Santé publique - Un anti-ulcère détourné comme déclencheur d'accouchement

Scandale autour du Cytotec

  • Publié le 3 mars 2013 à 05:30

Nouvelle alerte au médicament. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met en garde sur les dangers du Cytotec. Indiqué dans le traitement de certaines maladies de l'estomac, le médicament est détourné de son usage. Il sert à déclencher les accouchements. Non sans risque pour la mère et l'enfant.

Après le Mediator, un anti-diabétique employé comme coupe-faim, ou encore Diane 35, un médicament anti-acné utilisé comme contraceptif, c’est au tour du Cytotec, - misoprostol, du nom d’être pointé du doigt pour le détournement de son usage. En effet, depuis le début de semaine, il est dans la ligne de mire de l’ANSM.

Le médicament est commercialisé par le laboratoire Pfizer et autorisé en France depuis 1986. Prescrit dans le cadre du traitement de maladies de l’estomac, il est aussi utilisé afin de déclencher les accouchements ou encore favoriser l'expulsion du foetus en cas d'avortement ou de fausse-couche.

Selon Le Monde, si l’utilisation du Cytotec hors AMM (autorisation de mise sur le marché, à savoir, prescrit pour une autre propriété autre que celle initiale) n’est pas contestée dans les deux derniers cas de figure, son emploi pour le déclenchement du travail fait débat. La HAS (haute autorité de santé) ayant recommandé de ne pas l’utiliser en obstétrique dès 2008, souligne le journal.

En effet, ayant pris connaissance de cet usage, l’ANSM indique, sur son site, que le Cytotec peut "entraîner des effets indésirables graves pour la mère et l’enfant", quelle que soit la voie d’administration. Parmi les risques rapportés : rupture de l'utérus, hémorragies ou encore anomalie du rythme cardiaque fœtal.

La mise en garde s’applique également également au Gymiso, contenant la même molécule que le Cytotec.

Par ailleurs, le collège national des gynécologues et obstétriciens français  (CNGOF) n’a pas manqué de réagir suite à l’avertissement de l’ANSM. Dans un billet d’humeur publié sur son site, il dénonce "le syndrome du sang contaminé qui atteint les politiques et leur fait brandir à tout bout de champ le trop fameux principe de précaution". "Cette mise en garde enfonce des portes ouvertes : quel est le médicament qui, provoquant des contractions utérines dans le but de déclencher un accouchement n'augmente pas les risques de rupture utérine, d'hémorragies ou d'anomalies du rythme cardiaque fœtal", souligne le CNGOF.

 

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