Négociations sur les salaires

La CGPME ne signera pas

  • Publié le 25 mai 2009 à 16:21

"Nous avons décidé de ne pas signer un quelconque accord", a lancé Jean-Louis Lecocq, secrétaire à la CGPME, en faisant référence à l'accord qui pourrait être signé entre le COSPAR (collectif contre la vie chère) et le MEDEF ce lundi 25 mai 2009. Cet accord prévoirait une augmentation des salaires de 50 euros pour les salariés dont le salaire est inférieur à 1,4 SMIC, 60 euros pour ceux ayant un salaire compris entre 1,4 et 2 SMIC et 50 euros pour ceux qui gagnent entre 2 SMIC et le plafond de la sécurité sociale. La CGPME refuse cette solution parce qu'elle "met en danger la vie des TPE et des PME". Cette position est soutenue par Bernard Picardo, président de la Chambre des métiers et de l'artisanat de La Réunion.

Jugeant la position actuelle du MEDEF "irresponsable", les représentants de la CGPME mettent en avant le risque encouru par les TPE et PME de l'île en cette période de crise. Lenteur du plan de relance, fort taux de chômage, chiffres de la création d'entreprises en baisses, autant de raison, pour Jean-Louis Lecocq, qui ne permettent pas aux entreprises de financer les 50 euros de bonus sans se mettre en danger.

Autre raison évoquée, la durée du bonus. En effet, l'accord entre le COSPAR et le MEDEF prévoit que le bonus soit accordé pour une durée de 3 ans. "Et après ?", s'interroge le secrétaire de la CGPME. "Les grandes entreprises pourront intégrer le bonus dans les salaires, mais pas forcément les petits patrons", explique t-il. "Du coup, certains salariés verront leur salaire baisser de 50 euros d'un coup", ajoute Jean-Louis Lecocq.

Pour Pascal Thiaw-Kine, président de la CGPME, la meilleure solution serait de mettre en place la prime d'intéressement proposée par son syndicat au début des négociations. "Le salarié bénéficierait alors des fruits de l'entreprise mais ne percevrait rien si l'entreprise est en difficulté, c'est équitable", souligne t-il.

Enfin, un autre point suscite l'opposition de la CGPME. Il s'agit du Titre 2 de l'accord qui prévoit l'engagement d'un dialogue social d'ici la fin de l'année. Pour Jean-Louis Lecocq, "il faut attendre que la crise économique soit finie pour entamer un dialogue social".

C'est donc en s'appuyant sur ces différents arguments que la CGPME a fait part de son opposition à la signature de l'accord qui pourrait intervenir ce lundi 25 mai au soir. Conscients de l'extension de cet accord à toutes les entreprises réunionnaises, les membres du syndicat réfléchissent aux recours possibles contre cet accord. "Une chose est sûre, nous allons nous battre", conclut Pascal Thiaw-Kine.
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