Les députés doivent se prononcer sur une "résolution mémorielle"

"Enfants de la Creuse" : la responsabilité de l'Etat examinée à l'Assemblée nationale

  • Publié le 17 février 2014 à 17:40

À l'initiative de la députée réunionnaise Ericka Bareigts, les députés se prononceront ce mardi 18 février 2014 sur une "résolution mémorielle" au sujet de l'affaire dite des "enfants de la Creuse". Il s'agit notamment de reconnaître "la responsabilité morale de l'Etat" sur le transfert de 1600 enfants de La Réunion en métropole entre 1963 et 1982.

On l’appelait le "Bumidom" : bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer. C’est via cet organisme que Michel Debré, élu député de La Réunion en 1963, a organisé le transfert de 1600 enfants réunionnais issus de la DDASS vers 64 départements de métropole, essentiellement dans le Sud-Ouest et le Massif central, afin de repeupler des zones rurales vieillissantes. Une migration massive et forcée se traduisant par des sentimenst de "déracinement", de "déculturation" pour beaucoup de ces enfants, souvent également victimes de racisme.

La résolution portée par Ericka Bareigts et examinée ce mardi par les députés "demande à ce que la connaissance historique de cette affaire soit approfondie et diffusée". Elle considère également que  "l’Etat a manqué à sa responsabilité morale envers ces pupilles" et "demande à ce que tout soit mis en œuvre pour permettre aux ex-pupilles de reconstituer leur histoire personnelle".

Longtemps ignorée, l'histoire de ces enfants déracinés a pris une tournure judiciaire en 2001 lorsque Jean-Jacques Martial, placé en famille d'accueil à l'âge de sept ans dans la Creuse, a porté plainte contre l'Etat pour "enlèvement, séquestration de mineurs, rafles et déportation", rappelle l’AFP.  Ce dernier avait demandé symboliquement un milliard d'euros de réparation pour son "enfance volée". En 2005, l'Association des Réunionnais de la Creuse avait ensuite assigné l'Etat français devant le tribunal administratif de Limoges. Mais ces actions n'ont jamais abouti, notamment en raison de la prescription des faits.

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