En hommage au scientifique Thérésien Cadet

Saint-Denis : la pépinière municipale, au service de la biodiversité réunionnaise

  • Publié le 10 novembre 2018 à 06:32
  • Actualisé le 10 novembre 2018 à 06:35

Ce vendredi 9 novembre, Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, a inauguré la pépinière municipale, dédiée à Thérésien Cadet, un universitaire réunionnais de réputation internationale, épris d'écologie. Le premier édile, dans son discours, a insisté sur l'urgence de prendre en compte l'environnement et d'agir concrètement pour sauvegarder cet héritage, saluant la présence dans l'assistance de militants de l'écologie à La Réunion, ayant oeuvré pour le classement du Parc National au Patrimoine de l'Humanité. Jeannine Cadet, l'épouse de Thérésien Cadet, disparu il y a 32 ans, a souligné, elle aussi, l'urgence de prendre soin de l'environnement et dit son émotion de voir l'oeuvre de son défunt époux lui survivre.

La pépinière a été acquise par la Ville dans les années 1980 et servait à produire des plants pour les espaces municipaux, les écoles, les associations, les évènements festifs organisés par la Municipalité. Fermée depuis fin 2012 pour travaux, la pépinière, revisitée tant dans son ordonnancement que dans le choix des plantes cultivées, a été inaugurée ce vendredi 9 novembre. Dix personnes travaillent en permanence sur le site et poursuivent l'apprentissage de leur métier grâce à un partenariat avec le Parc National.

L'entrée de la pépinière accueille une statue en hommage à Thérésien Cadet. Tout autour, des arbres, des arbustes, des palmiers et des couvrantes viennent conforter l'ombrage et apporter un côté ornemental au jardin, grâce à la plantation d'essences : Bois de Judas, Bois de sable, Bois amer, Bois de chenille, Mazanbron, Patte lézard, Palmiste blanc et palmiste rouge. Toutes ces richesses endémiques sont expliquées aux enfants de huit écoles dionysiennes, dans le cadre d'un partenariat d'animation avec l'équipe Life+ Forêt sèche du Parc National.

Certains de ces élèves étaient présents, en cette matinée d'inauguration : Milley, Miguel, Junior, tous âgés de 8 ans, sont ravis de cette expérience : "J'ai appris beaucoup de choses sur les plantes endémiques, explique Milley. Je sais qu'il faut faire attention aux plantes, en faire pousser et les replanter pour qu'elles ne disparaissent pas." Miguel se réjouit d'avoir appris à rempoter : "Je vais le faire à la maison avec mes parents, planter le piment, les tomates...". Quant à Miguel, il est aussi passionné par cette activité : "Je vais demander à mes parents de planter".

Pas d'ouverture au public

Dans le souci de préserver les plantations, la pépinière n'a pas vocation à recevoir le public. "Sauf lors de Journées portes ouvertes spéciales, précise Yvette Ducheman, élue dionysienne à l'environnement. Les associations pourront faire la demande de visites pour une occasion particulière." En revanche, l'élue insiste sur la vocation pédagogique de cette pépinière : accueillir les écoliers, leur faire prendre conscience de la richesse du patrimoine végétal réunionnais et de la nécessité de le préserver. Et pourquoi pas, de contribuer, dans le cadre d'un projet de classe, à l'optimisation des installations.

Qui était Thérésien Cadet ?

Natif des Avirons en 1937, normalien, Thérésien Cadet part étudier à Paris en filière scientifique. C'est aux côtés d'un médecin militaire en retraite qu'il va découvrir sa passion pour les plantes. De retour à La Réunion et devenu Professeur agrégé, Thérésien Cadet met en place, en 1964, le laboratoire de biologie végétale de l'Université de La Réunion, ainsi que l'herbier universitaire. Pour sa seule thèse de doctorat, Thérésien Cadet échantillonne plus de 7 000 espèces, une collection qui fait encore référence. Il consacrera sa vie à la connaissance de la flore de l'île et plus généralement des Mascareignes. Déjà, à son époque, Thérésien Cadet constatait que les zones dégradées par l'homme étaient envahies par des espèces exotiques. Pour Mare-Longue, l'une des rares zones de forêt préservée, Thérésien Cadet prit l'initiative de travailler aux ôtés de l'ONF et des institutionnels pour la préservation des millieux naturels. En 1981, ces efforts communs ont conduit à l'extension de la réserve de Mare-Longue ainsi qu'à la création des réserves biologiques.

ml/www.ipreunion.com

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