[VIDEOS] Une opportunité pour certains, un risque sanitaire pour d'autres (actualisé)

Commercialiser la chair de requin : le débat est (re)lancé

  • Publié le 17 juillet 2018 à 15:45
  • Actualisé le 17 juillet 2018 à 15:46

La semaine dernière, plusieurs associations ont profité de la venue du ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Stéphane Travert, pour l'interpeller sur la question de la commercialisation de la chair de requin, interdite depuis 1999. Pour Jean-François Nativel, président d'Océan Prévention Réunion, lever l'interdiction de commercialiser la viande de squale pourrait aider La Réunion à "sortir de la crise requin". Une proposition inenvisageable selon le ministre qui a affirmé que la consommation de requin présentait toujours un risque sanitaire. A savoir la ciguatera, cette intoxication causée par les toxines présentes dans la chair de requin. Le président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) de La Réunion a accepté de réagir. "Tout le monde mange du requin (...) dites-moi combien de personnes sont rentrées aux urgences avec la ciguatera?" s'interroge-t-il, sceptique.

Selon les associations, l’interdiction de la commercialisation de la chair des requins côtiers tigre et bouledogue "fait partie des derniers verrous susceptibles de pouvoir aider notre île à sortir de la crise requin".

Dans une lettre ouverte rédigée à l'attention du ministre Stéphane Travert, les organismes précisent pourquoi lever cette interdiction semble important : "La levée (même partielle ou sous condition) de cette interdiction de commercialisation est au cœur du vif débat puisque les requins péchés sont brûlés, et que leur mort est considérée comme un sacrifice inutile, sur l’autel de loisirs présentés comme +futiles+ (...) La reprise de la commercialisation apparaît donc comme un élément central pour pacifier le débat".

Autre argument : "L’interdiction de commercialisation instaurée en 1999 a conduit les pêcheurs à cesser de prélever ces espèces côtières puisqu’il n’y avait plus de débouchés économiques pour eux. Actuellement l’effort de pêche financé par l’État coûte très cher avec une efficacité relative, ce qui laisse planer une menace sur sa pérennisation. Cette pression ciblée et localisée doit impérativement être complétée par la petite pêche traditionnelle afin de pouvoir rétablir une pression territoriale sur ces prédateurs. La levée de l’interdiction de commercialisation apparaît donc comme primordiale pour espérer une efficacité de la politique publique préventive engagée."

"Les requins sont consommés et appréciés par les Réunionnais"

De plus, "l'interdiction de commercialisation ne vaut pas interdiction de consommation rappellent les associations. Les requins côtiers péchés occasionnellement sur nos côtes en dehors du programme officiel, Caprequin, sont consommés et appréciés par les Réunionnais. D’ailleurs, les différents recherches menées ces dernières années localement, sur plus d’une centaine de spécimens, n’ont pas permis de mettre en évidence un réel risque sanitaire."

Lire aussi => Selon un rapport publié par la préfecture (actualisé) : Ciguatéra - Les 90 requins testés se sont pas porteurs de toxines

Pour appuyer leur reflexion, elles ont précisé : "La Réunion est le seul endroit de la planète où la commercialisation de la chair des requins tigre et bouledogue restentinterdites, et cela même alors que nous sommes un des foyers les plus faibles en ciguatera, du fait de notre très faible développement récifal."

"(...) Nous demandons désormais aux politiques de prendre leurs responsabilités, et de mettre en œuvre les alternatives pragmatiques qui permettront de sortir de cette impasse dans les plus brefs délais" 

"Un risque sur la santé" selon le ministre de l'Agriculture

Au lendemain de sa rencontre avec les associations, jeudi 12 juillet 2018, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a assuré que la consommation de chair de requin présentait encore un "risque sur la santé". La commercialisation ne serait donc pas pour tout de suite. Regardez : 

"Tout le monde mange du requin"

Pour Bertrand Baillif, présient du CRPMEM de La Réunion, "tout le monde mange du requin". Selon lui, il faudrait mettre un plan de gestion en place pour autoriser la vente et l'achat de requins tigres et bouledogues durant certaines périodes, comme en janvier et en juillet par exemple. 

"Je pense que l'Etat doit prendre en considération les gens qui connaissent réellement le métier" a conclu Bertrand Baillif. 

sw/www.ipreunion.com (mis en ligne mardi 17 juillet 2018 à 3h - actualisé à 15h45)

guest
2 Commentaires
plouf
plouf
5 ans

Affligeant ! Après la pseudo pêche "scientifique" des baleines par les japonais, la France se met a pêcher des espèces en voie de disparition pour "pacifier le débat"? Heureusement que nous avons un ministère de l'écologie!
Personnellement je n'irai plus sur cette ile.
Sinon, quelqu'un peut expliquer cette concentration d'accidents?
Il existe d'autre endroits dans le monde avec des requins sans ces accidents.
cordialement,

jean naymar des cons
jean naymar des cons
5 ans

mais laissez les pro-pêche en bouffer, a force d'ingurgiter du mercure, du plomb et des produits chimiques a gogo contenus dans tous les grands prédateurs marins, ils finiront par en crever et on sera débarrassé d'une poignée de sanguinaires inutiles a la biodiversité