Réforme du code du travail

Dans la rue pour le retrait du projet de loi

  • Publié le 31 mars 2016 à 05:00

A l'exception notable de la CFDT et de l'Unsa, la grande majorité des syndicats ont appelé à une grève générale jeudi 31 mars 2016 contre le projet de loi El Khomri qui vise à réformer le code du travail. A La Réunion, deux rassemblements sont prévus : les manifestants se rejoindront à 9h devant la mairie de Saint-Pierre et devant le petit marché de Saint-Denis. Tous demandent le retrait pur et simple du projet de loi.

"Les attaques contre le droit du travail, qui ont commencé bien avant le projet de loi El Khomri, connaissent aujourd’hui une accélération", estime la CGTR pour qui ce texte a été "écrit de la main du Médef". "Au delà du droit du travail, la question sociétale est posée", poursuit la CGTR.

Pour l'intersyndicale, "en facilitant les licenciements, on ne va pas faciliter l'embauche". Malgré les modifications de ces dernières semaines au projet de loi, c'est le retrait pur et simple qui est demandé à l'occasion des deux manifestations qui se tiendront ce 31 mars.

"Le projet de réforme du droit du travail présenté par Myriam El Khomri propose aux salariés de revenir des années en arrière", estime l'Union régionale 974. Le syndicat dénonce une "loi contre l'emploi" et prédit "des effets dévastateurs" : "cette loi ne fera que renforcer la situation de souffrance au travail de milliers de travailleurs réunionnais", poursuit-il.

"Nous sommes tous concernés"

Une idée soutenue par Force ouvrière Réunion dont le secrétaire général, Eric Marguerite, estime que ce projet de loi "détruit les conquêtes sociales des travailleurs, des heures supplémentaires, aux 35h". Ainsi, pour la CGTR Educ'action le projet de loi travail n'est "ni amendable, ni négociable". "L’argumentaire du gouvernement repose sur un mensonge, celui qui considère que les droits des salarié-es sont coupables de la montée du chômage", affirme la CGTR. Il appelle tous les personnels de l'Education nationale "à se mobiliser par la grève, y compris reconductible", soulignant que "nous sommes toutes et tous concernés".

Un message également porté par la FSU Réunion. "Si les services publics disposent de leurs textes propres, ils ne seront pas pour autant épargnés par la loi El-Khomri", note ainsi le syndicat dans une tribune libre. Il rappelle que plusieurs principes du codes du travail sont transposés dans les textes régissant la fonction publique. "En instituant de fait l'emploi précaire comme la nouvelle norme, ce texte fera des dégâts sur les salariés les plus fragiles", estime la FSU qui se dit "très inquiète" pour l'avenir des jeunes.

Projet de loi examiné au Parlement le 3 mai

Le syndicat alternatif des instituteurs et professeurs des écoles de La Réunion (Saiper) appelle lui aussi à participer aux rassemblements prévus ce 31 mars. Les enseignants du premier degré entendent manifester leur soutien aux salariés du privé et aux contractuels de l'Education nationale. Les syndicats étudiants seront également de la partie. Jeudi 24 mars, des manifestations de jeunes contre le projet de loi ont dégénéré, notamment à Paris.

"Ce n'est pas un chèque en blanc aux entreprises" a assuré Myriam El Khomri mardi 29 mars défendant son texte devant des députés critiques alors qu'elle était auditionnée par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Ce mercredi, c'était au tour des organisations syndicales et patronales d'être auditionnées. Lundi 14 mars, le premier ministre Manuel Valls était revenu sur les articles les plus contestés du projet de loi. Celui-ci sera examiné au Parlement le 3 mai prochain.

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