Diminution du nombre de contrats aidés à Saint-Leu (Actualisé à 18 heures 40)

Jean-Luc Marx : "La préfecture n'est pas un jardin public"

  • Publié le 14 septembre 2012 à 17:56

"La préfecture n'est pas un jardin public", a déclaré le préfet Jean-Luc Marx, lors d'un point presse, ce vendredi 14 septembre 2012, en fin d'après-midi. Un point presse qui fait suite à l'action du député-maire de Saint-Leu Thierry Robert, qui s'est enfermé à la préfecture depuis ce matin pour réclamer une cinquantaine de contrats aidés pour sa commune. Le représentant de l'État a déploré la position de statu quo qu'a adopté l'élu saint-leusien et a indiqué avoir proposé au député-maire de Saint-Leu une "séance de travail dès la semaine prochaine pour attribuer le reliquat de contrats aidés non utilisé ailleurs en France". Mais Thierry Robert n'est pas satisfait. "Lorsque vous êtes face un accidenté de la route, vous ne lui dites qu'il faut attendre deux jours pour le ramener en réanimation. C'est tout de suite qu'il faut intervenir", a-t-il déclaré. Entré peu avant 18 heures 15 en réunion dans la préfecture, Thierry Robert en est ressorti vers 18 heures 30. À noter que plusieurs représentants du collectif Sauvons nos entreprises, dont Pierrick Robert et Jacques Douglas, sont sur place.

Lors de ce point presse en préfecture tenu en fin d'après-midi, le préfet Jean-Luc Marx a tout d'abord fait remarquer : "nous sommes face à une situation inédite avec la présence à la préfecture d’un parlementaire venu exposer un problème important, en l’occurrence celui de la gestion des contrats aidés". Le représentant de l’État a rappelé que le gouvernement s’était engagé à réserver 5,12% des contrats aidés à La Réunion. "Par expérience, je sais qu’il y aura des possibilités de rallonge puisque dans d’autres régions de France l’ensemble des contrats ne sera pas consommé. Le reliquat pourra donc à être appliqué à la réunion", a-t-il dit. Il a indiqué que la commune saint-leusienne bénéficiait déjà de 742 contrats : "ce potentiel doit être utilisé au mieux par le responsable de la commune. Je rappelle que le fonctionnement des écoles est une dépense obligatoire pour commune".

Jean-Luc Marx a ensuite déclaré qu’il a proposé à Thierry Robert une séance de travail dès la semaine prochaine afin de "d’étudier les possibilités de redistribution des contrats non attribués dans les autres régions". Le représentant de l'État s’est attaché à commenter l’action de Thierry Robert. "Le député-maire est venu manifester devant la maison de l’État sans déclarer sa manifestation". Il a ensuite ajouté : "je suis surpris des conditions dans lesquelles le député-maire stationne dans les jardins de la préfecture". Le représentant de l’État a noté qu’il allait proposer à nouveau une réunion à l’élu saint-leusien en début de semaine prochaine.

Questionné pour savoir s’il autoriserait Thierry Robert à passer la nuit à la préfecture, Jean-Luc Marx a répondu : "nous verrons bien comment les choses vont se passer. Mais il est certain qu’il ne s’agit pas d’un jardin public et que dans le cadre d’une bonne utilisation des forces de police,  il faut que ces dernières soient affectées à des tâches prioritaires en l’occurrence à la lutte contre la délinquance".

Quelques minutes plus tard, Thierry Robert a, à son tour, tenu un point presse informel derrière les grilles de la préfecture. "Si le préfet a envie de polémiquer et d’engager un bras de fer, si telle est  sa réponse aux parents, alors je lui dit chapeau bas", a-t-il lancé. Répondant à la proposition de réunion faite par le préfet, il a indiqué : "je suis disposé à entamer tout de suite une concertation, il faut que des réponses concrètes soient apportées immédiatement". À propos d’un reliquat éventuel de contrats non attribués qui pourraient être affecté à La Réunion dans les prochaines semaines, le député martèle : "lorsque vous êtes face un accidenté de la route, vous ne lui dites qu’il faut attendre deux jours pour l'amener en réanimation. C’est tout de suite qu’il faut intervenir".

Thierry Robert a ensuite affirmé que le nombre de contrats aidés est passé de 782 en 2011 à 492 en 2012. "Je ne suis pas un magicien, j’ai 11 classes et 300 élèves supplémentaires. Avec si peu de contrats aidés, je ne sais pas faire. S’adressant directement à Jean-Luc Marx, il a déclaré : "monsieur le préfet, je suis prêt à vous laisser mon écharpe et fauteuil de maire pendant une semaine. Si vous arrivez à gérer les écoles avec ce nombre de contrats alors je dirai que vous êtes un magicien hors paire".

Par ailleurs, revenant sur le fait que l’élu saint-leusien se soit mis à genoux, le préfet a précisé : "j’ai indiqué au député maire que je déplorais sa position de statu quo. Il m'a alors répondu, je vais donc me mettre à genoux pour demander des contrats aidés - ndlr). J’ai tourné les talons car cette attitude n’avait pas lieu d’être. Je ne voulais pas me prêter à ce genre de démonstration".

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2 Commentaires
Daniel
Daniel
11 ans

Je ne savais pas qu'il existait des saltimbanques de haut niveau à la Réunion. C'est amusant ! Je pensais aussi qu'il n'y avait que les méchants petits garnements qui faisaient pipi par terre et qui se roulaient dedans quand il n'avaient pas satisfaction.. C'est lamentable ! Vivement la Loi sur le non cumulrndes mandats.Question de compétence.. Administrer ou Légiferer. Faut-il la contrainte pour que nos élus acceptent de nous montrent qu'ils ont du bon sens, qu'ils sont responsables et qu'ils méritent notre respect.

shoo
shoo
11 ans

"Jean-Luc Marx a tout d'abord fait remarqué" - "pour le demandé" : la grammaire a-t-elle été supprimée en même temps que les contrats aidés ?