Martine Ladoucette, nouvelle directrice générale de l'ARS OI

Une hospitalière expérimentée au chevet de l'Océan Indien

  • Publié le 7 septembre 2018 à 16:20
  • Actualisé le 7 septembre 2018 à 22:27

A peine arrivée dans l'île, la nouvelle Directrice générale de l'ARS OI, Martine Ladoucette, a déjà pris le pouls de la région et rencontré la presse ce vendredi 7 septembre 2018 pour présenter sa feuille de route. A son programme : mettre en oeuvre le Projet Régional de Santé, adopté avant sa nomination une fois résolus les deux recours hiérarchiques déposés au niveau du Ministère de la Santé, accompagner le CHU vers le retour à l'équilibre, prévenir la progression des maladies métaboliques et renforcer encore davantage la lutte anti-vectorielle... Sans oublier la situation sanitaire de Mayotte à améliorer.

Changement de braquet pour Martine Ladoucette. Jusqu’ici Directrice d’hôpital ayant exercé dans de nombreux secteurs, EHPAD, Centre hospitaliers, hôpitaux spécialisés en santé mentale et CHU, la nouvelle Directrice générale de l’ARS OI entame donc un nouveau parcours professionnel, forte d'une expérience de terrain plus qu'exhaustive. " J’ai souhaité me diversifier, changer de nature de responsabilités, explique-t-elle, précisant combien l’expertise diversifiée acquise dans ses fonctions précédentes serait précieuse.

Intensifier la lutte anti-vectorielle

Premier pôle d’action dès son arrivée, le défi de la lutte antivectorielle. Martine Ladoucette a pris ses fonctions le lundi 3 septembre 20198 et a déjà rencontré les équipes de Saint-Denis, de Saint-Benoît et de Saint-Pierre engagées sur le front de la lutte contre les moustiques. " La mobilisation a été sans précédent, tant sur le plan des moyens humains que financiers et a permis de passer de 500 cas par semaine à une trentaine à peine voire moins. Mais nous ne sommes pas descendus encore assez bas ", estime Martine Ladoucette. 
La nouvelle Directrice générale de l’ARS OI pose donc les jalons de l’action : s’interroger sur les moyens à mettre en œuvre pour faire évoluer la stratégie de lutte, fédérer les collectivités locales autour de cet enjeu et y associer activement la population. 

Accompagner le CHU vers l'équilibre

Florilège de superlatifs pour les structures hospitalières, publiques et privées dans les propos de Martine Ladoucette, qui s’est attardée sur la situation du CHU " qui a un rôle important à jouer dans l’enseignement et la recherche, mais doit s’inscrire dans une logique de redressement avec le soutien de l’Etat, grâce à une ligne de financement pérenne et une ligne transitoire. "
La nouvelle Directrice générale de l’ARS OI a rapidement évoqué le retoquage du Budget prévisionnel du CHU et les orientations qui pourraient être rediscutées, soulignant que son expertise en matière de gestion hospitalière pourrait présenter des atouts certains pour aider le CHU à retrouver la voie de l’équilibre financier : " Je ne serai pas dans la posture de diriger le CHU de la Réunion, je ne serai qu’une voix d’expertise auprès du Directeur général. Ensuite, je prendrai mes responsabilités : valider ou non les choix proposés. ".
Un dossier lourd que celui du CHU, que Martine Ladoucette a déjà exploré, notamment en raison d’une rencontre prochaine à Paris avec le Comité interministériel de la Performance et de la Modernisation des établissements hospitaliers (COPERMO) qui suit de près l’évolution financière du CHU de La Réunion.


Agir sur le front de la prévention

A peine un pied posé sur l’île, Martine Ladoucette est déjà très au fait de ce qui axe l’action de Santé publique dans l’île : la lutte contre les maladies métaboliques et la santé environnementale. Sur ce point, elle insiste sur la nécessité de poursuivre l’action auprès des communes de l’île dont le réseau d’eau ne présente pas une qualité sanitaire satisfaisante.
Martine Ladoucette  souligne aussi l’atout que présente pour l’île l’offre de soins importante, avec peu d’évacuations sanitaires sur la métropole, et la mise en place de projets innovants sur le champ de la santé numérique. " Il existe des réalisations très concrètes qui vont permettre à La Réunion d’être au rendez-vous de la santé de demain. "
Autre objectif prioritaire pour Mme Ladoucette, la prise en compte du vieillissement, du handicap notamment chez les enfants, la santé dès l'enfance, le bon ordonnancement de l’hospitalisation à domicile dans l’île, assurée par deux associations actuellement alors qu’une troisième a posé un recours en annulation du Projet régional de santé pour obtenir le droit d’intervenir aussi sur l’HAD. " Il faut évaluer les besoins, relativise la directrice générale qui, dans le Gard où elle dirigeait le CHU, a dû prendre la décision de fermer un service HAD, celui de l’hôpital qu’elle dirigeait. " Pour 750 000 habitants, trois services, c’était un de trop. A La Réunion, où la densité de population est à peine un peu plus élevée, il faut évaluer les besoins, contrôler l'offre et la qualité des soins dispensés, les délais de prescription et de prise en charge… "

Renforcer les effectifs médicaux à Mayotte

Vaste mission aussi pour la directrice générale qui va se rendre prochainement à Mayotte. " Il y a un gros travail à faire pour renforcer de manière urgente les effectifs médicaux, agrandir et rénover le Centre hospitalier de Mayotte afin de pouvoir répondre aux besoins de la population en hausse. Et mettre en ordre de fonctionnement autonome la future ARS Mayotte, prévue pour 2020.

Modérer les conflits sociaux

Sur la question incontournable de la désindexation des primes et des conflits syndicaux en cours, Martine Ladoucette plaide en faveur du compromis à trouver " ensemble " et demande un peu de temps pour se positionner en fonction des éléments et dans l'attente de la publication du décret en ce qui concerne la désindexation. " Dès que je pourrai prendre la parole sur ce sujet je le ferai. Il faut d’abord de la concertation. Un directeur d’ARS, c’est un chef d’équipe, il ne peut pas tout gérer seul, il ne réussit que s’il fédère ses équipes ".

ml/www.ipreunion.com

 

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