
Le mercredi 9 avril dernier, la préfecture lançait un appel à "la plus grande vigilance" concernant le risque requin à l’approche de l’hiver austral. Une première du genre qui n’est pas anodine. L’inquiétude est bel et bien réelle, du fait d’une présence des squales confirmée par les stations d’écoute et d’un arrêté préfectoral qui n’est que partiellement respecté.
"On sait qu’il y a une présence à la côte des bouledogues accrue et l’arrêté préfectoral n’est pas du tout mis en application. De toute façon c’est un parapluie qui n’a vocation qu’à protéger Monsieur le préfet...", lance Renaud Daron. Le président de l’association Protégez nos enfants donne le ton du sentiment partagé par certains usagers de la mer.
Leurs cibles sont toujours les mêmes : la préfecture donc, mais aussi l’IRD (Institut de recherche pour le développement). Les scientifiques sont notamment accusés de faire de "la rétention d’information" dans le cadre du programme CHARC, Renaud Daron promettant des "nouvelles informations" à venir dans les prochaines semaines sur ce sujet. "Ils ont menti sur l’interprétation des balises, mais d’autres éléments vont bientôt être apportés et ça va plus loin que tout ce qu’on imaginait. Cela relève du droit pénal, c’est gravissime", prévient-il, n’hésitant pas à qualifier les membres de l’IRD "d’escrocs absolus".
Des requins marqués responsables des attaques ?
Les termes sont sévères, mais le président de Protégez nos enfants insiste : "Ce n’est pas du ressenti ou des a priori, nous savons des choses et c’est scandaleux." D’ailleurs pour lui, "la crise requin n’est pas une fatalité, c’est un scandale !"
Il développe : "On aurait pu éviter des morts. Il y avait notamment deux requins marqués qui avaient un comportement dangereux et qui auraient dû être pêchés. Mais ils ont préféré ne pas prévenir, pour préserver leurs expérimentations." Ainsi selon lui, "des requins marqués par l’IRD sont revenus et ont tué plusieurs personnes".
"Quand on a des informations qui peuvent sauver des gens et qu’on ne les donne pas, il y a clairement de la rétention d’information. Il y a un refus de participer à la sécurité, les scientifiques sont sur une autre planète", accuse encore Renaud Daron, qui anticipe les éventuelles critiques : "On nous présente comme des hystériques face à la sagesse scientifique, mais nous on fait notre job, on fait de la prévention forte auprès des usagers quitte à se faire traiter d’oiseaux de mauvais augure." Et il ajoute : "Bientôt tout le monde pourra constater que les scientifiques sont incompétents, voire pire..."
Au-delà de cette violente charge envers l’IRD, Renaud Daron estime qu’il n’y a "aucun site sécurisé" aujourd’hui à La Réunion. "Nous disons qu’il ne faut plus aller à l’eau du tout, donc nous faisons un travail qui va dans le sens des autorités", explique-t-il. "Aucun spot, aucune plage n'est sécurisé, même le lagon", renchérit-il.
Des requins dans le lagon ?
Même le lagon ? "Par définition, le requin bouledogue adore les lagons. Il y a quelques jours, des personnes ont observé deux ailerons de requins à l’Ermitage et des gens qui n’étaient même pas là nous ont expliqué que c’était des raies... Mais il y a eu aussi plusieurs observations de requins dans le lagon de Saint-Leu", affirme-t-il.
Les filets installés aux Roches Noires, à Boucan Canot et bientôt à l’Étang-Salé ne trouvent pas non plus grâce à ses yeux : "Ce ne sont pas trois petits bouts de cordes qui vont permettre de sécuriser une plage. Ça peut avoir un rôle pour quelques baigneurs, mais ça n’a rien à voir avec les filets mis en place en Afrique du Sud ou en Australie. Ici, ils ne tiennent pas la houle et sont installés sur des zones tellement minuscules..."
Dans ce constat alarmiste, seul le programme Cap Requins semble apporter quelques réponses satisfaisantes à ces usagers de la mer en colère. "Depuis le 19 mars, les stations d’écoute n’ont relevé aucune présence sur les 2 kilomètres de la zone d’expérimentation", révèle Loris Gasbarre, président de l’association PRR (Prévention risque requin) et cheville ouvrière du projet. Mais pendant que la baie de Saint-Paul où sont installées les drumlines est désertée par les squales, "ça bipe beaucoup ailleurs, à Boucan, aux Aigrettes, aux Brisants...", explique-t-il.
Cap Requins, un dispositif efficace ?
Ces derniers résultats, qui doivent encore être confirmés par le conseil scientifique, tendraient donc à prouver la capacité d’effarouchage du dispositif de pêche du programme Cap Requins, où en tout cas à réfuter son caractère attractif. "On voit qu’à partir du moment où il y a un dispositif de pêche, les requins ne sont plus là", reprend Loris Gasbarre, qui espère désormais étendre ce procédé à d’autres sites comme à Boucan ou aux Roches Noires. "Il serait bon de passer à la phase 2 en milieu récifal, c’est même impératif ! Il est temps, on ne peut pas uniquement rester en baie de Saint-Paul", souligne-t-il.
Car comme Renaud Daron, le président de PRR s’inquiète lui aussi de l’arrivée du pic de présence des squales à l’approche de l’hiver austral. "On sait qu’il y a des surfeurs qui vont tous les jours à l’eau et on craint que la prochaine attaque soit imminente. On ne cesse pas la prévention, mais il faut aussi passer à l’action", juge-t-il. Et son homologue de Protégez nos enfants d’insister : "On ne veut pas faire du catastrophisme, mais il ne faut vraiment pas se mettre à l’eau..."
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14 Commentaire(s)
Bien entendu il y a eu des attaques terribles et imprévisibles. Triste et effroyable pour les parents et amis des disparus.
Maintenant, il faudrait m'expliquer comment font les bouledogues pour jumper la barrière de coraux du lagon..... Clair qu'une terrible houle pourrait en faire éjecter 1 voir 2 même si je n'y crois pas du tout.
Etre alarmistes à ce point tue le tourisme et l'île n'a vraiment pas besoin de cela.
On attend quoi pour que le gouvernement finance le meilleur système de protection?
Les australiens et les sud africains ont été obligés de sen donner les moyens alors on attend quoi.
Les lamentations alarmistes ne servent à rien. Agissons vite et bien !!!
Donc que les lecteurs réunionais qui s'inquiètent de l'effet requin sur le tourisme se rassurent : la grande majorité des visiteurs savent que ce n'est pas l'île des plaisirs de plage traditionnels.
Pour cela, il y a Maurice.
Jusqu'à nouvel ordre les requins ne fréquentent pas les sentiers de randonnée qui sont la principale raison du tourisme à la Réunion.
Combien de surfeurs, de plongeurs et de randonneurs par année ?
Voilà un ratio qu'il serait intéressant de connaître pour pouvoir apprécier "l'effet requin" à sa juste valeur.
Jori, : écoeurer vient de cœur; équerer ça vient d'équerre ??? Alors il manque un r
Sans rancune.
Cet article n'est ni plus ni moins qu'un pamphlet contre l'IRD la préfecture etc et en aucun cas ne fournit au lecture la possibilité de se forger une opinion sur les questions qu use posent dans cette crise.
Un article conduit de la meme manière sur la base des propos d'un représentant de l'IRD me ferait tout autant hérisser le poil car dans cette histoire il ne s'agit pas de savoir qui a tort ou qui a raison, il ne s'agit pas d'accuser les scientifiques d'être "incompétents, voire pire..." (là je ne vois pas le sens de cette remarque...) mais de participer en collaboration avec tous les acteurs impliqués pour trouver une solution.
Bref, je ne suis pas là pour faire de leçons car comme beaucoup de gens qui aiment la mer et l'ile je me demande bien comment on pourrait faire pour sortir de cette crise requin, en tout cas je me demande s'il s'agit d'un phénomène naturel cyclique qui repartira comme il est venu, ou si en effet l'activité de l'homme est responsable ce qui faciliterait les choses.
Au fond, il s'agit surement d'une combinaison de facteurs comme certaines crises requins en Australie ont pu le montrer dans le passé, mais en premier, arrêtons cette chasse aux sorcières contre les écolos, scientifiques, politiques, surfeurs, présentateurs télé ignorants et un peu bébêtes,...
Stop également aux déclamations du type "nous savons des choses" qu'emploie M. Daron comme seul argumentaire car à part savoir que vous savez, nous ne savons rien.... Donnons donc des informations claires, preuves à l'appui, ou taisons nous.
je dois avouer que cette année on est resté moins longtemps dans l'eau du bassin pirogues d'Etang salè avec un peu la crainte de voir apparaitre un requin parmi les coraux (magnifiques)
J'ai été surtout étonné qu'il n'y ait aucun moyen de type sirene(ou fusées) pour dire aux baigneurs (nombreux )de sortir de l'eau en vitesse . Actuellement il n'ya que des pancartes ou des pavillons rouges qui se contentent de signaler un "risque requins"....
On est en hiver et sur terre. La mer n'a jamais été un espace protégé à la Réunion. Beaucoup ont affirmé pendant longtemps que les Réunionnais tournaient le dos à la mer, ce n'est pas pour rien.
Alors ceux qui se croient au Club Méd tout l'année c'est dommage faudra changer de club... ou apprécier les habitudes locales.
La mér sé la natur, pa la pisine. Réspèkt ali.
bonne baignade !!
On va bientot apercevoir des ailerons a la piscine municipale du Tampon : que fait la police ?
ça suffit bon sang, vous allez tuer le tourisme! Imaginez qu'un métropolitain voit la pub aujourd'hui, ce soir il rentre chez lui, il fait une recherche et tombe sur cet article!!!!
Comment voulez-vous qu'il ait envie de venir sur notre île. Seriez-vous de connivence avec le Ti Roquet de St-Leu! C'est INCROYABLE, vous m'équerez!!!