Réduction du risque squales

Le préfet ne veut pas de vigies-requins en contrats aidés

  • Publié le 11 novembre 2014 à 13:41

Le préfet ne fera pas appel aux emplois d'avenir ni aux contrats aidés pour venir en appui du dispositif des vigies requins. Plus globalement c'est tout le projet de surveillance qui est remis en cause. Dominique Sorain a pris cette décision après avoir pris connaissance de l'étude sur l'efficacité des vigies-requins. Le rapport note en effet l'absence de référence au plan national ou international sur ce dispositif, le manque "d'éléments attestant de façon certaine (son) efficacité" et le fait que "le caractère dissuasif de la présence des vigies n'est pas formellement établi". Dès lors "une exposition au risque pour les vigies elles-mêmes ne saurait être écartée" souligne le préfet dans un communiqué publié ce mardi après-midi 11 novembre 2014. Il s'agit d'un coup dur pour la ligue de surf qui comptait beaucoup sur la mise en place des vigies-requins pour relancer son secteur d'activité mis à mal depuis la crise squale.

Pour rappel le dispositif vigies-requin, mis en œuvre par des apnéistes à des fins de surveillance et d’alerte dans les zones de pratique d'activités nautiques, a donné lieu à une expérimentation conduite durant le premier semestre 2014 par la ligue Réunionnaise de surf, en partenariat avec l'institut de recherche pour le développement. "Afin de disposer du meilleur éclairage sur ce dispositif novateur, l'expérimentation a fait l'objet d'une expertise du Muséum National d'Histoire Naturelle, dont les conclusions viennent d'être adressées à la préfecture" indique le préfet de La Réunion.

Il ressort de cette expertise, "immédiatement portée à la connaissance de la ligue réunionnaise de surf et des acteurs les plus directement concernés", qu'il "n'existe pas de référence établie au plan national ou international sur ce dispositif présentant  un caractère innovant". Le rapport note aussi que "l'expérimentation conduite à La Réunion ne permet pas de disposer d'éléments attestant de façon certaine de l'efficacité du dispositif : le caractère dissuasif de la présence des vigies n’est pas formellement établi". De plus, dit encore l'étude, leur faculté à repousser des requins proches d’une zone de pratique d’activités nautiques n’a pas pu être évaluée "en l’absence d’interaction durant l’expérimentation". La possibilité de fortes variations du niveau de surveillance selon les capacités individuelles de chaque vigie est également soulignée par le rapport. Lequel souligne qu'une "exposition au risque pour les vigies elles-mêmes ne saurait être écartée". Au vu des données disponibles et des résultats obtenus, "l'expertise souligne donc le caractère prématuré de la mise en œuvre opérationnelle du dispositif" commente le préfet.

Dans ce contexte et compte tenu de l'état actuel des connaissances, Dominique Sorain "considère que le recours aux emplois d'avenir ou aux contrats aidés ne peut venir en appui du dispositif des vigies requins". Il rappelle parallèlement que "la mobilisation de ces emplois demeure largement possible  pour d’autres démarches de sécurisation" tels la pose de filets et autres dispositifs de protection, la surveillance à terre et à bord de moyens nautiques, l'exercice de missions de prévention ou de soutien opérationnel...

"Dans cet esprit, le rapport d’expertise pose la question d’une poursuite de l’expérimentation des vigies immergées pour disposer de garanties suffisantes en termes de sécurité. En tout état de cause, la mise en œuvre effective de solutions opérationnelles complémentaires se poursuit en lien avec l’ensemble des acteurs concernés" ajoute le communiqué de la préfecture.

Le préfet termine en disant que l'Etat et les collectivités locales ont la volonté de "poursuivre une démarche pérenne de réduction du risque requin à La Réunion, prenant appui sur des mesures opérationnelles bénéficiant du plus haut niveau de validation possible".

www.ipreunion.com

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2 Commentaires
depain, depuis son mobile
depain, depuis son mobile
9 ans

quel surprise:en somme l'état déclare que les emplois aidés n'ont pas vocation a payer des gens pour faire de l'apnée toute la journée , pour un dispositif qui n'a rien prouvé et qui n'avait comme seul objectif de faire plaisir qu'au seul oratiquants de surf.

cabane
cabane
9 ans

ce métier n'est que du vent