Santé publique

À La Réunion la tuberculose tue toujours 3 à 4 personnes par an

  • Publié le 23 mars 2013 à 06:34

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui a lieu ce dimanche 24 mars, l'ARS OI (agence régionale de santé Océan Indien) rappelle que cette maladie tue toujours dans le monde et à La Réunion. Chaque année, dans le monde, environ 8,7 millions de personnes contractent la tuberculose, et 1,4 millions de personnes en meurent. Au niveau local, en moyenne, 50 à 60 nouveaux cas et 3 à 4 décès sont déclarés chaque année aux autorités sanitaires. Marie, une Petite-Iloise âgée de 51 ans aujourd'hui, a été touchée par la tuberculose en 1968. Pour Imaz Press Réunion, elle raconte comment elle a vécu cette maladie. "Si on n'avait pas découvert que j'avais la tuberculose, j'aurais eu pu y rester", dit-elle.

La journée mondiale de lutte contre la tuberculose est l’occasion de rappeler qu’il s’agit d’une maladie toujours présente, note l’ARS dans un communiqué. Selon l’agence de santé, au niveau mondial, environ un tiers de la population serait infecté par le bacille tuberculeux. Chaque année, dans le monde, ce sont environ 8,7 millions de personnes qui contractent la tuberculose, et 1,4 millions qui en meurent. Et cela malgré le fait qu’il existe un traitement qui permet de guérir de la maladie.

A La Réunion, "le nombre de nouveaux cas rapporté à la population est faible, en comparaison des autres îles de l'océan Indien", indique l’ARS. Toutefois, en moyenne, on dénombre quand même 50 à 60 nouveaux cas par an, et 3 à 4 décès sont déclarés chaque année aux autorités sanitaires.

Marie a 51 ans aujourd’hui. Originaire de Petite-Ile, cette mère de famille a contracté la tuberculose en 1968. "J’avais 6 ans à l’époque. Je venais tout juste de rentrer à l’école primaire", se souvient-elle. "J’ai commencé à avoir de la toux et je crachais beaucoup", raconte-t-elle. "Mais on ne s’est pas rendu compte tout de suite que ça pouvait être la tuberculose. On pensait que c’était un léger rhume", poursuit-elle.

"Finalement, c’est ma mère qui a pensé que c’était peut-être autre chose. Voyant que j’avais beaucoup maigri, elle m’a emmené au médecin, qui m’a redirigée vers le dispensaire. C’est là que j’ai effectué le test pour la tuberculeuse", raconte Marie. Un test qui s’est avéré "très positif", se rappelle la Petite-Iloise. "Selon le médecin, j’avais attrapé la maladie depuis un moment", souligne-t-elle.

"On m’a ensuite fait passer une radio, sur laquelle on pouvait voir que j’avais des tâches noires sur les deux poumons", explique Marie. "Ça a confirmé que j’avais bien la tuberculose. Pour guérir de cette maladie, le traitement s’est étendu sur un an. Pendant les six premiers mois, il a fallu que je prenne quotidiennement des médicaments et que je fasse une radio des poumons tous les mois. Durant les six autres mois, j’étais toujours suivie, mais moins régulièrement", se souvient-elle.

"Si on ne m’avait pas diagnostiquée, j’aurais pu mourir de la tuberculose", affirme Marie. De cette maladie, elle retiendra "un traitement lourd" et "l’isolement". "C’était traumatisant. Je venais d’entrer à l’école et j’ai été déscolarisée pendant un an. J’étais soignée à domicile puisque ma mère n’a pas voulu que je sois hospitalisée, mais je ne pouvais pas avoir de contact avec mon frère et mes sœurs, je ne pouvais pas jouer avec eux. J’avais le sentiment d’être mise à l’écart", confie Marie. "C’était difficile, je ne comprenais pas", ajoute-t-elle. Elle indique par ailleurs que tout ce qu’elle touchait devait être désinfecté. "Toute la famille devait prendre ses précautions. Mes parents, mon frère et mes sœurs ont dû passer des tests aussi pour voir s’ils n’avaient pas la tuberculose, mais heureusement, les tests étaient négatifs", poursuit Marie.

La Petite-Iloise se dit "étonnée" que la maladie tue encore de nos jours. "Dans les années 60, la médecine n’était pas aussi développée que maintenant. Aujourd’hui, ça a beaucoup évolué. C’est bizarre qu’il y ait autant de personnes qui en meurent autant", estime Marie.

Pour rappel, la tuberculose est une maladie contagieuse transmise par voie aérienne, se développant le plus souvent au niveau pulmonaire, qui peut être soignée et évitée. Les symptômes courants de la tuberculose pulmonaire évolutive sont une toux accompagnée d’expectorations parfois teintées de sang, des douleurs dans la poitrine, une faiblesse générale, une perte de poids, de la fièvre et des sueurs nocturnes.

La chaine de transmission peut être rompue en dépistant les personnes infectées avant qu’elles ne tombent malades. On peut aussi diminuer la mortalité en faisant le diagnostic plus tôt, ce qui permet de débuter le traitement et d’arrêter la contagiosité.

La Réunion bénéficie de trois centres de lutte anti-tuberculeux répartis dans les trois territoires de santé et entièrement financés par l’agence de santé Océan Indien. Chaque centre assure, dans son territoire de santé d’implantation, la coordination des actions de dépistage et de suivi.

A noter que le BCG, vaccin destiné à lutter contre la tuberculose, n'est plus obligatoire en France pour les enfants et les adolescents depuis 2007. Peu avant, le BCG avait été contesté pour avoit trop d'effets secondaires et pour son manque d'efficacité. Rappelons par ailleurs que les ventes de vaccins en France ont accusé un recul majeur en 2012, selon des chiffres publiés par IMS Health, leader mondial de la veille économique en matière de santé.

www.ipreunion.com

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