Santé publique

Trop d'antalgiques nuiraient à la fertilité masculine

  • Publié le 14 juin 2013 à 05:32

Avis aux consommateurs de paracétamol et d'aspirine... Très prescrits en France, ces anti-douleurs ou antalgiques nuiraient à la fertilité de l'homme, à l'instar du bisphénol A et des phtalates. C'est ce qu'indique une étude de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Toutefois, cela ne concerne qu'un usage à très forte dose.

Ces troubles de la fertilité avaient, jusqu’à présent, été constatés chez le rat, mais jamais chez l’homme.

Ainsi, après avoir reçu le soutien de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) pour mener des recherches chez l’humain, du stade fœtal au stade adulte, l’Inserm indique que des chercheurs ont exposé des explants testiculaires d’hommes adultes à différentes doses de paracétamol ou encore d’aspirine pendant au moins 24 heures.

Et selon l’institut, les résultats, publiés dans la revue Human Reproduction, sont sans appel. "À des concentrations équivalentes à celles retrouvées dans le plasma en cas de prise de ces molécules, chacune d’elles perturbe la production d’hormones stéroïdiennes et d’autres facteurs nécessaires à la masculinisation et la fertilité", explique sur le site de l’Inserm Bernard Jégou, un chercheur.

L’Inserm souligne que ces résultats "établissent le rôle potentiel de perturbateur endocrinien de ces médicaments" mais interpellent également sur "leur usage massif et chronique par certaines catégories de personnes", notamment certains athlètes de haut niveau. "Outre les risques potentiels sur la fertilité ou sur la santé en général, ces produits qui provoquent une baisse de production de testostérone pourraient donc être contre-productifs en terme de performances", note encore Bernard Jégou.

À noter qu’en 2010, ce dernier avait déjà tiré la sonnette d’alarme après que quatre études, menées sur des rats, aient mis en évidence une association entre antalgiques et risque d’absence de descente d’un ou deux testicules dans le scrotum. Les travaux avaient démontré une baisse de la production de testostérone ou encore une féminisation des rats nouveau-nés masculins.

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