Près de 5 000 personnes selon les syndicats (2 500 selon la police) sont descendus dans les rues de Saint-Denis pour manifester contre la réforme des retraites, ce jeudi 28 octobre 2010. Parmi eux, lycéens et étudiants constituaient la majorité du cortège, une première depuis le début de la mobilisation en mai dernier. Selon les estimations d'Ivan Hoareau, secrétaire général à la CGTR, "4 manifestants sur 5 étaient des jeunes" alors qu'auparavant, ils ne représentaient qu'une infime minorité. Certains syndicalistes reconnaissent à demi-mot que ces jeunes ont sauvé la manifestation. D'où l'appel d'Ivan Hoareau à une réflexion sur la prise en compte de ces jeunes lors des prochains mouvements sociaux.
Lycéens, étudiants, salariés, chômeurs, retraités, tous marchaient ensemble pour dire "non à la réforme des retraites". Mais pour la première fois, le cortège était majoritairement constitué de jeunes. "C'est le signe qu'ils ont pris conscience du danger de cette réforme des retraites", se félicite Jean-Pierre Rivière, secrétaire général à la CFDT. Une mobilisation lycéenne qui monte en puissance alors que le texte de loi a été définitivement voté par le Parlement. "Il n'est jamais trop tard. Des projets ont été adoptés mais n'ont jamais été appliqués", souligne Ivan Hoareau de la CGTR. "Jusqu'au bout, le rapport de force peut changer", ajoute t-il.Le responsable syndical compte notamment sur ces jeunes pour "faire inverser la tendance". "Ils ont un dynamisme incontestable. Mais ils ne sont pas encadrés malheureusement. Ce qui conduit à certains débordements qui doivent être évités", analyse Ivan Hoareau. Mais pour cette manifestation, l'encadrement des jeunes a été le mot d'ordre. Le principal encadrement a été effectué par les membres du l'Unef (Union nationale des étudiants de France). Tout au long du défilé, des étudiants chargés de la "sécurité" ont tenté de canaliser les lycéens tout en les encourageant à scander leur opposition à la réforme des retraites.
Conséquence, alors que certains craignaient des débordements comme lors des manifestations lycéennes des jours précédents, rien de tel à Saint-Denis. "La journée s'est déroulée dans le calme. Nous avons appelé tout le monde à la mobilisation parce que le combat n'est pas fini. Il reste encore un rendez-vous le 6 novembre prochain", a commenté Jean-Pierre Rivière à l'issue du défilé.
Par ailleurs, les jeunes étaient également nombreux sur Saint-Pierre. Près de 2 000 personnes ont défilé dans les rues.
Mounice Najafaly pour
0 Commentaires