Chantier de la nouvelle route du littoral

Transporteurs : c'est toujours la grève

  • Publié le 14 mai 2015 à 07:38

Les transporteurs de la FNTR (fédération nationale des transports routiers) et de Lo Fer seront de nouveau en grève ce lundi 18 mai 2015. Les professionnels de la route ont annoncé la reconduction de leur mouvement ce mercredi soir à la suite d'une réunion de négociations de 6 heures avec les directions de Holcim et de Lafarge. Entamé ce mardi, le blocage des centrales à béton livrant le chantier de la nouvelle route du littoral se poursuit donc.

Un seul point de revendication a suffi à faire capoter les négociations. Les transporteurs n'ont pas obtenu un minimum garanti de revenu journalier en cas de manque d'activité. Ils ont donc décider de repartir en grève dès ce lundi matin après avoir "fait le pont" ce vendredi (lendemain du jour férié de l'ascension) comme convenu précédemment dans le BTP.

"Nous n'avons pas été entendu, on ne veut pas nous écouter " lançait à la sortie des négociations Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR. "Nos camions sont à l'arrêt, nous allons décider de la meilleure façon de les utiliser" ajoutait-il visiblement remonté. Cela même si les transporteurs ont obtenu une augmentation de prix, la mise en place de tarifs de nuit, l'optimisation des chargements et la valorisation sur le béton spécial.

Les directions d'Holcim, de Lafarge et de la FRBTP (syndicat patronal du BTP) avouaient leur "découragement" à l'issue de la réunion. "Il y a eu des avancées significatives, malgré cela il n'y a pas eu d'accord" se désolait Bernard Siriex, président de la FRBTP au micro de Réunion 1er radio. Les pertes financières depuis le début de la grève sont estimées à 4 millions d'euros par jour. "C'est un seul homme qui bloque toute l'activité du BTP" a lâché Bernard Siriex sans citer le nom de Jean-Bernard Caroupaye

Les transporteurs du collectif pour la défense des travaux publics et du transport n'ont pas pris cette précaution. "Jean-Bernard Caroupaye a fait bloquer les centrales à béton, mais il a aussi empêché nos camions de transporter les agrégats et les granulats alors que cela n'a rien à voir avec le béton. Ce conflit ne nous concerne pas" ne décolérait pas ce mercredi matin Jonathan Saminadin, président par intérim du collectif. Mardi dans la journée, la FNTR avait durci son mouvement et étendu son blocage des centrales à béton aux carrières produisant les granulats et de l'usine fabriquant le ciment pour le chantier de la nouvelle route du littoral

"Monsieur Caroupaye nous empêche de travailler, mais ses camions et ceux de son groupement continuent de livrer" s'insurgeait le président du collectif. En signe de protestation ce mercredi toute la journée le collectif a bloqué les accès du site de la Butte au Port (où sont stockés les galets) et celles du chantier de la nouvelle route du littoral à la Grande Chaloupe. "Si on nous empêche de travailler, alors personne ne travaillera et surtout pas ceux qui entravent notre activité" tranchait Jonathan Saminadin.

"Plus aucune goutte de béton n'étant produite" selon l'expression de Jean-Bernard Caroupaye et aucun agrégat ni granulat n'étant livrés, c'est tout le chantier de nouvelle route du littoral qui est menacé de paralysie.

Ce mercredi, les transporteurs des deux camps se sont ensuite fait face tout au long de la journée. Sans tension particulière. Ce face à face devrait donc se poursuivre ce lundi. Avec ou sans tension.

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1 Commentaires
Le Parti de gauche de La Réunion
Le Parti de gauche de La Réunion
8 ans

Certains transporteurs routiers, non favorisés dans l’attribution des marchés relatifs à la construction de la route-digue du littoral, bloquent les sites de production de matériaux et du chantier de la dite route;
Ces blocages participent de la gabegie dans laquelle l’actuelle majorité régionale nous entraine : -surenchérissement des coûts de transports, sous la pression de pseudo-syndicats de transporteurs, véritables "lobbies à l’américaine", peu préoccupés par la redistribution de leurs «  marges bénéficiaires » aux salariés;
-importations croissantes et coûteuses de matériaux;
-endettement exponentiel et durable de la Région empêchant pour longtemps tout projet structurel de développement réel de notre île et de sa population.
Le Parti de Gauche dénonce à nouveau ce projet de route-digue contraire aux principes du développement durable et aux intérêts de la population réunionnaise.