La campagne sucrière se termine dans moins d'un mois

Frédéric Vienne : "Pas une très bonne campagne"

  • Publié le 25 novembre 2014 à 14:03

La campagne sucrière de 2014 se terminera à la mi-décembre. Et producteurs de cannes annoncent déjà une campagne assez moyenne. Jusqu'à présent, un peu plus de 1,625 million de tonnes de cannes ont été produites, un chiffre bien loin de l'objectif affiché de 1,8 million. "Ce n'est pas une très bonne campagne", confie Frédéric Vienne, qui regrette l'impact des dernières années de sécheresse. Le président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) demande aux autorités le paiement du solde de la convention qui prend fin cette année afin d'aider les planteurs.

A moins d'un mois de la fin de campagne sucrière, quel bilan faites-vous ?

Si on prend les chiffres de la semaine dernière, nous sommes à 1,625 million de tonnes de cannes. C'est un chiffre relativement bas, ce n'est pas une très bonne campagne. Il n'y a que la zone Est qui reste globalement supérieure à l'année dernière avec 816 000 tonnes de cannes. La zone Sud est pour l'instant à 30 000 tonnes de cannes de moins qu'en 2013 et la zone Ouest à 11 400 tonnes de moins. On est loin de mener une bonne campagne, c'est plutôt moyen.

Comment expliquez-vous ces résultats ?

On constate que des secteurs notamment à l'Ouest sont très fortement touchés par la sécheresse et par une baisse des tonnages de cannes. On demande que soit payée la revalorisation de la bagasse obtenue il y a quelques années dès la première semaine de décembre, cela apporterait de la trésorerie aux planteurs qui en ont besoin. Vu qu'on n'atteindra pas certainement le 1,750 million de tonnes de cannes nécessaires pour débloquer les 1,80 euro de compensation d'aide, on demande des reliquats qui existent depuis un certain nombre d'années afin d'aider les agriculteurs.

Quel objectif aviez-vous fixé en début de campagne ?

On avait estimé cette campagne aux alentours de 1,8 million de tonnes. Il faudra revoir nos chiffres à la baisse très certainement. Nous sommes en train de terminer la campagne qui devrait se finir à la mi-décembre. Une première réunion est prévue le 2 décembre pour définir la date de fermeture. Avant cette date, la commission paritaire de la canne et du sucre se réunira pour reparler de la fameuse convention canne qui prendra effet l'année prochaine. Voilà pourquoi nous demandons le solde de la précédente convention pour dynamiser la filière après plusieurs années de sécheresse.

La canne vit constamment sous perfusion des aides. A-t-elle vraiment un avenir ?

Pour l'instant, on peut encore vivre de la canne. Tout dépend des conditions pour produire de la canne, avec notamment des conditions climatiques favorables et des soutiens indispensables de l'Europe et de l'Etat quelle que soit la production agricole. Aujourd'hui, la canne est remise en cause par le marché européen. Si on se retrouve à ne plus pouvoir vendre notre sucre, je pense qu'il existe d'autres alternatives pour la canne. Demain, on parlera peut-être d'autres choses. Le potentiel de la canne est très méconnu, il suffirait de mettre l'accent sur la recherche. On n'a pas fini d'utiliser les capacités de la canne.

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