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"Au moins 180 000 chômeurs à La Réunion"

  • Publié le 8 septembre 2010 à 06:00

180 000, tel serait "le nombre réel" de chômeurs à La Réunion. Le chiffre a été avancé par Jean-Hugues Ratenon, président de l'Alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP), à l'issue d'une rencontre avec la direction de Pôle Emploi, ce mardi 7 septembre 2010. Cette "réalité inquiétante", Jean-Hugues Ratenon souhaite la combattre. Le leader de l'ARCP a annoncé qu'un courrier serait déposé dans les collectivités et la préfecture ce mercredi 8 septembre pour "appeler les dirigeants à mettre en place des mesures d'urgence sociales et financières". "L'union sacrée doit se faire à tous les niveaux", explique le responsable associatif.

La rencontre avec la direction de Pôle Emploi a "permis de faire la lumière sur la réalité des chiffres du chômage", explique Jean-Hugues Ratenon. Selon lui, le chiffre de 134 000 demandeurs d'emploi annoncé par l'établissement ne "reflète pas la situation réelle". Et pour cause, le membre de l'ARCP ajoute à ce chiffre les radiations pour diverses raisons de la liste des demandeurs d'emploi (cessation d'instruction pour défaut d'actualisation, non présentation à un rendez-vous...) mais aussi "une part importante de rmistes qui sont complètement abandonnés". Soit un total de 180 000 chômeurs. "C'est une réalité inquiétante", s'indigne le membre du collectif.

Une inquiétude amplifiée par un certain nombre de données que relève Jean-Hugues Ratenon. "Le chômage augmente trois fois plus vite à La Réunion qu'en métropole. Le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté de 31,4% sur un an sur l'île contre 26,8% en métropole", détaille le président de l'ARCP. S'ajoute "la crise dans le secteur du bâtiment avec la fin des grands chantiers". "La situation est grave. Et la direction de Pôle Emploi n'a pour l'instant aucun élément permettant de dire que la situation va s'améliorer dans les mois qui viennent", souligne Jean-Hugues Ratenon, quelque peu pessimiste au regard de la situation économique actuelle. "Le groupe Caillé licencie. La Maison de l'Emploi de Saint-André licencie. On arrive à la fin des contrats aidés. Tout cela est dramatique pour le pouvoir d'achat des Réunionnais", martèle t-il.

Face à cette situation, le représentant associatif estime qu'il est "urgent de réagir". Il a annoncé qu'un courrier serait déposé dans les collectivités et la préfecture ce mercredi 8 septembre pour "appeler les dirigeants à mettre en place des mesures d'urgence sociales et financières". Il a également appelé à "une mobilisation massive" le 10 septembre prochain, lors de la manifestation des professionnels du BTP. "L'union sacrée doit se faire à tous les niveaux", termine t-il.

Mounice Najafaly pour
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