Saint-André - Il y a deux ans Sarah mourrait écrasée par un bus qui ne l'avait pas vue

"Le mur qui a coûté la vie à ma fille est toujours là"

  • Publié le 19 janvier 2014 à 14:00

En décembre 2011, Sarah Permacaondin, une adolescente de 14 ans trouvait la mort, écrasée par un bus contre un mur à l'angle du chemin du Centre et du chemin Brunet à Saint-André. Un peu plus de deux ans après le drame, l'émotion est toujours vive dans le quartier. D'autant qu'aucun chantier d'aménagement n'a été réalisé. La municipalité de Saint-André s'était pourtant engagée à le faire. "Nous avons l'impression que la mairie laisse les choses traîner alors que les élections municipales approchent. Le mur qui a coûté la vie ma fille est toujours là. Nous voulons qu'il soit abattu", lâche Gilbert Permacaondin, père de Sarah. "Nous voulons seulement qu'il n'y ait plus de malheur", ajoute-t-il. Du côté de la mairie de Saint-André, on reconnaît que le dossier n'a pas avancé.

Les faits s’étaient produits vers 11 heures 30 le 7 décembre 2011. Sarah, 14 ans, marchait dans la rue avec des amis en sortant des cours, lorsqu'un bus scolaire l'a écrasé contre un mur. La scène s'est passée à un carrefour du chemin du Centre, à quelques centaines de mètres du collège Terrain Fayard. L'adolescente n'avait pas survécu à ses blessures. Jugé pour homicide involontaire, le conducteur du bus a été relaxé.

Deux ans après les faits, alors que la mairie de Saint-André s’était engagée à faire des travaux, rien n’a changé à l’angle du chemin du Centre et du chemin Brunet. Les traces de l’accident sont toujours visibles sur le mur bordant cet angle. Aucun aménagement n’a été réalisé. On note également le manque de visibilité au carrefour et l’absence de trottoirs le long de la route, étroite et fréquentée,  où circulent de nombreux enfants. "Les voitures serrent trop contre le mur. Plusieurs personnes ont failli se faire percuter, dont moi. Heureusement que l’automobiliste a su freiner à temps", relate Jean-Daniel, résidant au chemin Brunet. "Le 20 décembre dernier, un motard s’est même fait percuter. Il est entré dans le mur d’en face en moellon. J'ai interdit à mes enfants de passer par ici. Cet axe est dangereux", ajoute-t-il.

Un avis partagé par Aristide, un autre riverain. "Les véhiculent roulent trop vite. Ce n'est pas sécurisé. Je préfère traverser de l'autre côté", indique le sexagénaire, assis à l'ombre, sur un rocher. Lui qui a grandi dans le quartier, montre  du doigt le mur bordant le carrefour: "il faut le casser. Faire des trottoirs ne servira à rien. La chaussée sera encore plus étroite, et l'endroit plus dangereux".

Du côté de la famille de Sarah - après une manifestation en juin dernier pour obtenir le lancement des travaux promis par la municipalité de Saint-André -, on ne cache  pas sa colère. "Rien ne bouge. La mairie a tenté de faire un tracé pour des travaux provisoires. Nous les avons empêché. Nous ne voulons pas de provisoire mais que ce mur où Sarah a été écrasé soit tout simplement abattu", martèle Gilbert Permacaondin, père de l’adolescente. Selon lui "c’est comme si la municipalité laisse traîner les choses avant les élections municipales". "Tous les jours, quand je vois ce mur, je souffre. Je ne veux plus qu’il y ait de malheur", souffle-t-il.

Interrogé par Imaz Press Réunion, la mairie de Saint-André reconnaît que le dossier n'a pas avancé. "Nous avons suspendu tous les travaux par peur qu'il y ait une manifestation. Les proches de Sarah souhaitent que le mur de l’angle du chemin du Centre et du chemin Brunet soit abattu. Or, il appartient à un propriétaire. Lancer une procédure d’expropriation est très longue. Notre objectif, aujourd’hui est de convaincre la famille de l’adolescente de la nécessité de travaux provisoires afin de lancer d’autres plus lourds", explique-t-on.

"On ne m’a pas contacté. Nous sommes toujours dans l’attente", commente Gilbert Permacaondin. Il n’exclut pas d’attaquer la municipalité en justice. "Aujourd’hui, on ne vit plus, on survit dans le souvenir de Sarah", conclut-il.

www.ipreunion.com

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