Le dispositif de pêche va se déployer en zone récifale

Cap Requins s'installe aux Roches Noires

  • Publié le 22 août 2014 à 13:56

Après 7 mois d'une première phase d'expérimentation positive en baie de Saint-Paul, le programme Cap Requins et ses "smart drumlines" vont se déployer la semaine prochaine en zone récifale au large des Roches Noires, avant de s'étendre également à Boucan Canot, puis éventuellement à la baie de Saint-Leu. Une nouvelle étape vers la sécurisation des zones d'activités nautiques.

Le programme Cap Requins, lancé au début du mois de janvier 2014, va entrer dans une nouvelle phase. Les 7 mois d’expérimentation en baie de Saint-Paul ont en effet permis de tirer des enseignements suffisamment concluants pour que les partenaires du projet – le comité régional des pêches, l’association PRR, la ligue de surf, la mairie de Saint-Paul, l’Etat et la Région – envisagent le déploiement des dispositifs de pêche en zone récifale.

Dès la semaine prochaine, des smart drumlines feront donc leur apparition au large des Roches Noires, à Saint-Gilles-les-Bains, dans le cadre d’un "déploiement progressif sécurisé et sous suivi scientifique", a expliqué ce vendredi 22 août 2014 Patrick Florès, adjoint à la mairie de Saint-Paul.

Contrairement à la baie de Saint-Paul, la plage des Roches Noires est une zone d’affluence touristique et d’activités nautiques. C’est pourquoi "des médiateurs de surveillance et de prévention seront recrutés par l’association PRR, financés par l’Etat et la commune de Saint-Paul, afin de sensibiliser les usagers à la présence des drumlines, prévenir les comportements à risque et sécuriser la zone d’expérimentation", a souligné Patrick Florès. D’autre part, ce déploiement des drumlines sera couplé avec la pose de filets de baignade.

Pour l’élu saint-paulois, "la présence de smart drumlines près de la zone d’activité des Roches Noires n’augmentera donc pas le risque de présence de requins dangereux pour les pratiquants raisonnés et avertis".

C’est que l’expérimentation en baie de Saint-Paul a permis de répondre à pas mal d’interrogations concernant ce dispositif, comme l’a expliqué Nicolas Le Bianic, directeur du CROSS.

"La première question, c’était la capacité de ce dispositif de pêche à capturer les deux espèces de requins qui nous intéressent, les requins tigres et les requins bouledogues. Et on peut dire qu’effectivement il y a eu plusieurs captures de requins bouledogues et de requins tigres, donc c’est un dispositif qui marche sur ces espèces", a-t-il souligné.

"La deuxième question, c’était de savoir si ces dispositifs permettaient de garantir la survie des espèces non ciblées. On s’est donné une capacité opérationnelle à les relâcher, notamment avec un système d’astreinte qui mobilise des pêcheurs professionnels. C’est comme ça qu’on arrive à un chiffre de 93 % de survie. On a eu très peu de dégâts sur les autres espèces que sur les requins qui nous intéressaient", a-t-il détaillé.

"La troisième question, c’est celle de l’attractivité : savoir si les drumlines risquaient d’attirer des requins plus au large vers la côte. Et ce que l’on peut dire, c’est qu’il n’y a pas d’effets d’attractivité avérée à ce stade, même si c’est une tendance qui doit être confirmée", a poursuivi Nicolas Le Bianic.

"Enfin, la dernière question c’était de savoir si les drumlines entraînaient un effet d’effarouchement des requins, et on a plutôt une tendance intéressante de ce point de vue là. Mais il faudra certainement encore quelques semaines, quelques mois, voire même quelques années d’évaluation en continu pour s’en assurer", a-t-il conclu.

Bref, pour le directeur du CROSS, "on est aujourd’hui très optimistes, et les tendances sont très intéressantes". De son côté, Patrick Florès confirme "qu’il n’y a pas eu d’avis négatifs sur cette expérimentation" après de multiples réunions avec le comité scientifique.

Pour l’instant, seule la zone des Roches Noires sera équipée de drumlines. Boucan Canot devrait suivre. Quant à Saint-Leu, la municipalité a fait part de son intérêt pour expérimenter à son tour le système, mais cela ne devrait pas se faire avant plusieurs mois.

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
Capitaine Had Hoc
Capitaine Had Hoc
9 ans

La pollution, très réelle de nos eaux ne justifie en rien de laisser des requins bouledogue tuer les Réunionnais qui souhaitent simplement se baigner ou pratiquer des sports nautiques en toute sécurité, comme précédemment. Notre société, ses institutions, ses lois, ont pour finalité de préserver la sécurité des personnes et non point la prolifération d'espèces dangereuses pour l'homme dans les eaux fréquentées par le public. Les victimes des requins à La Réunion n'étaient pas des "paranos", mais des êtres vivants et heureux de l'être, surfers, baigneurs, hommes ou femmes, comme la petite malheureuse, encore adolescente, tuée à deux ou trois mètres du bord, à proximité immédiate de l'école de voile de Saint-Paul, où de jeunes enfants pratiquaient le dériveur sur de frêles embarcations. A La Réunion on ne massacre pas les requins, on tente - enfin - d'assurer la sécurité des populations.

Jean Francois D.
Jean Francois D.
9 ans

incroyable, en afrique le massacre des élephants a repris : 100.000 braconnés entre 2010 et 2012. leur population reduite des 2/3 en 10 ans. En mediterrannée on decouvre le probleme des microplastiques qui contamine toute la chaine alimentaire; A la Réunion on institutionnalise le massacre de grand fauve pour le confort psychologique de quelques paranos et surtout on ne fait rien pour limiter les rejets d'eau saumâtre polluée et depolluée qui attire les bouledogues.