Trafic de stupéfiants à Mayotte

Affaire Roukia : un procès le 23 novembre prochain

  • Publié le 1 septembre 2015 à 05:00

L'affaire Roukia, du nom de la Mahoraise retrouvée morte d'une overdose en janvier 2011, sera jugée au tribunal correctionnel de Mayotte à partir du lundi 23 novembre 2015 d'après France Mayotte Matin. Le dossier met en cause deux fonctionnaires du GIR (Groupe d'intervention régional) soupçonnés de trafic de stupéfiants et d'aide au séjour et à l'entrée sur le territoire de personnes en situation irrégulière. Les audiences devraient durer pendant une semaine.

Joël Garrigue, le procureur de la République, a rendu ses réquisitions définitives en mai dernier. Mathias Belmer, l'ancien petit ami de la victime, devrait être poursuivi pour homicide involontaire, dissimulation de corps et recel de cadavre. L'homme avait fourni de l'heroïne à la jeune femme. Puis, au lendemain d'une soirée, il avait découvert le corps de Roukia avant de s'en débarrasser. Sa complice, qui l'avait aidé dans sa tâche en emballant la dépouille dans un film plastique avant de le placer dans son véhicule, devrait être inquiétée pour les chefs d'accusation de dissimulation de corps et recel de cadavre.

Deux fonctionnaires du GIR (Groupe d'intervention régional) ainsi que leur indicateur figureront au rang de prévenu. Car très rapidement, la mort de Roukia s’est retrouvée lié à un trafic de stupéfiants dans lequel seraient impliqués plusieurs gendarmes, dont l’ex-patron du GIR, Gérard Gautier. Ce dernier devrait être appelé à la barre en tant que témoin. "Il pourrait même ne pas être présent, la visioconférence lui permettant de s’exprimer. Ce sera aussi le cas de Ludovic Boulain, également membre du GIT", précise Samuel Boscher, rédacteur en chef de France Mayotte Matin.

"Daniel Papa sera accusé de trafic de stupéfiants ainsi que d’homicide involontaire. Il en sera de même pour Jérémie Bouclet, officier de police", souligne le journaliste. Daniel Maohamed et Saïd Ahamada M'Ze, informateurs des militaires, sont également visés par ces mêmes chefs d'accusation.

D'après le journal mahorais, l'avocat de la famille de Roukia, maître Mansour Kamardine, pourrait "demander à faire citer à la barre le magistrat instructeur du dossier Hakim Karki, mais aussi le procureur de la république de l’époque, Philippe Faisandier." "Là encore, des rebondissements seront attendus durant le procès qui s’étirera sur une semaine", ajoute le quotidien. Pour rappel, l'instruction de l'affaire avait conduit le tribunal de grande instance de Saint-Denis à accueillir des auditions. Suite à la révélation de l'affaire, de nombreux témoignages de gendarmes ont dénoncé les "opérations télécommandées" du GIR.

Pour rappel, Hakim Karki a été mis en examen pour viol le lundi 7 juillet 2014. Le magistrat chargé de l’instruction de l’affaire Roukia, avait fait l'objet de plusieurs tentatives de désaisissement qui n'avaient pas abouti. A noter que dernièrement, ce sont des policiers mahorais qui ont fait l'objet d'une enquête de IGPN (l'Inspection générale de la police nationale) au sujet d'une autre affaire de drogue.

www.ipreunion.com

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1 Commentaires
Gloseur sensE
Gloseur sensE
8 ans

Etant donné l'opacité et le culte du secret qui règnent à Mayotte, l'île aux affaires occultes, il est par conséquent très difficile pour la Justice de révéler la vérité et de statuer.
Aussi, le fait que ce procès Roukia aura bien lieu à Mayotte constitue un miracle en soit, tant les manoeuvres opérées par plusieurs pour son dépaysement sont suspectes, puissantes et acharnées.

Puis, du procès Roukia, il s'agirait plus précisément et de manière chronologique :

1- L'affaire du trafic de produits stupéfiants par des ripoux armés.
Lien de cause à effets amenant :
2- A la mort non naturelle, au meurtre ou à l'assassinat de la jeune lycéenne mahoraise Roukia, retrouvée morte sur la plage de Trévani , à Koungou, le 15/01/2011.
Lien de cause à effets amenant :
(supprimé pour prise à partie - webmaster ipreunion.com)

Ensuite, au sujet de l'affaire du trafic de produits stupéfiants commandité et dirigé par des fonctionnaires de l'Etat qui sont assermentés et armés, il serait pertinent de connaître les conclusions de l'enquête menée à Paris par l'Inspection générale compétente à la fois dans cette affaire, et aussi dans celle récente, survenue une fois encore à Mayotte.

Enfin, parallèlement au précédent procès de l'agression armée commise par un militaire à l'encontre de l'enfant mahorais Nassur, infirme à vie d'un oeil ; à Mayotte comme ailleurs, la forte insécurité croissante et ce qui en découle, c'est-à-dire en autres, une défiance justifiée envers des forces armées prétendument chargées de protéger la population, et non de l'agresser ni de lui causer des préjudices ni de la mettre en danger, seront également au centre du procès Roukia, voire des procès à venir.