
C'est un soulagement pour les organisateurs comme pour les bénévoles : menacé jusqu'au bout, le festival du Sakifo ouvrira bien ses portes comme prévu à Saint-Pierre ce vendredi 10 décembre, après un an et demi de report.
Les premiers décibels résonneront dès 18h après l'ouverture des portes une heure plus tôt, et la musique continuera à résonner jusqu'au dimanche 12 décembre. Tout au long de ces trois jours, plus de 40 concerts seront proposés au public sur les différentes scènes du festival.
Mais ce jeudi, à J-1 de l'ouverture, il y avait du retard à rattraper. Scènes et chapiteaux, tous les derniers préparatifs étaient en route avant le coup d'envoi. Il a fallu jouer avec les annulations successives et les reports contraints à cause du virus, les isolements forcés en rentrant de voyage, les cas contacts etc... "Comme pour tout le reste, c'est une édition compliquée" concède Jérôme Galabert, directeur du Sakifo.
- Le public au rendez-vous malgré tout -
Sur la journée de mercredi, 780 billets ont été vendus. Les estimations des équipes vont jusqu'à 15.000 billets vendus avant le lancement du Sakifo. "Considérant qu'on a procédé au remboursement de 1.909 billets, la billetterie fonctionne plutôt bien finalement malgré les renoncements" remarque Jérôme Galabert. La barre des 6.000 billets vendus a d'ailleurs été passée dès ce jeudi pour la soirée de ce vendredi.
Alors bien que cela reste loin de l'édition 2019, le public est au rendez-vous. Il y a deux ans, près de 28.000 billets avaient été vendus pour les trois jours de concerts. Nombreux ou moins nombreux, les festivaliers seront là pour profiter de la programmation. "Est-ce que ça suffira à combler nos pertes ? Je ne sais pas mais j'espère que ça comblera tous ceux présents. Le but c'est de leur faire découvrir de très bons artistes malgré l'annulation, avec notre très belle programmation."
- Une programmation difficile à fixer -
Cette programmation, justement, a changé jusqu'à la dernière minute. "Le programmateur a fait un travail remarquable pour trouver en un temps record des beaux artistes comme General Electriks par exemple. Aucune de ces annulations n'est de notre fait et elles peuvent encore intervenir vous savez, il suffit d'un artiste détecté positif avec les tests à l'arrivée. C'est une édition sans filet, à l'image de la situation qu'on traverse" souffle Jérôme Galabert.
L'annulation de IAM notamment, au début tête d'affiche, avait créé un premier séisme à deux mois du rendez-vous. "Bien sûr qu'on le regrette, mais un festival ce n'est pas qu'un artiste. Nous avons près de 45 groupes programmés. Et nous avons beaucoup plus d'artistes maintenus qu'annulés." Les artistes qui n'ont pas pu venir seront, dans l'absolu, les bienvenus sur les prochaines éditions.
Lire aussi - Sakifo : sept artistes déprogrammés à cause de la crise sanitaire
Lire aussi - Sakifo : Chinese Man et NTO se rajoutent à l'édition 2021
- "Laissez-nous travailler" -
Le redémarrage se fait "dans la douleur, on est en convalescence. Mais on ne perd pas foi, on avance" relativise Jérôme Galabert malgré les difficultés. Pour lui, il faut malgré tout "reprendre une vie un tant soit plus normale."
Un avis qui n'est pas partagé par tout le monde. Sur les réseaux sociaux, la grogne monte et beaucoup jalousent l'ouverture du festival, quand d'autres restrictions sont bien en place comme l'interdiction des pique-niques et des gros rassemblements privés, ou la fermeture des discothèques.
"Bientôt si on ne finit pas la NRL on dira que c'est parce que le Sakifo garde les galets. Non faut être sérieux quand même. On fait avec les décisions qui sont prises. A chaque fois on a essayé de trouver des solutions malgré les règles contraignantes. Et c'est ça qu'on nous reproche maintenant ?" s'agace Jérôme Galabert.
Quant aux discothèques, "je ne pense pas qu'on ait attendu l'ouverture du Sakifo pour les faire fermer" ajoute le directeur du Sakifo. "Nous notre chiffre d'affaires on ne le fait que sur trois jours. Et je me suis battu pour répondre à toutes les contraintes fixées. A un moment-donné, il faut bien reprendre !"
400 personnes travaillent dur "du petit matin jusqu'au soir" ajoute le directeur du Sakifo. "Laissez-nous travailler. On a besoin de choses positives, c'est pour ça qu'on fait ça. Bien sûr qu'on veut pouvoir reprendre la vie d'avant. Est-ce que c'est en interdisant le Sakifo qu'on va y arriver ? Non je crois pas. On tient bon ensemble."
mm/www.ipreunion.com / [email protected]
7 Commentaire(s)