
A La Réunion, la réforme des rythmes scolaires aura du mal à passer. Dans un communiqué commun, les maires de Cilaos, l’Entre-Deux, l’Etang-Salé, la Plaine-des-Palmistes, Saint-André, Sainte-Marie, Sainte-Rose, Sainte-Suzanne, Saint-Louis, Saint-Paul, Saint-Philippe, Saint-Pierre, Salazie, le Tampon et Trois-Bassins annoncent qu’ils n’appliqueront pas le décret à la rentrée prochaine.
"L’Etat décide des dépenses municipales sans en apporter les moyens, considérant les maires comme des fusibles de la république", regrette Stéphane Fouassin, qui a mobilisé ses confrères. Pour rappel, la réforme Peillon consiste à alléger les journées des élèves en les faisant travailler 4 jours et demi par semaine - au lieu de 4 - dans le but de dégager du temps pour les activités extrascolaires. Pour le maire de Salazie, les municipalités seront obligées d’augmenter les impôts en cas d’application du texte de loi : "c’est du racket, on nous place en porte-à-faux face à nos concitoyens qui nous ont élu."
Dans leur communiqué, les maires signataires évoquent "le contexte budgétaire de baisse des dotations de l’Etat de 11 milliards d’euros aux collectivités" et "l’absence de compensation pérenne à l’euro près." Le fonds d’amorçage prévu par l’Etat - qui s'élève à 90 euros par élève - n’est pas suffisant pour le premier magistrat de Salazie : "cela couvre seulement un tiers des dépenses prévues, et il n’y a aucune enveloppe pour la formation des animateurs."
Une action en justice est prévue
En refusant d’appliquer le décret à la rentrée prochaine, les municipalités de ces 15 communes pourraient donc s’exposer à des sanctions venant du ministère. "L’Etat va forcément faire pression sur nous, mais il doit prendre ses responsabilités et comprendre que c’est impossible", répond Stéphane Fouassin.
Les mairies signataires devrait mener prochainement une action en justice pour attaquer le texte d’un point de vue constitutionnel. Ils attaqueront la réforme sur les dépenses qui ne sont pas compensées à la réforme près, et sur une forme de "discrimination", puisque le texte ne concerne pas les écoles privées.
Mais avant de porter cette affaire devant les instances concernées, les communes signataires - toutes de droite à l’exception de Sainte-Suzanne - appellent les autres municipalités à se mobiliser. "On est ouverts à toute discussion, mais en l’état nous n’appliquerons pas la réforme, et nous appelons les autres maires à nous rejoindre sur ce front républicain", conclue Stéphane Fouassin.
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