Manifestation contre la réforme des retraites et de la décentralisation

"La rue ne gouverne pas, elle vote"

  • Publié le 13 mai 2003 à 00:00

À l'appel des syndicats du privé et du public 9 000 personnes selon la police, 20 000 selon les organisateurs ont manifesté à Saint-Paul (Ouest) ce mardi 13 mai 2003 contre la politique du gouvernement. Faisant référence à la prise de position du Premier ministre : "ce n'est pas la rue qui gouverne", de nombreuses pancartes ont proclamé "la rue ne gouverne pas, elle vote"

Le rond-point de l'Étang à Saint-Paul, lieu de rassemblement de la manifestation, n'avait jamais connu une telle affluence. Sous un soleil de plomb, les participants ont commencé à arriver dès 9 heures. Une heure plus tard, ils étaient déjà plusieurs milliers. Malgré cela une certaine inquiétude planait. Plusieurs bus et voitures particulières de manifestants étaient pris dans les embouteillages. À Saint-Leu et à la Saline pour ceux arrivant du Sud et de l'Ouest, sur la route du littoral pour ceux venant de l'Est et du Nord. Ces les bouchons de l'Ouest n'avaient que rien de très habituels à cette heure de la matinée, ceux du Nord avaient une toute autre origine. À la suite des fortes pluies de la veille, la route du littoral avait été basculée en mode trois voies dont une voie unique dans le sens Saint-Denis - La Possession. Déjà largement suffisant pour gravement perturber la circulation. Mais de plus, conformément au préavis qu'elle avait lancé quelques jours plus tôt la CGTR EDF a organisé une opération escargot sur la voie unique. Ce qui a eu pour effet de provoquer les immenses dans lesquels sont restés coincés d'autres manifestants.
Pour attendre leur arrivée, les dirigeants syndicaux (CGC, CGTR, FO, FSU, UIR-CFDT, UNSA, CFTC) ont retardé au maximum le départ de la manifestation. Ce n'est que vers 11 heures 30 qu'elle a pris son départ.

"Degré supérieur de mobilisation"

C'est la déclaration faite par Jean-Pierre Raffarin le 7 mai sur France 2 qui a servi de base à de nombreux slogans. Présentant ses projets de réformes et commentant les manifestations qui se multiplient sur l'ensemble du territoire, le Premier ministre avait lancé en direct sur le plateau de la chaîne de télévision "ce n'est pas la rue qui gouverne".
Une phrase ressentie par beaucoup comme une nette fin de non-recevoir avant même toutes négociations sérieuses avec les partenaires sociaux. Du coup, presque tous les syndicats appellent maintenant à "passer à un degré supérieur de mobilisation" et à "autre chose que la répétition des manifestations à succès".
Les manifestants ont défilé du rond-point de l'Étang au front de mer en passant par la rue Marius et Ary Leblond et devant la mairie. Leur marche a duré plus d'une heure. Une brève tension a eu lieu à l'arrivée du défilé au niveau de la sous-préfecture. Des manifestants ont voulu ensabler l'entrée du bâtiment. Les forces de police les en ont empêché. La tension est ensuite très vite retombée.
Lors de leurs différentes prises de paroles, les syndicats ont appelé à la poursuite et au durcissement l'action. Un préavis de grève a d'ores et déjà été déposé par le personnel de l'Éducation nationale pour le 15 mai, jour de la rentrée scolaire. Quant à la CGTR, elle prépare une grande mobilisation pour le 25 mai.
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