Montée des eaux, baisse des ressources, cyclones...

Ces changements climatiques qui pourraient menacer La Réunion

  • Publié le 7 avril 2014 à 05:00

Publié le 31 mars dernier, le deuxième volet du cinquième rapport du GIEC (groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) est alarmant et alarmiste. Il affirme en effet que "la probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec l'intensification du réchauffement climatique". Dans le pire des scénarios, La Réunion pourrait ainsi se retrouver à l'horizon 2100 confrontée à la montée des eaux de l'océan Indien, dans une région devenue très instable et soumise à des cyclones de plus en plus imprévisibles.

Une partie des côtes réunionnaises sous les eaux d’ici la fin du XXIème siècle ? C’est une des possibilités contenues dans le cinquième rapport du GIEC, dont la deuxième partie vient d’être publiée, complétant la première rendue publique en septembre 2013. Au total, ces deux volets constituent une somme de données et de prévisions plus inquiétantes les unes que les autres.

Les experts décrivent plusieurs scénarios, mais prévoient dans tous les cas une augmentation du niveau des mers située entre 29 et 82 centimètres d’ici la fin du siècle (2081-2100). Le texte se base sur les marégraphes et des données satellite pour assurer que "la hausse du niveau des mers est un phénomène sans équivoque".

Il relève que sur la période 1901-2010, la hausse moyenne du niveau des mers était de 1,7 mm par an, mais que "le phénomène s’accélère puisque la hausse était de 3,2 mm par an entre 1993 et 2010". Et dans certains endroits du monde, comme à Tuvalu en Polynésie, cette élévation est bien plus importante, le niveau de la mer progressant de 5 mm par an depuis 1993.

Le rapport des experts a en effet "revu à la hausse l’impact de la fonte du Groenland et de l’Antarctique sur l’élévation du niveau des mers, grâce à de nouvelles modélisations et aux observations récentes". Il note qu’une hausse d’un mètre du niveau des mers "toucherait directement une personne sur 10 dans le monde, soit 600 à 700 millions de personnes". À plus long terme, le GIEC prévoit une élévation qui pourrait atteindre 3 mètres en 2300.

Une zone de "risque extrême"

Mais la montée des eaux n’est pas la seule menace pesant sur La Réunion. Le sud-ouest de l’océan Indien est en effet classé parmi les zones de "risque extrême" lié au changement climatique. La région, comme toute l’Afrique sub-saharienne ou le sous-continent indien, pourrait notamment être exposée à une profonde "insécurité alimentaire".

D’ici la fin du XXIème siècle, le GIEC prévoit entre autres une baisse globale des ressources des océans. Selon les experts, la carte des zones de pêches devrait être redessinée, avec des espèces marines plus nombreuses dans les latitudes moyennes et hautes, et en baisse autour des tropiques avec "de forts taux d’extinction au niveau local".

Le dérèglement climatique pourrait ainsi conduire à des déplacements massifs de population, notamment dans les pays en voie de développement et en Afrique en particulier. Ceux-ci entraîneraient alors à leur tour des "risques de conflits violents" sur fond de rivalités autour de ressources de plus en plus rares, comme l’eau ou les stocks de poissons.

Enfin, dernière joyeuseté, le GIEC note qu’"il y a moins de certitudes quant aux causes de l’intensification des cyclones tropicaux constatée depuis 1970 (...), avec pour le futur la possibilité d’une plus grande variété dans leurs trajectoires et intensités". Pour l’océan Indien, les prévisions font notamment état d’une activité cyclonique accrue autour de la péninsule indienne.

Pour limiter au maximum toutes ces conséquences qui, mises bout à bout, paraissent apocalyptiques, le GIEC estime qu’il faut parvenir à maintenir la hausse des températures "sous le seuil de 2 degrés". Mais pour cela, "nous devrons réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 10 % par décennie", conclut-il.

www.ipreunion.com

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4 Commentaires
Laurent
Laurent
10 ans

Je ne veux pas paraître inconscient ou complètement détaché de toutes ces problématiques, mais comment est-il possible de responsabiliser des gens sur des événements potentiellement prévus pour dans 1, 2 ou 3 siècles ?!!
A l'échelle d'une vie, cela n'est juste pas du tout représentatif.
Essayez déjà de parler à quelqu'un d'un événement prévu pour dans 5 ou 10 ans et vous verrez que la personne sera déjà bien détachée du sujet, alors lui parler d'une catastrophe calculée pour le siècle prochain (ou plus encore) et vous pouvez être certains de ne capter l'attention que de très rares individus.

DEUS
DEUS
10 ans

L'HUMANITÉ COURT-ELLE À SA PERTE ???

moicmoi
moicmoi
10 ans

je me demande toujours comment font les scientifiques pour rester motivés dans les recherches sur l'évolution du climat. Cette information a été citée pendant la météo sur les chaines nationales, le jour de la sortie du rapport, alors que les conséquences de notre inconséquence peuvent etre énorme et vont surement impacter la vie de millions de personnes. Demandez autour de vous : tout le monde s'en fiche éperdument!!!!

Domie
Domie
10 ans

Dans les prophéties de la Vierge Marie, depuis plusieurs années, tout cela est dit. Les experts n'ont rien inventé. La bêtise et la cupidité sont les moteurs de l'humanité. Continuons ainsi !