L'IGPN mènera l'enquête à partir de mardi

Mayotte : une nouvelle affaire secoue la police locale

  • Publié le 31 janvier 2015 à 09:17

Après l'affaire Roukia, les forces de l'ordre mahoraises sont de nouveau dans le viseur de la justice. Trois fonctionnaires de la BAC (Brigade anti-criminalité) seraient mis en cause pour avoir commandé de la drogue afin d'arrêter un individu sans prévenir leur hiérarchie, indique France Mayotte Matin. Suite à la révélation de plusieurs éléments troublants, une enquête a été ouverte. L'IGPN (l'Inspection générale de la police nationale, la "police des polices") est attendue le mardi 3 février 2015 à Mayotte.

Afin de démanteler des trafics de drogue, les forces de l'ordre peuvent organiser un "coup d'achat." Le principe : s'infiltrer dans un réseau, commander des stupéfiants en grande quantité et arrêter les responsables. "Sur le papier et dans la loi, le procédé n’est pas interdit mais il est extrêmement encadré et doit être permis par les autorités judiciaires prévenues au préalable", indique France Mayotte Matin.

Dans la nuit du mardi 27 au mercredi 28 janvier, trois hommes de la BAC (Brigade anti-criminalité) auraient ainsi interpellé un véhicule dans le secteur de Vahibé. Dans le coffre, les fonctionnaires trouvent et saisissent un kilo de chanvre. La prise est conséquente et le conducteur est placé en garde-à-vue.

L'opération est un succès et les trois membres de la bridade font leur rapport à l'officier de police judiciaire. "Mais l’OPJ se serait rapidement aperçu que le déroulé de l’affaire ne collait pas, que des éléments cités ne correspondaient pas à une procédure de ce genre", relate le quotidien mahorais. Le procureur de la République de Mayotte est prévenu. Il décide de suspendre la garde-à-vue du prévenu et saisi à son tour la police des polices.

Une voiture accidentée retrouvée en parfait état par enchantement

"L’opération n’aurait été qu’un coup d’achat via un indicateur des policiers ayant commandé un kilo de bangué. La mule aurait été interpellée à Vahibé et ce, sans qu’aucune autorité n’ait été prévenue et n’ait autorisé l’arrestation", souligne FMM. Mais les enquêteurs de l'IGPN - qui arrivent mardi à Mayotte - devront expliquer des éléments surprenants...

Au cours de la nuit de la saisie de drogue, la société Van Auto a  été contactée par le commissariat afin de chercher une voiture à Vahibé. Sur place, le dépanneur trouve alors une Citroën ZX accidentée, avec un pneu explosé. Au lieu d'amener logiquement le véhicule à la fourrière, les policiers lui demandent de déposer l'automobile dans un cul-de-sac à Cavani.

"Le lendemain, il a encore reçu un coup de téléphone, mais selon lui, de Paris où un policier lui a demandé où était le véhicule. L’agent a ensuite exigé du dépanneur qu’il aille récupérer la ZX pour cette fois un stockage au commissariat", explique France Mayotte Matin. Le dépanneur retrouve la Citroën ZX, mais cette fois-ci en parfait état. Interrogé par France Mayotte Matin, le salarié de Van Auto assure que l'homme qui lui avait remis la voiture à Vahibé "n’était pas un policier" et "avait pris soin de récupérer ses clefs de maison."

"Au commissariat, le malaise est palpable, itou du côté du parquet qui reste muet, et la crainte du discrédit jeté sur le commissariat avec ce dossier est à peine dissimulée", relate France Mayotte Matin. Après l'affaire Roukia - où plusieurs gendarmes sont mis en cause dans un trafic de drogue - voilà que la police des polices est de nouveau appelée afin de faire le ménage au sein de la police mahoraise.

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
Gloseur sensE
Gloseur sensE
9 ans

Maintenant on en sait davantage sur ce que faisaient les forces armées de Mayotte au lieu de protéger la population, les établissement scolaires, les lieux de cultes et les lieux publics, comme cela est pourtant leur obligation dans le cadre du plan Vigipirate renforcé.

dan run
dan run
9 ans

Des bricoleurs qui regardent trop des séries policières à la TV