Agriculture - Arbres fruitiers

Les mangues américaines victimes de Béjisa

  • Publié le 21 septembre 2014 à 05:15

Les mangues se font encore timides ce dimanche 21 septembre 2014 sur les étals des marchés forains et des grandes surfaces de l'île. Les José, vendues de 10 à 20 euros le kilo, sont rapidement écoulées malgré leur prix d'or. Quant aux Américaines - appelées également Early Gold - elles sont encore plus rares. La faute au cyclone Béjisa... et à un temps bien trop doux cet hiver austral. "Le manguier, comme les arbres fruitiers en général, doit souffrir du froid et du manque d'eau pour se mettre en induction florale", assure Patrick Serveaux, président de l'IRT, mais surtout arboriculteur à la Possession.

Au coeur de son exploitation à la Possession, Patrick Serveaux ne peut que constater l’inévitable : ses manguiers ne produisent pas de fruit. Le président de l’IRT, qui est également arboriculteur depuis de nombreuses années, a vécu une mauvaise saison. "Ca ne se passe pas comme on l’aurait souhaité, avec le cyclone Bejisa les manguiers ont beaucoup souffert, et les mangues américaines encore plus que les autres", constate-t-il, amèrement.

En effet, les "Early Gold" sont des mangues beaucoup plus sensibles que les José. Leur floraison requiert des conditions idéales. "A mon avis, elles ont été trop stressée après cette période de vent. Les arbres se sont mis en pousse immédiatement après, ils ont fait du bois qui n’est pas prêt à entrer en induction florale", commente Patrick Serveaux. Les arbres fruitiers n’ont pas été aidés par le temps particulièrement doux et sec au cours de cet hiver austral.

Du coup, le producteur tente de faire fleurir sa production avec du nitrate de potasse. "Quelques fleurs sortent, mais la récolte sera mauvaise cette année pour les producteurs. Je pense que globalement, nous aurions moins de mangues américaines dans les grandes surfaces", estime le président de l’IRT. "Je regarde les vergers de mes confrères et ils sont moins bien fleuris que les années précédentes. Les miens ne sont quasiment pas fleuris. Les mangues seront inévitablement plus chères", continue-t-il.

En effet, en ce début de saison, les mangues américaines se font rares sur les étals. En revanche, les premières José s’arrachent depuis quelques semaines par les Réunionnais et les touristes dans les marchés forains. Malgré leur petite taille et leur prix excessif - entre 10 et 20 euros le kilo - les fruits sont rapidement écoulés par les maraîchers. D’ici le mois de novembre, les tarifs devraient divisés par deux assure-t-on du côté des producteurs. Les prix moyens sont d’ailleurs mis à jour une fois par mois sur le site de la DAAF (Direction de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt de La Réunion).

La saison des Américaines se termine fin janvier et celle des José en mars. Les arbres fruitiers ont donc encore le temps de fleurir. En attendant, les mangues rougail ou carottes devraient rencontrer moins de problème. Ces chanceuses n’ont pas besoin de stresser du manque d’eau et du froid pour produire de beaux fruits. Patrick Serveaux devra pour sa part attendre l’année prochaine pour retrouver une production digne de ce nom.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Empanne!
Empanne!
9 ans

Je vis en Republique Dominicaine, ou meme les mauvaises annees le prix des mangues (Kent etc.) n'atteint pas de tels sommets! OK, a votre prix moyen du jour de 15 E, soient dans les 800 pesos le kg. a 2 a 4 mangues par kg, ou de 200 a 400 pesos par mangue! C'est a hurler de rire, meme les mauvaises saisons, une mangue de premiere bourre atteint rarement 25 pesos la piece. Avec 200 pesos on a un repas complet au restau avec une biere! Il est vrai que vous etes en zone euro, mais qd meme, faut ette leger pour payer des mangues un tel prix! Ca represente combien de kg de riz, ca?