Rencontre entre Anne-Marie Collomp et Didier le Bret (actualisé à 16h15)

Une vidéo envoyée par les ravisseurs - Première preuve de vie de F. Collomp

  • Publié le 25 février 2013 à 14:34

Anne-Marie Collomp a rencontré ce lundi après-midi, 25 février 2013, Didier Le Bret, directeur du centre de crise du ministère des Affaires étrangères. L'entretien, qui a duré environ 1h30, a été l'occasion pour Anne-Marie Collomp d'avoir une première preuve de vie de son époux. En effet, le Quai d'Orsay a remis à la femme de l'otage français une vidéo où l'on voit Francis Collomp. Cette vidéo a été tournée une dizaine de jours après l'enlèvement de l'ingénieur français et a été reçue il y a quelques jours par le ministère des affaires étrangères. A la demande d'Anne-Marie Collomp, la vidéo ne sera pas diffusée.

Ce lundi 25 février 2013, cela fait 68 jours que Francis Collomp a été enlevé au Nigéria. Avant cette rencontre avec Didier le Bret, Anne-Marie Collomp était sans nouvelles de son époux depuis le 19 décembre.  Arrivée peu avant 14h30 en préfecture, accompagnée de sa soeur Gilda Marbois, Anne-Marie Collomp a remis à Didier Le Bret une pétition, demandant la libération de son mari ainsi que celle de tous les otages français. La pétition a recueilli 1 500 signatures. A noter qu'Henri Hippolyte, adjoint au maire du Port et conseiller général, ainsi que Saïd Larifou, avocat, tous deux membres du collectif pour la libération de Francis Collomp, étaient venus apporter leur soutien à Anne-Marie Collomp ce lundi devant la préfecture.

"Je suis venu à La Réunion à la demande de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui est prêt à recevoir Anne-Marie Collomp et Gilda Marbois au moment où elles le souhaiteront", a déclaré Didier le Bret à l’issue de l’entretien. "Elles étaient conviées le 20 janvier dernier au palais de l’Elysée pour rencontrer le président François Hollande", a-t-il rappelé. "Malheureusement, il y avait une marche organisée à La Réunion et Anne-Marie a préféré y assister, je le comprends", a-t-il poursuivi. 

Didier Le Bret a par ailleurs déclaré : "Je suis venu pour leur donner tous les éléments d’information dont on dispose actuellement et qui peuvent aider Anne-Marie Collomp à traverser cette épreuve. Nous voulions lui dire aussi qu’à travers les services de la préfecture, l’Etat français est vraiment à son service pour l’aider à passer ce moment particulièrement éprouvant".

Le directeur du centre de crise du Quai d’Orsay a par ailleurs indiqué : "On a échangé beaucoup d’informations mais sur les informations liées au sort d’un otage, ce n’est jamais très bon d’entrer dans le détail des choses parce que cela n’aide pas. Donc, il faut en dire le moins possible". "Même si avec la famille on a une relation de confiance qui nous permet de dire des choses, c’est mieux de ne pas en faire état publiquement", a-t-il ajouté.

Didier le Bret a par ailleurs insisté sur le fait que "pour avoir des résultats tangibles, il faut travailler en partenariat avec l’Etat du Nigéria". "Aujourd’hui, on a plusieurs de nos compatriotes concernés, ça nous oblige quelque part à rehausser la qualité du dialogue pour arriver vraiment à travailler main dans la main avec le gouvernement du Nigéria", a-t-il précisé.

Anne-Marie Collomp est ressortie "rassurée" de cet entretien avec l’émissaire du Quai d’Orsay. "Il m’a fait voir une vidéo de mon mari. Il est apparu fatigué, mais ça va, je pensais le voir dans un plus mauvais état", a confié l’épouse réunionnaise de l’otage. "Je pensais ne plus jamais le revoir. Ça me rassure qu’il soit en vie et j’espère avoir d’autres nouvelles", a-t-elle ajouté, visiblement émue.

Anne-Marie Collomp a précisé qu’elle a demandé à Didier Le Bret de ne pas diffuser la vidéo. "Je veux la garder pour moi", a-t-elle déclaré. Cette vidéo a été reçue il y a quelques jours par le Quai d’Orsay mais a été tournée une dizaine de jours après l’enlèvement de Francis Collomp.

Interrogé sur le fait de savoir si l’ingénieur français, malade du cœur, avait accès à ses médicaments, Didier Le Bret a indiqué : "On a tout fait pour qu’il y ait accès. Le problème, c’est que ce n’est pas simple pour un avoir un contact avec les ravisseurs. Mais tous les médicaments dont il a besoin ont été prépositionnés à notre ambassade à Abuja au Nigéria et à Niamey au Niger".

Il a souligné que Francis Collomp avait des médicaments "pour une durée de trois mois et demi". "On arrive au bout de cette période, on va vraiment multiplier tous les canaux possibles pour essayer d’acheminer les médicaments à bon port".

Questionné sur les revendications des ravisseurs, Didier Le Bret a répondu : "On ne va pas donner de détails. Ce qui importait, c’était de donner des nouvelles à Anne-Marie Collomp et à sa famille, de leur montrer qu’on était très présent dans ce dossier et qu’il n’y a pas de différences de traitement entre les otages, où qu’ils soient et d’où ils viennent. Ce son nos compatriotes et on veille sur eux", a-t-il conclu.

Rappelons que l’ingénieur français Francis Collomp a été enlevé le mercredi 19 décembre 2012, le jour de son anniversaire à Rimi, à 25 km de l’Etat de Katsina, dans le nord du Nigéria. L’homme est malade du cœur et doit prendre des médicaments quotidiennement. Le rapt a été revendiqué par le groupe islamiste Ansaru, qui a justifié l'enlèvement par "la position du gouvernement français et des Français contre l'islam et les musulmans".

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