Une action coup de poing prévue lundi

Transporteurs : la fronde contre la "méthode Caroupaye" s'organise

  • Publié le 16 mai 2015 à 12:54

Au lendemain de l'échec des négociations entre la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) et le groupe Lafarge/Holcim, les syndicats UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles), SRTT (Syndicat réunionnaise de transporteurs et terrassiers) et FT2R (Fédération de transporteurs routiers réunionnais) ont demandé ce samedi 16 mai 2015 un arrêt du blocage des centrales à béton mené par Jean-Bernard Caroupaye. "Nous ne soutenons pas quelqu'un qui lance une manifestation sans concertation et demande finalement à ce qu'on le rejoigne au moment de conclure un accord", assurent-ils.

Vendredi, avant d'aller mettre la pression devant le conseil régional, Jean-Bernard Caroupaye était assez confiant sur la suite de sa mobilisation. "J'ai eu un coup de fil de l'UNOSTRA. C'est une bonne nouvelle d'apprendre leur soutien pour renforcer le mouvement à partir de lundi. Peut-être qu'on fera en grève ensemble", annonçait le président de la FNTR. Mais depuis, la fédération nationale des transports routiers n'est pas arrivée à tomber d'accord avec Holcim et Lafarge et le blocage des centrales à béton de l'île devrait continuer lundi.

Une situation que n'accepte pas l'UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles), le SRTT (Syndicat réunionnaise de transporteurs et terrassiers) et la FT2R (Fédération de transporteurs routiers réunionnais). Dans une conférence de presse commune, les trois organisations dénoncent une manifestation "menée sans concertation" et un "enlisement des négociations", tout en saluant les avancées obtenues lors des discussions.

Le préfet appelé à la rescousse

"Certes, il y a eu du progrès. Mais tout le monde est unanime pour condamner la manière dont la mobilisation a été orchestrée. Si lundi cela dégénère, nous prendrons notre part pour une fin de conflit rapide", prévient Johnny Arnachellum, président de l'UNOSTRA. Les syndicats de transporteurs dénoncent particulièrement le blocage des camions de transports de granultas et d'agrégats devant les centrales. "On est en train de jouer au serpent qui se mord la queue. Il ne faut pas qu'on nous empêche de travailler sur notre secteur", souligne Didier Hoareau, premier vice-président du SRTT.

Tous demandent une intervention de Dominique Sorain, préfet de La Réunion, dans ce conflit. "Les autorités compétentes de la préfecture doivent prendre leurs responsabilités pour régler de conflit au plus vite. La situation doit décanter immédiatement", assure Johnny Grindu, président de la FT2R. "Le préfet doit prendre en main cette situation et la débloquer au plus vite avant que cela dégénère. Les transporteurs ont en marre et les chiffres sont catastrophiques", ajoute Hubert Poinapin, président du SRTT, assurant que les transporteurs n'ont pas pu travailler un mois entier depuis le début de l'année.

Un passage à l'action prévu lundi

Les organisations assurent qu'elles passeront à l'action si aucune issue n'est trouvée avant ce lundi, date à laquelle les salariés pourraient être mis au chômage technique. "On a une quarantaine de semi-bennes à faire tourner lundi et si rien ne bouge on ne les laissera pas au dépôt", lance Didier Hoareau. Et les transporteurs assurent qu'ils ne paralyseront pas les automobilistes. "Il n'y a pas que la route : il y a les impôts, il y a la préfecture…", précise Johnny Gridu. "Si on fait ça, c'est pour créer un électrochoc. Nous n'avons pas gêné la phase des négociations. Mais lundi, il faut une attitude responsable et commencer à travailler", nuance Johnny Arnachellum.

Déjà mobilisé mercredi dernier, le collectif pour la défense des travaux publics et du transport a rejoint la position de l'UNOSTRA, du SRTT et de la FT2R. "Monsieur Caroupaye n'a pas eu ses revendications et continue à prendre tout le monde en otage. Je parle au nom du collectif et nous maintiendrons notre action", soutient Jonathan Saminadin, le président par intérim de l'organisation. "Il faut arrêter cette situation. Toutes les intersyndicales sont réunies contre lui car il nous empêche de travailler. Jean-Bernard Caroupaye est tout seul !", termine-t-il.

La FNTR seule contre tous ?

Car au-delà de la méthode employée par la FNTR, c'est également sa représentativité qui est remise en cause par les organisations qui sont montées au créneau ce samedi. "Aujourd'hui, nous clarifions notre situation car la FNTR chante à qui veut l'entendre qu'elle a l'adhésion de tous les groupements", estime Johnny Arnachellum. "C'est un grand syndicat pour une petite réflexion", estime pour sa part Johnny Grindu. "On veut mettre tout le monde autour d'une table et arrêter de parler avec un homme qui représente 10 % de la profession", explique Didier Hoareau de la SRTT.

De son côté, Jean-Bernard Caroupaye se défendait ce vendredi d'être minoritaire dans la profession. "On respecte le droit de grève, y compris quand c'était les salariés du BTP. Quand il y a une grève, c'est pour une raison. Si les transporteurs sont dans la rue, c'est bien pour une raison. Dites moi qui n'est pas d'accord dans le béton ? Les bétonniers sont mobilisés à 100 % pour ne pas mourir à petit feu", assurait le président de la FNTR.

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
@mytho
@mytho
8 ans

@Gilberte ou la fé un zenfan avec T.ROBERT pour hurler comme cela ...

Gilberte
Gilberte
8 ans

Messieurs les transporteurs, vous vous trompez ! C’est Thierry Robert qui est à l’origine de vos problèmes.

Thierry Robert a voulu stopper le chantier de la NRL, cela implique qu’il voulait vous empêcher des travailler !

Thierry Robert a fait des recours contre les carrières sur la Réunion, la conséquence est qu’il ne veut pas que vous travailliez !

paris
paris
8 ans

bouchon gratiner devant srpp .et sur les route

totor
totor
8 ans

Des menaces, encore des menaces de la part d'une petite minorité.
Lors du récent conflit aux brasseries de bourbon, les employés en grève non aucun moment menacé l'ordre public et surtout les automobilistes.
il en a déjà marre de ces individus qui se roulent des mécaniques dans leur gros camion.

CHABAN
CHABAN
8 ans

Il ne faut pas les empêcher de travailler, car ils perdent de l'argent , mais ils ne sont pas gênés pour bloquer les routes il n'y a pas si longtemps.
J'espère que le préfet en cas de blocage fera le nécessaire pour les faire valser!

alejmelance
alejmelance
8 ans

Je cite : "Il ne faut pas qu'on nous empêche de travailler sur notre secteur", souligne Didier Hoareau, premier vice-président du SRTT."

A la place du préfet je ferais signer ça dans un accord de sortie de conflit dans lequel tous les routiers, quels qu'ils soient, s'engagent à ne plus jamais bloquer les routes. Tous les réunionnais l'en remercieraient.