La journée de mobilisation a été payante dans le Sud de l'île. A Saint-Pierre, les manifestants sont venus nombreux afficher leur mécontentement, répondant à l'appel des syndicats. Secteurs privés et publics ont mené une action unitaire pour dénoncer la politique gouvernementale.
A 9 heures, à peine 500 manifestants paradaient devant la mairie. Ils seront vite rejoints par des lycéens, étudiants, ouvriers, médecins et professeurs. Un mot d'ordre simple : " privé, public, même galère, même combat ". Ils seront en cours de matinée plus de 2500 grévistes à prendre la rue d'assaut, non sans quelques débordements en fin de procession syndicale. Selon des sources policières, il aura fallu utiliser quelques jets de lacrymogène pour disperser quelques jeunes "désordeurs" désoeuvrés. Pour autant, la manifestation s'est déroulée sans encombre notable.Reçu par le Sous-Préfet
"Il ne faut pas donner du mou. Nous sommes convaincus du bien fondé de notre action. Le gouvernement, en cette période de crise, tente de faire plier la rue, les Français d'en bas. Nous voulions faire entendre la voix des Réunionnais d'en bas. C'est une réussite," affirme un gréviste. A côté de lui fuse tout un panel de slogans prônant un véritable emploi, un salaire décent, des prix revus à la baisse, un avenir plus serein, la liberté d'expression. "Il faut aussi que ce gouvernement comprenne que la grève est un droit constitutionnel. Nous sommes là pour préserver nos acquis sociaux et surtout, un service public proche des citoyens français," explique un autre manifestant. Le sous-préfet de Saint-Pierre a reçu en fin de matinée une délégation. Les revendications ont certes été entendues par le haut -fonctionnaire, mais rien ne dit si elles trouveront écho dans les hautes sphères gouvernementales. Les manifestants auraient espéré rencontrer le ministre Yves Jégo, qui a même préféré ne pas honorer l'invitation du député-maire du Tampon pour l'inauguration du premier pôle emploi de l'île.
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