Difficultés d'accès et produits toxiques

La précarité menstruelle, une problématique toujours d'actualité

  • Publié le 28 mai 2022 à 15:57

Ce samedi 28 mai 2022 marque la journée mondiale de la précarité menstruelle, qui toucherait près de 500 millions de personnes dans le monde, dont 1,7 millions en France. La précarité menstruelle, c'est les difficultés d'accès aux protections hygiéniques, notamment en raison de difficultés économiques. Mais au-delà de l'aspect monétaire, l'hygiène menstruelle reste en 2022 largement négligée par les pouvoirs de santé publique, alors que des traces de désherbant et autres produits toxiques sont régulièrement trouvés dans la compositions des différentes protections disponibles.

Choisir entre des produits de qualité et prix abordables, telle est la question qui se pose chaque mois pour des millions de femmes (et personnes menstruées) en France. Entre risque du syndrome de choc toxique et présence de produits chimiques agressifs, difficile de faire confiance à de nombreuses marques quant il s’agit de produits hygiéniques. Lorsque l’on a les moyens, on se tourne alors vers des produits estampillés "bio" afin de réduire les risques. Mais cette réduction des risques à un coût, que tout le monde ne peut pas se permettre.

Ces derniers années, face à l’inaction des grandes marques pour apporter une réponse aux préoccupations des consommatrices et consommateurs, des alternatives se sont donc mises en place : culotte menstruelle, coupe menstruelle, serviette lavable…Alliant écologie et économie, de nombreuses personnes optent pour ces nouvelles options. Mais comme toute chose, elles ne conviennent pas forcément à tout le monde, entre flux trop important ou encore manque de confort

Résultat, les personnes les plus précaires doivent souvent se tourner vers des sous-marques possiblement dangereuses pour la santé.

- Douleurs et maladies chroniques -

Si cette journée est dédiée à la précarité menstruelle, l’accès aux produits d’hygiène n’est qu’une des nombreuses problématiques qui sont associées aux règles. Là où la France est probablement le plus en retard, c’est sur la question des douleurs chroniques provoquées par ces dernières.

Alors que de nombreux pays à travers le monde commence à prendre le problème à bras le corps, en proposant notamment des congés menstruels pour celles qui en auraient besoin, la France bat clairement de l’aile dans le domaine. Pire encore, certains semblent farouchement opposé à l’idée d’offrir ce " privilège ", arguant qu’eux n’auront pas le droit à ces congés. Cela s’est notamment manifesté sous l’article de nos confrères Brut, qui présentait une entreprise française ayant décidé de mettre en place ce congé. Il y a donc largement de progrès à faire dans le domaine aujourd’hui.

L’exemple de l’endométriose - maladie gynécologique pouvant provoquer de fortes douleurs -  peut lui aussi être cité : en début d’année, l’Assemblée nationale a voté en faveur d’une résolution pour inclure la maladie sur la liste des affections longues durées…Contre l’avis du gouvernement. S’il s’agit d’un signal positif pour toutes les personnes atteintes d’endométriose, le positionnement du ministère de la Santé interroge tout de même, alors que son inclusions dans les ALD permettrait meilleure prise en charge des malades, notamment avec le remboursement des soins et l'accès à des congés maladie. Pour rappel, l'endométriose touche plus de 10% des femmes dans le monde. A La Réunion, les femmes atteintes par cette maladie sont plus nombreuses qu'en Métropole. Pour autant, certaines femmes attendent plusieurs années avant d'être diagnostiquées et recevoir le traitement adapté.

En 2022 encore, les problématiques en lien avec les règles sont encore trop négligées. Quelques actions ont bien été mises en place dernièrement, notamment avec la distribution gratuite de protections dans les universités françaises, ou même dans certains lycées de La Réunion, mais la route est encore longue.

as/www.ipreunon.com / redac@ipreunion.com

guest
0 Commentaires