Mayotte

La misère s'installe dans l'île aux parfums

  • Publié le 25 mai 2015 à 05:00

" La misère s'installe " affirme ce vendredi 22 mai 2015 le quotidien France Mayotte, qui met en avant les dispositifs d'aide alimentaire initié par des associations, pour répondre aux demandes en augmentation dans une île où il n'est pas rare de voir de enfants fouiller dans les poubelles à la recherche de nourriture

En 2011, 84 % de la population mahoraise vit sous le seuil de bas revenus national (959 euros/mois/UC), soulignait une étude de l’Insee en 2014. Depuis sa création à Mayotte, " la Croix Rouge aide quelques 1500 familles de 5 personnes par an, soit 7 500 bénéficiaires, principalement des femmes seules avec enfants. Malheureusement, loin de se tarir, la demande d’aide d’urgence augmente de 20 à 30 % chaque année ", note la journaliste, Isabelle Felix.

A Mayotte, " le taux de chômage y est élevé, une partie de la jeunesse déscolarisée et souvent livrée à elle-même et les prestations sociales ne sont pas à la hauteur des besoins, ni des attentes. " Dans un tel contexte, la Croix Rouge a instauré un système d’aide alimentaire qui " s’adresse à tout le monde, quelles que soient la nationalité et la situation administrative régulière ou non ".

Un programme d’aide d’urgence est également " proposé sous forme de distribution de bons d’achat, valables auprès de la Sodifram. Ce système permet d’éviter des coûts logistiques importants à Mayotte où il n’y a pas de ramasse possible ni de collecte alimentaire ".

 Michel Henry, directeur de la Croix Rouge, explique à France Mayotte, que " pour que les personnes nécessiteuses ne se déplacent pas uniquement pour retirer des bons d’achat, un programme d’accompagnement par l’acquisition de connaissances a été mis en place ", à travers des ateliers sur la nutrition, l’hygiène, la prévention santé ou l’accès au droit conditionnent l’aide.

Un autre projet a été mit en place par l’Association " A deux mains pour les enfants ", présidé par Charoumani Chamassi, visant à  " lutter contre la délinquance et offrir la possibilité d’une réorientation pour les jeunes qui ne sont pas scolarisés. "

La journaliste explique que " touchés par les enfants qui souffrent de malnutrition, voire de dénutrition car les parents n’ont pas les moyens de financer la collation, les membres de l’association ont organisé une course de solidarité à l’école primaire de Kawéni, en partenariat avec les parents d’élèves ". 

" Les fonds récoltés (près de 1 000 €) ont permis d’offrir aux écoliers dans le besoin une année scolaire de goûters et aux élèves méritants (les trois premiers de chaque classe)  un sac et des fournitures scolaires. Ce dispositif, qui a été très bien accueilli, sera renouvelé " explique Charoumani Chamassi à France Mayotte.

Malgré les initiatives " portées par la société civile ", cela " ne règlera pas le problème de la malnutrition, de la faim ou de la misère à Mayotte " déplore Isabelle Félix. La journaliste évoqué Ahmed Attoumani Douchina, conseiller départemental, " a reconnu, sans langue de bois, lors de la Matinale de Kwezi Fm du 21 mai, qu’il n’y avait pas de solution. Le développement galopant de l’île continue, laissant dans son sillage une partie de la population que la précarité entraîne à grands pas vers l’exclusion " termine France Mayotte.

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