Santé

Contaminés ou pas ? Les élus dionysiens passent leur glyphotest

  • Publié le 17 septembre 2019 à 12:52
  • Actualisé le 17 septembre 2019 à 15:01

C'est une scène cocasse qui se déroulait ce mardi 17 septembre 2019 dans le hall de la mairie de Saint-Denis : un petit groupe de militant de l'association Oasis Réunion était présent pour recueillir les urines de différents élus dionysiens. Si cela peut paraître étrange, le but de la manoeuvre est plus que sérieux. En effet, les élus ont accepté de se soumettre à un test urinaire pour détecter s'ils étaient contaminés ou non au glyphosate. Une initiative lancée il y a quelques mois par Oasis Réunion, qui se bat pour l'interdiction des pesticides à La Réunion. Pour l'association, cette action vise à sensibiliser les élus réunionnais afin de prendre des mesures radicales contre le glyphosate, utilisé en masse dans les champs de canne. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, ainsi que plusieurs élus comme Ericka Bareigts ou Yvette Duchemann, ont accepté de participer. Les échantillons urinaires, collectés ce mardi, vont ensuite prendre la direction d'un laboratoire situé en Allemagne pour être analysés. "C'est le seul laboratoire habilité à réaliser ces analyses" explique Simon Vienne. Coût de l'opération ? 85 euros par échantillon pour analyse, 135 si les personnes analysées souhaitent porter plainte conre Monsanto, l'un des distributeurs principales de Round'up - désherbant contenant du glyphosate.

L'intérêt de l'opération est de faire écho à celle réalisée en métropole, où 5 500 personnes ont participé à une campagne qui a révélé que, de manière globale, le taux de glyphosate était dix fois supérieur au taux autorisé dans l'eau par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Nous sommes deuxième en matière de consommation de glyphosate au niveau national, l'idée est donc de jauger, à partir d'un premier échantillon de personnes, à quel hauteur nos urines sont saturés par ce pesticide" explique Simon Vienne.

Une cinquantaine de nouveaux tests devrait être réalisée, avec un échantillon de personnes variées : étudiants, agriculteurs, etc… Afin d'avoir une vision plus globale de la "contamination".

La conseillère municipale Yvette Duchemann explique pourquoi elle a décidé de participer. Regardez :

Un test pas forcément fiable

Un dépôt de plainte pourrait aussi être envisagé si les résultats, qui devraient être disponibles dans un mois, devaient se révéler alarmant aux yeux de l'association. Cependant, certains scientifiques sont perplexes vis-à-vis de la démarche. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) le glyphosate dit "urinaire" ne possède pas de valeur fixe pour interpréter la dangerosité des taux.

L'urine concentre tous les déchets que le corps ne peut pas assimiler, et donc tout un tas de substances indésirables... Cela reste, il ne faut pas l'oublier, ce qui "sort" de notre corps, contrairement à l'eau potable, ici utilisée comme outil de comparaison, qui est quelque chose que l'on ingère. Mais la simple présence de glyphosate suffit de toute façon à effrayer les associations environnementales.

Lire aussi : Les "glyphotests", bonne intention, méthode discutable

"Le glyphosate est un cancérigène probable et un perturbateur endocrinien avéré, il nous semble donc inacceptable que la population soit exposée à cette substance" termine Simon Vienne.

as / www.ipreunion.com

guest
0 Commentaires