Manifestation de la fonction publique à Saint-Pierre

Des lacrymogènes contre les manifestants

  • Publié le 19 juin 2003 à 00:00

Les forces de l'ordre ont une nouvelle fois chargé des grévistes qui, à l'appel des syndicats de la fonction publique et des différentes coordinations, participaient ce jeudi 19 juin 2003 à une manifestation à Saint-Pierre. Certains policiers ont voulu pécher les journalistes de filmer et de photographier la scène

15 000 personnes selon les syndicats, 4 000 selon la préfecture, ont manifesté jeudi dans les rues de Saint-Pierre pour protester une nouvelle fois contre le projet de réforme des retraites et le transfert des techniciens et ouvriers de service (TOS) de l'Éducation nationale aux collectivités. Le gros des troupes était constitué par les personnels de l'Éducation nationale.
Au-delà de l'habituelle et finalement dérisoire bataille de chiffres sur la participation, force est de constater que contrairement à ce qui peut se passer en métropole, la mobilisation est toujours très forte à La Réunion. Les syndicats peuvent d'autant plus s'en réjouir que depuis le début de la semaine, les cours sont en train de reprendre normalement dans beaucoup d'établissements scolaires.

Gazés dans les jardins

Le rassemblement était prévu à partir de 9 heures 30 à la gare routière. Le défilé a commencé vers 11 heures. Ce sont les TOS qui ouvraient la marche. Les manifestants sont arrivés devant la mairie en tout début d'après-midi. L'intersyndicale avait prévu que le cortège se disperse à ce moment-là. Mais de très nombreux grévistes ont décidé de continuer jusqu'à la sous-préfecture située un peu plus loin dans la rue Archambaud.
Les choses sont ensuite allées très vite. Les manifestants sont entrés pacifiquement dans les jardins du bâtiment administratif. Le sous-préfet a demandé aux policiers et aux gardes mobiles de faire évacuer les lieux. Les forces de l'ordre ont alors utilisé leurs grenades lacrymogènes en poussant les manifestants vers la sortie. Laquelle s'est révélée trop étroite pour laisser passer le flot de personnes aveuglées et suffoquées par les gaz. Des nombreux manifestants se sont donc retrouvés pris au piège des lacrymogènes, ce qui a provoqué un début de panique. Certains policiers ont voulu empêcher les journalistes de filmer et de photographier la scène et les ont repoussés sans ménagement. Ils ont aussi procédé à l'interpellation musclée de deux manifestants qui ont été relâchés en début de soirée.
La tension est retombée peu à peu par la suite. Les manifestants n'excluent pas d'organiser d'autres actions de protestation.
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