Saint-Denis - Logements indécents (actualisé à 14:25)

Les locataires des Lataniers obtiennent l'arrêt du versement des loyers

  • Publié le 20 octobre 2015 à 10:22

Des locataires de la résidence les Lataniers à Saint-Denis ont obtenu ce mardi matin 20 octobre l'arrêt du versement des loyers jusqu'à fin janvier 2016. Ils manifestaient devant le siège de la SIDR, leur bailleur social, depuis tôt dans la matinée. Les résidents qui vivent dans des logements dont l'état d'indécence, en raison de infiltrations d'eau selon la CNL (confédération nationale des locataires), a été reconnue par l'agence régionale de santé en juillet 2015. Les locataires réclament la suspension des loyers le temps des travaux et de l'expertise sur l'origine des infiltrations. Ce jeudi devant le tribunal d'instance de Saint-Denis la SIDR a demandé et obtenu que l'examen de l'affaire soit renvoyé au 5 novembre 2015. Au grand mécontentement des résidents.

"Cela fait un an et demi que ça dure", se plaint un locataire, à bout. En l’absence de solutions, et lassé "que la SIDR accuse le promoteur et que le promoteur accuse la SIDR", aujourd’hui ils revendiquent leurs droits.

Ces locataires, dont les logements ont été reconnus "indécents" par l’Agence Régionale de Santé (ARS), sont soutenus par la conférence nationale des logements (CNL), et de son administrateur, Érick Fontaine, personnellement présent, qui explique "qu’il y a un ras-le-bol de la part des locataires qui demandent l’arrêt immédiat du paiement du loyer", affirme Érick Fontaine, et précise qu’il n’y aura aucune négociation : "La question n’est pas de savoir si la SIDR trouve cela envisageable ou pas. On ne lui demande pas son avis. Les locataires vont arrêter de payer le loyer. Et on adressera un courrier à ce sujet au procureur de la République".

Bernard Hoarau, directeur communication de la SIDR, venu à rencontre des locataires des Lataniers, assure lui "que des négociations seront entamées dès ce matin", mais que cela se fera "au cas par cas". La SIDR envisagerait même de "reloger certaines personnes si elles en font la demande". Et rappelle également que "des locataires font déjà l’objet de réduction de loyer".

Insuffisant pour les locataires, qui paient toujours "un loyer conséquent pour un bidonville". Pis, "la SIDR a osé nous demander de payer la part de la CAF qu’elle ne perçoit plus. Sauf que, si la CAF a coupé ses aides c’est parce que le logement a été jugé indécent, c’est à eux de faire avec", proteste un locataire, incrédule.

La SIDR se défend de mal agir, expliquant qu’elle est "la première victime de cette situation", même si cela "ne nous excuse pas", déclare Bernard Hoarau. "Les problèmes aux Lataniers sont dus à des malfaçons lors de la construction de l’immeuble, livré par des promoteurs privés. Bien entendu ça ne dédouane pas la SIDR de ses responsabilités, à savoir donner aux locataires des logements décents dans lesquels ils puissent vivre en toute quiétude et en toute sécurité", promet le directeur communication.

La responsabilité du promoteur semble donc le seul point où tout le monde se rejoint : "Aujourd’hui on demande aussi à ce que l’on recherche la responsabilité de ce promoteur, parce qu’one ne peut plus se permettre de voir des logements neufs, à des prix exorbitants, qui se révèlent être de vrais taudis", s'agace Érick Fontaine.

Les locataires des Lataniers ont donc été reçus par la direction de la SIDR. Une réunion à l'issue de laquelle la décision d'annuler les loyers jusqu'à fin janvier pour 53 logements a été actée par écrit. La SIDR s'est également engagée dès novembre à entreprendre l’expertise sur l’origine des infiltrations et les travaux qui en découleront.

www.ipreunion.com

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