Des paysages paradisiaques, une forêt luxuriante, des animaux variés... Le décor de rêve vendu par l'île Maurice ne serait pas si authentique que cela d'après Le Monde. Dans son édition du mercredi 27 mai 2014, le quotidien décrit l'île soeur comme l'une des terres " des plus abîmées écologiquement. " Les chiffres sont édifiants : 95 % des habitats terrestres ont été détruits par les plantations de cannes et la croissance démographique, tandis que 80 % des espèces endémiques sont en voie d'extinction.
" Ils voient du vert, des oiseaux, de la variété et ne comprennent pas pourquoi on leur parle de dégradation de la biodiversité. Mais c’est parce qu’ils ne discernent pas ce qui est originaire de l’île de ce qui ne l’est pas ", décrit-on au journal Le Monde. Bien que colonisée tardivement par l’homme en 1598, l’île Maurice serait l’une des terres dont la biodiversité est la plus menacée : les champs de cannes recouvrent 70 % du territoire, alors que l’île soeur compte 648 habitants au kilomètre carré, contre 113 en France.
Mais ces deux raisons n’expliquent pas tout. De nombreuses espèces ont été introduites par l’homme pour diverses raisons. Exemple marquant, l’escargot géant d’Afrique a été importé pour soigner les douleurs de la femme d’un gouverneur au XIXème siècle. Pour empêcher sa prolifération, les autorités mauriciennes ont… introduit deux autres espèces d’escargots carnivores. " Mais cela n’a jamais fonctionné, ce qui n’a pas empêché le gouvernement mauricien de protéger ces deux espèces pendant plus de trente ans ", précise Vincent Florens, écologue à l’Université de Maurice.
Au fil des siècles, l’île Maurice est rapidement devenu un laboratoire naturel à ciel ouvert où de nombreuses espèces ont été implantées pour diverses raisons. " Il y a une raison historique à cela : le jardin de Pamplemousses ", assure le chercheur Owen Griffiths. En effet, ce parc de 25 hectares, créé au 18ème siècle pour lever le monopole sur les épices des Hollandais, abrite aujourd’hui plus de 600 espèces d’arbres.
Aujourd’hui, d’après Le Monde, le jardin est sur le déclin. " A l’époque, il n’y avait quasiment plus d’écriteaux pour les plantes, le choix des aménagements était très discutable. En somme, il s’agissait plus d’un lieu de promenade pour les touristes que d’un jardin botanique ", décrit Gilles Clément, qui a étudié pour l’ambassade de France l’état de ce domaine. Aujourd'hui, le site 7lameslamer.net en dresse d'ailleurs un portrait peu flatteur, parlant de "l'enfer du décor." Même les fameux nénuphares - qui ont fait la réputation du site - ont disparu.
Des tortues des Seychelles pour sauver Maurice
D’après les estimations, seul 1,2 % du territoire - soit à peine 30 kilomètres carrés - est encore dominé par des espèces indigènes. " Les plantes invasives poussent très rapidement. Elles aiment la lumière et profitent de la moindre trouée pour s’implanter ", indique Christine Griffiths, qui gère une parcelle privée du mont Camisard. Arracher ces plantes indésirables est inefficace, alors pour empêcher leur prolifération, cette Irlandaise a trouvé une parade.
" Nous les blessons et couvrons leur blessure avec un désherbant coloré, pour voir la zone d’application. Puis nous laissons les plantes pourrir sur pied ", décrit-elle. Cette technique, utilisée depuis quelques années, est un succès. D’autant plus qu’elle permet de réduire par trois les coûts de gestion. Pourtant, les autorités mauriciennes rechignent à l’utiliser dans les parcs nationaux." Cela doit en arranger certains de payer plus qu’il ne faut ", indique Vincent Florens.
Parmi toutes les initiatives pour relancer la biodiversité de l’île Maurice, celles utilisées sur l’île aux Aigrettes est particulièrement symbolique. Cette réserve naturelle située à l’Est de la république abrite quelques ébènes blancs, une des espèces endémiques les plus menacées. Niicolas Zuël, de la Mauritian Wildlife Foundation tente d’en faire pousser, en vain : " en théorie, un simple travail de nettoyage et d’éradication devait ainsi permettre de restaurer le milieu. En pratique, rien de tel : l’écosystème originel ne reprenait jamais le dessus. "
La MWF décide alors d’introduire des tortues géantes venues des Seychelles, " pour ranimer un écosystème zombie ", décrit Le Monde. Quatre reptiles seychellois doivent remplacer une espèce endémique disparue depuis des siècles, afin de brouter les plantes invasives. Pour Christine Griffiths, qui a écrit un mémoire à ce sujet, l’expérience est " un succès sans précédent. "
Même si ce n’est pas la solution miracle - les tortues sont souvent cibles de vols dans les élevages - des opérations similaires devraient être reconduites dans d’autres parties de l’île de Maurice. " Notre objectif est de reconstruire brique par brique l’écosystème de cette île. Nous avançons en découvrant les problèmes au fur et à mesure ", raconte Vincent Florens.
www.ipreunion.com
C'est vraiment affreux. J'ai vu sur http://ilemaurice.com/ la liste des espèces menacées et le constat est effrayant. N'y a t il donc rien à faire de plus ?
voila pourquoi nous avons le devoir de preserver les espaces naturels de la reunion et nous opposer aux graves menaces qui se precisent:
- l'importations NAC que le projet bioparc perrenise en apportant sa caution avec son pretexte de fourriere
- le mitage avec la constructions d'hotels et autres rondavelles "ekotouristik" du projet SIVE
- l'illusion de la "restauration ecologique"comme en temoigne la guerre déclarée perdue contre l'ajonc d'europe sur la zone de l'incendie du maido