Le non-lieu confirmé en appel

Talon Bishop tuée par un requin : la mairie de l'Etang-Salé ne sera pas poursuivie

  • Publié le 2 juillet 2019 à 10:21
  • Actualisé le 2 juillet 2019 à 10:34

Il y a quatre ans, le 14 février 2015, Talon Bishop, une jeune fille de 22 ans, mourrait tragiquement tuée par un requin à l'Etang-Salé. Depuis, les polémiques se sont enchaînées, les décès liés à des attaques de squales aussi. Mais dans toute histoire, finalement, la grande oubliée reste Talon Bishop. Sa mère, Danielle Akua Austin Charles, se bat depuis 2016 contre la mairie de l'Etang-Salé pour que la responsabilité de la commune dans la mort de la jeune femme soit reconnue par la justice. La cour d'appel a rendu sa décision ce mardi 2 juillet 2019 : le non-lieu a été confirmé en appel. La mairie de l'Etang-Salé ne sera donc pas mise en cause "pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui et homicide involontaire". (Photo DR)

Quatre ans de combat pour Danielle Akua Austin Charles, trois ans d’attente d’un verdict, quel qu’il soit, concernant la mort de sa fille. " Une date ultérieure, 52 mois ce n'est pas suffisant ? " dénonçait-elle dans un post Facebook, sur le groupe qu’elle a créé ; "Justice pour Talon Bishop", suite à la décision de la Cour d’appel de reporter la délibération sur le sort de Jean-Claude Lacouture, maire de l’Etang-Salé à l’époque de l’attaque.

Aujourd'hui, c'est officiel : la mairie de l'Etang-Salé ne sera pas poursuivie, le non-lieu ayant été confirmé en appel.

Pour rappel, le 5 octobre 2016, la mère de Talon Bishop avait annoncé qu'elle portait plainte "pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui et homicide involontaire" contre la commune de l'Étang-Salé. Elle reprochait à la ville un manque de signalisation sur la plage où se trouvait sa fille.

Mais le 13 octobre 2016, le procureur de Saint-Pierre a annoncé que la plainte avait été "classée sans suite". Les infractions dénoncées n'apparaissaient "pas suffisamment caractérisées", avait-il indiqué. Il avait aussi précisé que l'accident était survenu dans une zone où la baignade était interdite "en vertu de l'arrêté préfectoral du 28 août 2014".

La préfecture avait pour sa part confirmé que la victime se trouvait dans une zone interdite à la baignade, près du lieu où avait déjà eu lieu un accident en octobre 2013. Mais pour Danielle Akua Austin Charles, aucun panneau ne précisait que la zone était dangereuse. "Talon ne connaissait rien de l'océan et de ses dangers. Comment pouvait-elle savoir que la “baignade était interdite” en l'absence de panneau ?"

Suite à la décision du procureur, une nouvelle plainte avec constitution de partie civile avait ensuite été déposée auprès d’un juge d’instruction. L'action judiciaire avait débouché sur un non lieu. La mère de Talon Bishop a donc ensuite fait appel.

Lire aussi : Mort de Talon Bishop : le délibéré prolongé à une date ultérieure

Ce 14 février 2015, Talon Bishop se trouvait à La Ravine Mulla (Etang Salé), dans la soirée. Alors qu'elle se baignait à moins de 5 mètres du rivage, elle a été attaquée par un squale, et n'a pas survécu à ses blessures. Le requin l'avait mordue à la jambe. Les secours avaient dû la réanimer sur la plage car elle était en arrêt cardio-respiratoire. Transportée au CHU de Saint-Pierre, elle est finalement décédée d'un arrêt cardiaque.

Lire aussi : Attaque de requin à l'Etang-Salé : la jeune fille est décédée

La mère de Talon Bishop avait annoncé plus d’un an après l’attaque, le 5 octobre 2016, qu'elle portait plainte "pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui et homicide involontaire" contre la commune de l'Étang-Salé. Elle reprochait à la ville un manque de signalisation sur la plage où se trouvait sa fille. Depuis, les recours en justice se sont multipliés suite au classement " sans suite " de sa plainte le 13 octobre 2016.

- 24 attaques de requin en 8 ans -

Entre temps, les polémiques se sont enchaînées : que faire contre la crise requin, comment allier la pratique du surf avec des eaux de moins en moins sûres, tuer ou non les squales prélevés… Mais finalement, très peu de mots sur cette victime dont l’hommage n’avait pas attiré les foules. " Vous nous avez enlevé cette beauté de 22 ans, cet esprit libre, cette jeune femme forte, courageuse et intelligente " dénonce Danielle Akua Austin Charles. Aujourd'hui, elle regrette que sa fille ne fasse plus partie que d'une sinistre liste de victimes qui s'allonge au fil des années.

Depuis le début de la crise requin en 2011, 24 attaques de requin ont eu lieu, dont onze d'entre elles ont été mortelles et plus de la moitié concernent des surfeurs ou des bodyboardeurs. Talon Bishop, elle, n'était qu'une nouvelle arrivante sur notre caillou, et ignorait l'étendue de la crise requin, ou bien même qu'elle n'était pas autorisée à se baigner là où elle se trouvait. Aujourd'hui, sa mère est bien décidée à prouver que l'absence de signe de l'interdiction de baignade est responsable de la disparition de la jeune femme.

Lire aussi : Crise requin : onze personnes tuées en huit ans

as/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Em
Em
2 ans

Tu me manques meuf

Lolo
Lolo
4 ans

Nos mer et nos océans sont de moins en moins sûr n'oublions pas qu'ils ne nous appartiennent pas nous ne sommes que des visiteurs.

Claudio
Claudio
4 ans

Tout le monde sais que dans l'eau tu risque ta vie à La Réunion .... Tout le monde !

Bruno, depuis son mobile
Bruno, depuis son mobile
4 ans

Si la Réunion est incompétente en justice, allez au pénal à la cour européenne. Nous faisons parti de l' Europe non?