NRL - Projet de carrière des Orangers à Saint-Benoit

Le collectif Chipek réclame pitié pour l'environnement

  • Publié le 17 juillet 2015 à 06:34

Le collectif Chipek réclame "l'annulation immédiate de la procédure de demande d'exploitation engagée par la société Lafarge sur le site des Orangers (Saint-Benoît) dans l'attente d'une véritable évaluation et prise en compte des enjeux environnementaux". L'entreprise envisage d'exploiter sur ce site une carrière de matériaux alluvionnaires qui devraient servir aux travaux de la Nouvelle route du litoral. (photo d'illustration)

Le collectif estime qu'un certain nombre d’interrogations se pose à la lecture de la demande d'exploitation, notamment sur le volet naturel de l’étude d’impact. Cette association de naturalistes réunionnais affirme avoir réalisé une contre expertise dans laquelle elle met en avant tous les "impairs et manques  de l’étude d’impact des experts de Lafarge, assurant que celle-ci "ne peut être convenablement prise en référence pour la définition des enjeux environnementaux présents sur le site" de la carrière des Orangers, à Saint-Benoit.

Pour étayer leur analyse, quatre membres du collectif ont réalisé une prospection afin de s’assurer de la véracité de l’étude d’impact fournie par la société Lafarge sur la faune et la flore réunionnaise. "La visite de notre collectif aura en effet permis, (...), de constater la présence, parfois localement abondante, de stations d’espèces protégées et en voie de protection, non mentionnées par le document d’incidence de la société Lafarge", souligne la note du collectif Chipek.

L’association parle aussi de "coquilles et maladresses" des experts, qui n’ont pas traité "des enjeux patrimoniaux, et principalement ceux qui ne sont pas nécessairement accessibles ou connus du plus grand nombre". De plus, "l’absence de recours à des références publiques majeures est inquiétante et lourde de conséquences pour la définition des enjeux du site", car "la présence de certaines espèces protégées est sous évaluées, voire ignorées  par les experts, selon le collectif Chipek.

Autre point dénoncé par le collectif, "l’espèce, patrimoniale, considérée en danger par l’UICN (Union nternationale pour la conservation de la nature) et protégée par arrêté ministériel, n’est par ailleurs jamais mentionnée dans le rapport ... De même, il n’est pas fait mention du plan de conservation du busard de maillard (un oiseau protégé - ndlr), ni du protocole associé pour l’observation du papangue, protocole faisant pourtant l’unanimité sur les expertises réunionnaises".

Pour le collectif Chipek, "les enjeux du site ont été très manifestement sous-évalués et ne permettent donc pas d’apprécier les impacts réels du projet". "L’incidence sur la biodiversité, du projet d’exploitation d’une carrière de matériaux alluvionnaires aux Orangers (commune de Saint Benoit), par l’entreprise Lafarge, est clairement bien plus importante que celle présentée par l’étude d’impact du projet", affirme l’association.

Le collectif Chipek appelle à "l’annulation immédiate de la procédure de demande d’exploitation engagée par la société Lafarge sur le site des Orangers dans l’attente d’une véritable évaluation et prise en compte des enjeux environnementaux et éventuellement d’une redéfinition du périmètre opérationnel de ce projet majeur d’extraction de matériaux" pour la Nouvelle route du littoral.

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
soweto
soweto
8 ans

Merci jaja pour votre eclairage, on comprend bien maintenant pourquoi le pharaon de la pyramide inversee opte pour la route en mer. C'est pour des raisons polititiques et de clientelisme au detriment de la population et de la jeunesse reunionnaise.
l'environnement, la sante publique, la biodiversite ...ne sont pas pris en compte par le roi didi.
la jeunesse est delaissee, pas un seul lycee est sorti de terre pendant sa mandature mais il trouve de l'argent pour les iles vanilles et pour aller battre carre en france et rien pour nos enfants qui ont fait le sacrifice de quitter l'ile pour a,ler s'exiler en france sans aucun espoir de revoir leurs familles et amis.

Jaja
Jaja
8 ans

Stef, vous avez raison, la Réunion extrait environ 6 millions de tonnes par an de granulats pour la construction! En revanche ces granulats sont constitués d'alluvions provenant des lits majeurs des cours d'eau de l'ile. Pour la nouvelle route du littoral, le besoin en matériaux est énorme, globalement 20 millions de tonnes: 10 millions de matériaux type alluvions (presque 2 fois le volume annuel extrait aujourd'hui pour TOUTES les constructions sur l'ile), et surtout 10 millions de tonnes de roches massives!
Ces roches massives ne se trouvent pas sur les zones d'extraction "classiques" et c'est là tout le problème pour alimenter le chantier de la route en mer.
Le Schéma Départemental des Carrières (SDC) de 2010 estime que 50 millions de tonnes de roches massives sont disponibles. Pour la route en mer, il en faut 10 millions comme cité plus haut. On est donc censé pouvoir répondre à ce besoin avec les sites d'extraction prédéfinis au SDC de 2010. Mais là où il y a problème c'est que la Région a demandé la révision du SDC pour ajouter de nouveaux sites d'extractions, alors qu'il n'y en avait pas besoin. Pourquoi? Parce que les sites prédéfinis au SDC sont trop éloignés ou trop petits pour fournir les gargantuesques besoins en matériaux pour la route en mer!
La Région a alors trouvé de nouveaux sites où les contraintes environnementales, humaines étaient plus fortes mais qui permettaient de répondre à ce besoin de proximité du chantier (pour limiter le cout du transport) et de puissance du gisement (quantité de matériau disponible suffisante).
Mais cela, au détriment des enjeux environnementaux ET humains !
C'est pour cela que la carrière de Bois Blanc et des Lataniers sont arrivés au centre des débats. Pour montrer l'absurdité de la situation, c'est que toutes ces contraintes auxquelles on est confrontés aujourd'hui sont issues d'une erreur initiale magistrale: vouloir aménager une partie de la route en mer en digue alors que d'autres solutions techniques (viaduc ou tunnel) étaient validées techniquement et sans surcout car moins soumises à aléa, notamment climatique! Et la Région savait dès le départ qu'elle allait vers des contraintes de ce type en choisissant de construire une partie de cette route en digue.
Mais Mr Didier Robert a voulu contenter le lobby des transporteurs et carriers réunionnais (dont certains élus font parti ...) en proposant cette partie digue en enrochements. Tout le monde (élus professionnels, associations, ...) savait que le problème des carrières allait être un obstacle majeur au chantier de NRL, mais c'était nécessaire de défendre ce projet de digue car l'opinion publique, les transporteurs et les associations environnementales n'auraient pas accepté que l'on importe les matériaux de l'étranger comme cela avait été envisagé!
On se trouve donc aujourd'hui dans une situation qui n'a aucun sens, et qui a été amenée en connaissance de cause par les élus!
Le fauteuil à la tête de la Région étant très convoité, il fallait jouer du calendrier et présenter les choses sous un certain angle pour parvenir à ses fins... Et la Région il faut l'avouer manie très bien la communication autour de cette route en mer. Pourtant tout le monde y est perdant, même les personnes qui travaillent sur ce chantier car il n'apporte qu'une réponse temporaire à un problème plus profond, et en plus il mine les finances de la Région qui auraient pu être débloqués pour d'autres projets.
Ici à la Réunion, on épuise les ressources en matériaux de l'ile, on impacte des populations, un environnement protégé, terrestre et marin, on monopolise les finances sur des projets titanesques répondant à un seul besoin: le marché automobile et ses lobbys (concessionnaires, pompistes, transporteurs pétroliers)!
Comme vous le soulignez, il y a d'autres problèmes très graves qui ne sont pas réglés depuis 20 ans maintenant (déchets, stations d'épuration), aucune sensibilisation (ou ponctuellement) de la part de la collectivité au tri des déchets, à ne pas jeter ses déchets par la fenêtre de sa voiture, l'automobile est privilégiée et les projets de 2000 bus, de voie cyclable faisant le tour de l'ile, de train, restent à l'état de projet ou sont programmés à des échéances très long terme (20 ou 30 ans). En revanche on prévoit l'aménagement d'une nouvelle route à échéance courte (5 ans) qui une fera qu'aggraver le problème d'engorgement du réseau routier (l'aménagement de l'entrée ouest de St Denis sera livré à minima 5 ans après la fin des travaux de la route en mer (qui n'aboutira peut-être jamais ou sera payante!). On parle même de Monorail, réelle absurdité car d'un cout démesuré et répondant à un seul besoin, le transfert des passagers aéroport-centre-ville, autrement dit pour les touristes et hommes d'affaires. Rien pour la population locale et les transports quotidiens, il ne faut pas s'y tromper.
On continue à défendre des grands projets pour une population qui a pourtant de nombreux petits besoins et on ouvre encore plus l'ile sur le tourisme, alors qu'elle est déjà trop sollicitée sur un espace qui restera ce qu'il est, et que même une gigantesque éruption ne permettra pas d'étendre à la hauteur de l'égo de ses dirigeants!

stef
stef
8 ans

tout le monde parle des carrière de la route du littoral, mais chaque maison construite a besoin d'une carrière, et en volume cela représente annuellement bien plus que les volumes de roches de la route du littoral. sans compter l'emprise au sol des maisons, qui réduit les espace naturelle pour les espèces en danger. donc les carrières sont indispensable à la vie Economique de l’île est a malheureusement des contraintes environnementallles. le combat est juste, mais il y a aussi des effets environnementaux bien pus grave à la Réunion (l'enfouissage des déchets, le manque de station d’épuration, les déchetteries sauvage, des bacs jaunes qui finissent on ne sais ou, des matériaux chimique qui sont pas recyclé, les dégazage des bateaux, etc etc etc