
Face à l'impossibilité d'extraire des enrochements massifs à La Réunion - notamment suite à l'avis défavorable du commissaire enquêteur sur l'ouverture de la carrière de Bois Blanc - le groupement NRL a décidé de se tourner vers Madagascar pour importer des roches de 3 à 6 tonnes. "Le cas de base n'était pas d'importer des […] C'est une mesure qui est prise aujourd'hui pour protéger la digue", avait notamment déclaré à Imaz Press Réunion Frédéric Gardes, président de GTOI et directeur régional de la COLAS.
Dans la suite logique de cette décision, les donneurs d'ordre ont également décidé d'exploiter 6 millions de tonnes d'andains (ndlr : ce sont des petites roches collectées en surface, notamment auprès des agriculteurs au moment de la campagne sucrière) pour subvenir aux besoins du chantier. "On pourrait acheminer des andains sur la Nouvelle route du littoral pendant au minimum un an à deux ans. On a du temps devant nous", avait notamment indiqué Dominique Fournel, vice-président de la Région Réunion en charge de la NRL, interrogé par RTL Réunion.
Mais il semblerait bien que le plan annoncé ne soit pas celui qui est en train d'être mis en place actuellement. Un transporteur acteur du dossier s'est rendu à Madagascar sur la carrière appartenant au groupe COLAS et a constaté que des roches de "toute taille" sont prêtes à être livrées à La Réunion. Une barge d'environ 10 000 tonnes devrait arriver dans les prochains jours depuis la Grande Île pour rejoindre La Réunion.
Pour rappel, l'importation de roches depuis Madagascar avait l'objet d'un avis négatif du Conseil national de protection de la nature le 24 août 2013. Le CNPN craignait une éventuelle importation d'espèces exotiques envahissantes. Une position partagée par le Parc national de La Réunion : "des espèces potentiellement envahissantes sont susceptibles d'être transportées avec les matériaux venant de Madagascar."
Un consensus diplomatique
Afin de prévenir tout risque environnemental - comme la venue du ver blanc au début des années 1970 - la COLAS a annoncé différentes mesures qui seront surveillées par la DEAL (Direction de l'environnement et de l'aménagement et du logement de La Réunion). "Il faut savoir que cette carrière est une carrière de roches massives où il n'y a pas de terre. C'est de la roche pure. On va laver ces roches à l'eau de mer. Elles vont être lavées pour éviter ces risques. Et si c'était encore nécessaire, il y aurait une fumigation pour éliminer tout organisme", avait précisé Frédéric Gardes.
Du côté de la Grande Île, une polémique sur la "vente des terres malgaches" avait un temps enflé au moment où Patrick Grondin avait proposé à la Région Réunion de livrer 10 millions de tonnes de roches depuis sa carrière de Fort-Dauphin. Avec le temps, la levée de bouclier s'est calmée, et des "raisons diplomatiques" ont été avancées du côté des autorités malgaches qui ont délivré les autorisations nécessaires à l'entreprise COLAS.
"Cela entre aussi dans le cadre de la coopération régionale", avait notamment déclaré au Quotidien Joéli Valérien Lalaharisaina, ministre malgache auprès de la présidence chargé des mines et du pétrole. A noter que la France a versé le 17 septembre dernier la seconde tranche de l’aide budgétaire d’un montant de 10 millions d’euros à la République de Madagascar. De son côté, la commune de Tananarive devrait recevoir une indemnisation de 0,2 % par rapport au coût de cette exportation. Suite à ce feu vert, les autorités malgaches devront se pencher sur la question du transport entre la carrière de la COLAS et le port de Tamatave.
"Ces camions emprunteront par centaines des pistes défoncées, traversant des dizaines de villages, le long de routes dénuées de trottoirs et d’éclairage public ou déambulent les piétons et les enfants. A leur arrivée à Tamatave, ces mêmes camions devront traverser le centre-ville de la deuxième plus grande ville du pays, connu pour ses embouteillages inextricables et la vétusté de son réseau routier", indique un source proche du milieu économique. "Non, ils empruntent une route annexe assez bonne qui passe très peu par les villes", dément un transporteur qui a fait le déplacement jusqu'à Tamatave.
Reste une autre inconnue : quelle sera la réaction des transporteurs réunionnais ? Les 221 000 tonnes de rochers arriveront à La Réunion sur des barges. Une partie "sera transférée au port de la Pointe des Galets pour être ensuite transporté sur le site" avait indiqué Frédéric Gardes, tandis qu'une autre sera livrée en mer à proximité immédiate du chantier. Si la première solution convient aux professionnels de la route, la seconde risque fort de leur déplaire.
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15 Commentaire(s)
On prend le nécessaire ailleurs et hop les gens gueules.
Tu verras les gens diront, ben oui pas bon par ici pas bon par la ba. En attendat cabri i mange salad, réunioé tire o ki.
Comme dit Ste Suzanne, i fo gardé à qui la faute.
POURQUOI PAS DIRE TOUCHE PAS MON TOMATE MON POMME DE TERRE produit la CHINE LES MEILLEURS