80% des souvenirs vendus à La Réunion sont importés

Un rapport pour la promotion de l'artisanat local

  • Publié le 26 février 2014 à 13:31

Emmanuel Lemagnen a présenté ce mardi 25 février 2014 son étude intitulée "Métiers d'art et tourisme à l'île de La Réunion." Un ouvrage illustré de 160 pages, édité par l'IRT, et écrit suite à un simple constat : 80% des souvenirs vendus à La Réunion sont importés. Soit un manque à gagner de plus de 32 millions d'euros par an pour l'artisanat d'art réunionnais. Pour y remédier, l'ancien élu a joint à son rapport une liste de 54 propositions.

Deux semaines après la diffusion du rapport public de la cour des comptes, une nouvelle publication s’attaque au tourisme à La Réunion. Ou plus précisément à la vente de cadeaux aux touristes. En effet, seulement un souvenir sur cinq est un produit réunionnais. Une situation que souhaite changer Emmanuel Lemagnen, auteur d’une liste de 54 propositions "pour qu’une île n’importe plus ses souvenirs."

Fils d’une mère brodeuse et d’un père menuisier, Emmanuel Lemagnen veut notamment mettre en avant "les plus vieux métiers en difficulté", avec la vannerie, la broderie et l’ébénisterie en tête. L’homme propose de finaliser le projet de maison de la tresse, prévu à Saint-Philippe. "En regroupant des ateliers de fabrication et de démonstration, des salles de cours, un espace d’exposition et une boutique spécialisée, ce nouvel ilôt pourrait constituer un pôle de suivi et de relance du secteur", écrit-il.

L’ancien conseiller régional pense notamment à la promotion de la broderie de Cilaos, qui "représente encore l’excellence réunionnaise avec cinq meilleures ouvrières de France et une maître d’art." Il suggère également "l’organisation de festivals internationaux de la broderie et de la vannerie." Concernant l’ébénisterie, Emmanuel Lemagnen regrette la disparition de l’Expo Bois, dans un marché couvert à plus de 90% par l’importation.  "Il faut relancer une manifestation spécifiquement réservée aux métiers et art du bois", souligne-t-il.

Autre forte proposition du correspondant de l’institut national des métiers d’art, la valorisation de microrégions, notamment à l’Est de l’île. "A bien y regarder, la micro région Est pourrait trouver là une identité originale légitime et rassembleuse, très représentative de ce qui fonde l’un des grands atouts de La Réunion : la cohabitation tranquille des religions", indique Emmanuel Lemagnen. L’auteur du rapport propose de structurer "un tourisme spirituel autour d’un ilôt art et artisanat religieux sur la côte Est."

Côté infrastructures, Emmanuel Lemagnen propose également de "créer un grand village des métiers d’arts" à Saint-Denis, en réhabilitant l’ancien hôpital Félix Guyon. L’homme souhaite par ailleurs "réintroduire des échoppes d’artisans d’art dans les centres urbains." Des lieux de vente et de production artisanale qui pourront être aidés par une "signalétique départementale et uniforme", d’après l’ancien vice-président de l’IRT.

D’ailleurs, concernant la promotion de l’artisanat local, Emmanuel Lemagnen souhaite encourager l’exportation de produits locaux, en créant une "centrale associative à l’export." L’auteur du rapport propose également d’établir un "fond permanent d’exposition pour la métropole et l’Europe", pour donner une exposition de plus grande ampleur aux créations réunionnaises. Au niveau local, les souvenirs locaux pourront être facilement identifiables avec un label "Made by Réunion."

Selon Bernard Picardo, président de la chambre de métiers et de l’artisanat, "les raisons de la réussites semblent réunies" dans le rapport écrit par Emmanuel Lemagnen. Des propositions que Jacqueline Farreyrol, présidente de l’IRT, souhaite voir "entrer rapidement dans une phase opérationnelle." Une application qui devrait passer par la signature d’un plan quinquennal et la création d’une "mission régionale des métiers d’art et du tourisme." Une nouvelle institution qui permettrait de conquérir un secteur "qui possède la plus grande marge de progrès en part de marché."

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