Manifestation des ex-salariés de l'ARAST

"Personne ne peut nous aider "

  • Publié le 5 janvier 2010 à 14:00

Une délégation de 5 anciens salariés de l'ARAST a été reçue en tout début d'après-midi ce mardi 5 janvier 2010 par la chef de cabinet du Préfet. Tous les membres de la délégation sont ressortis en larmes. "Personne ne peut nous aider" se sont-ils écriés. La Préfecture leur a en effet indiqué n'avoir aucune autorité ni sur l'AGS (association de gestion des créances salariés) ni sur le Département. Le préfet s'est toutefois engagé à contacter l'IEDOM (Institut d'émission des départements d'Outre-Mer) ainsi que les services fiscaux pour demander à ce que les dossiers des travailleurs sociaux soient traités avec un maximum d'indulgence. La centaine de salariés présents devant la préfecture a décidé de se rendre devant le siège de l'AGS. Ils sont sans salaires depuis la fin novembre 2009, date de la liquidation de leur structure.

Les anciens de l'ARAST ont commencé par se rassembler vers 9 heures devant le conseil général. Ils étaient plus de 200. Les esprits se sont rapidement échauffés. Après avoir escaladé le portail du bâtiment, ils ont défoncé à coups de pied les portes vitrées donnant accès aux étages. Les manifestants sont montés jusqu'au au 5ème étage où se trouvent les bureaux de la présidente Nassimah Dindar et de son Cabinet. Constatant l'absence des élus, ils sont redescendus dans le hall du bâtiment. La police a pris position dans la cour du bâtiment mais n'est pas intervenue.

En fin de matinée, ils ont décidé de se rendre à la préfecture pour demander au préfet d'intervenir en leur faveur auprès des banques concernant les découverts engendrés par le non versement des salaires et des indemnités de licenciement.
L'AGS (association de gestion des créances des salariés) et le conseil général se renvoient en effet, la responsabilité de cette problématique. À savoir, qui de l'association de gestion des créances des salariés ou du Département doit verser les indemnités des anciens salariés de l'ARAST?

Le premier affirme que le second est légalement dans l'obligation d'intégrer l'ensemble du personnel du fait de leur activité d'utilité publique. Cette intégration, estime l'AGS, reviendrait à une continuité dans le travail et annulerait toute indemnisation de licenciement. Le conseil général, de son côté, juge qu'il revient à l'AGS, auprès duquel les patrons de l'ARAST ont cotisé, de payer.



Outre cette question de droit, le directeur de l'AGS affirme ne pas être, pour l'heure, légalement concerné par ce dossier complexe. "Tant que le liquidateur judiciaire ne nous aura pas envoyé les créances salariales de chaque personne concernée, aucune demande d'indemnités ne nous est fait" déclarait-il le 29 décembre. Les créances salariales permettent de déterminer les droits aux indemnités de chacun des travailleurs sociaux. Or, l'étude de Maitre Badat, chargé des 1 196 dossiers concernés par ce problème semble loin d'avoir terminer son travail. Les ex salariés vivent donc chaque jour un peu plus dans l'inquiétude de ne plus pouvoir payer leur loyer ou nourrir leurs enfants. L'indemnisation des 1 196 anciens salariés de l'ARAST est évaluée à 28 millions d'euros. Une somme que l'AGS, en difficulté financière, redoute. 



Rappelons que le conseil général a voté le 16 décembre le principe de création de 1 000 postes en CDD d'aides à domicile, l'une des principales activité exercée par la défunte ARAST. Craignant déjà que l'AGS refuse de leur verser des indemnités de licenciement, les syndicats avaient demandé aux ex salariés d'être "prudents" avant de signer ces contrats. 



Le vendredi 27 novembre, le tribunal de commerce a prononcé la liquidation de l'ARAST. La structure accusait un déficit de 10 millions d'euros. 1 196 personnes se retrouvaient au chômage. 

L'ARAST était spécialisée dans l'aide à domicile et le service à la personne. 8 000 personnes bénéficiaient de ses services.

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