Les personnels de l'Éducation nationale à nouveau en grève

Une rentrée musclée

  • Publié le 16 mai 2003 à 00:00

Les personnels enseignants et non enseignants de l'Education nationale maintiennent la pression. Après un mois de mobilisation, ils ont en grande majorité décidé de reprendre la grève dès la rentrée de ce jeudi matin 15 mai 2003

L'intersyndicale avait annoncé la couleur en choisissant d'appeler à la reprise de l'action à rentrée. Il restait cependant à connaître la réponse du terrain. Elle ne sait pas fait attendre. Dès jeudi matin, plus d'une trentaine d'établissements scolaires répartis dans toute l'île se prononçaient pour la reconduction du mouvement. Le nombre n'a cessé de grossir au fil de la journée. Le rectorat a d'ailleurs reconnu que la grève a été suivie à une large majorité mais n'a pas donné de chiffres précis.

Opérations escargot

Outre la grève, plusieurs actions ont été organisées. Des opérations escargot ont eu lieu dans le Sud, l'Est et le Nord, notamment entre la Ravine-des-Chèvres (Sainte-Marie) et Saint-Denis. Les participants se sont ensuite rassemblés devant le rectorat où une brève tension s'est produite lorsqu'un manifestant a tenté d'escalader la grille d'entrée. Il en a été empêché par les forces de l'ordre et les esprits se sont rapidement calmés.
Au lycée Antoine Roussin à Saint-Louis (Sud), un groupe de professeurs a interdit l'accès d'une salle d'examen à 100 élèves venus passer les épreuves du BTS comptabilié. Dans les autres lycées de l'île par contre les enseignants et les personnels non enseignants - les surveillants entre autres - ont choisi de ne pas perturber le bon déroulement de cet examen national.
Ce qui s'est passé à Saint-Louis a renforcé l'inquiétude des associations de parents d'élèves. Souligant qu'elles comprennent la colère des grévistes, elles demandent avec insistance la reprise des cours pour "ne pas pénaliser davantage les élèves, notamment ceux qui ont des examens à présenter".

Durcissement

Un appel qui risque de ne pas être entendu. Les grévistes veulent en effet durcir encore leur mobilisation en organisant plusieurs autres actions jusqu'au 19 mai où aura lieu une nouvelle manifestation de l'Éducation nationale, voire jusqu'au 25 mai date de la manifestation contre la réforme des retraites. Les deux fois il s'agira d'un mot d'ordre national de grève.
En attendant, des opérations escargots sont prévues dans toute l'île. Certains grévistes parlent même de blocage de l'aéroport Roland Garros et de boycott du bac et des autres examens.
De son côté, l'intersyndicale prépare déjà la mobilisation du 19 mai, jour de la première présentation du projet de loi devant les conseils supérieurs de la fonction publique. Elle prévoit ainsi de manifester à Saint-Denis. Le cortège partira de l'ancienne gare routière, empruntera le boulevard de l'Océan et la rue du Maréchal-Leclerc avant de rejoindre la rue Jean Chatel puis la préfecture.
Plusieurs éléments expliquent la détermination des grévistes. Tout d'abord le succès des différentes manifestations et la mobilisation de leurs collègues de métropole, de plus en plus nombreux à débrayer contre la décentralisation et la réforme des retraites.
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