ANPE

Jour de grève

  • Publié le 14 juin 2006 à 00:00

La systématisation du suivi mensuel personnalisé (SMP) des demandeurs d'emplois a déclenché la colère des agents de l'ANPE. Les syndicats nationaux ont appelé à une journée d'action pour ce mardi 13 juin 2006. À La Réunion, l'appel à la grève a été relayé par l'intersyndicale CGTR - FO - SNU - CFDT. Les grévistes se sont rassemblés dans la matinée devant les agences de Sainte-Clotilde et de Saint-Louis. Le fonctionnement des ANPE a été plus ou moins perturbé dans les 15 agences de l'île. Les grévistes réclament une adaptation du dispositif SMP à la réalité de la situation réunionnaise

Selon les nouvelles dispositions réglementaires récemment adoptées par l'État le SMP est applicable aux demandeurs d'emplois des catégories 1, 2 et 3. C'est-à-dire aux personnes sans emploi recherchant un travail dans l'immédiat (les autres catégories regroupent des demandeurs d'emplois en poste voulant changer de travail, passer d'un temps plein à un temps partiel etc). Le nouveau dispositif implique une rencontre mensuelle obligatoire "en face à face" entre le demandeur d'emploi et un agent, toujours le même, assurant le suivi de son dossier.
Le SMP a vocation à humaniser les rapports entre chômeurs et salariés de l'ANPE, à mieux cerner le profil et la demande de chaque demandeur d'emploi et donc à lui proposer de postes, des formations ou des stages lui donnant le plus de chances d'insertion. Le problème, selon les syndicats nationaux, est que le dispositif alourdit encore les conditions de travail déjà fortement marquées par "un évident manque d'effectif".

250 chômeurs POUR 1 agent

À La Réunion," la situation est encore plus préoccupante", estime Loïc Brown, délégué CGTR de l'ANPE Réunion. Il explique que sur les 513 agents, 350 sont affectés à la réception du public. "Sachant que 90 000 demandeurs d'emploi sont inscrits dans les catégories 1, 2 et 3, nous devrons recevoir entre 200 et 250 personnes par mois. C'est énorme" remarque-t-il avant d'ajouter, "en métropole, chaque agent doit recevoir entre 100 et 150 personnes et les collègues estiment, à juste titre, que cela n'est pas possible". L'intersyndicale demande donc que le SMP soit adapté à la réalité réunionnaise; "Nous sommes compétents et consciencieux. Nous sommes en mesure de déterminer à quel moment un usager doit être reçu "en face à face" ou lorsqu'il suffit d'une conversation téléphonique pour régler un problème ou répondre à une question" lance Christophe Quéland, délégué confédéral CGTR. "Appliquer un dispositif de manière mécanique sans tenir compte de la réalité de terrain a d'autant moins de sens que cela va désorganiser les services, sans que nous ayons, pour autant, les moyens d'apporter des réponses aux problèmes spécifiques des usagers. C'est d'ailleurs d'abord de cela qu'il faudrait se préoccuper" commente Loïc Brown.

"Totalement inadapté"

Les deux syndicalistes rappellent en effet que depuis janvier 2006, les ASSEDIC ne participent plus au financement des formations pour les demandeurs d'emploi des catégories 1, 2 et 3. Jusqu'à présent cet organisme prenait en charge 30% du montant de la formation, le reste étant payé par la Région. "Nous ne savons pas si le conseil régional va maintenir cette enveloppe. Du coup lorsqu'un usager vient nous voir pour une formation, tout ce que nous pouvons lui conseiller est d'aller se renseigner à l'ADI (agence départementale d'insertion - ndlr) s'il est rmiste ou la Région ou d'attendre que nous ayons des précisions sur les financements" déplore Christophe Quéland. "C'est cela qu'il faudrait régler avant d'imposer un dispositif totalement inadapté" dit-il encore.
Les agents ont mis fin à leur mouvement dans l'après-midi. Le travail reprend normalement ce mercredi matin.
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