour la vitesse, pour la malbouffe...
Ou alors mobiliser des forces de police , de plus en plus, renforcer aussi l'économie souterraine, avec son cortège de délinquance et de violence, encombrer les tribunaux et les prisons de jeunes attirés par l'argent facile, sans atteindre les organisateurs du trafic, et surtout perdre le contact avec les consommateurs ne plus pouvoir les encadrer, les soigner......mais l'usage de drogues est il une maladie ,ou un symptôme...oui, mais de quoi ?
Faut voir ....




val2504
val2504
11 ans

LAMENTABLE ... quand on connaît les dégâts du cannabis, dit " drogue douce " , sur le cerveau et les individus de façon générale ... Accidents de la route en tête de liste ... A bas la dépénalisation des stupéfiants, de TOUS les stupéfiants !