Insertion des travailleurs handicapés

Opération "Un jour, un métier en action"

  • Publié le 17 novembre 2010 à 08:00

La 14ème édition de la semaine pour l'emploi a commencé ce lundi 15 novembre 2010 et s'achèvera ce dimanche 21 novembre. Ce rendez-vous national initié en 2006 par l'Agefiph est l'occasion "de sensibiliser les entreprises à l'insertion des personnes handicapées", explique Sophie Tiano directrice territoriale du fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP). Cette opération, "Un jour, un métier en action" permet de faire découvrir en situation réelle un métier, une entreprise, un secteur d'activité à un demandeur d'emploi handicapé. A La Réunion, l'action concerne 31 travailleurs potentiels et 15 employeurs publics et privés.

L'intérêt est double, précise la directrice territoriale. "L'entreprise peut notamment évaluer les compétences, le potentiel, l'habilité à tenir le poste, et les capacités relationnelles du demandeur d'emploi handicapé. Mais également évaluer la compatibilité du handicap sur des postes de travail". Du côté de la personne handicapée, elle peut découvrir un métier pour valider son nouveau projet professionnel et évaluer la compatibilité de son handicap par rapport à un poste.

Et l'opération n'est pas anodine, puisque La Réunion compte 1823 travailleurs handicapés soit 1,5% de l'ensemble des demandeurs d'emploi. Dans les 1823, 27 % sont des femmes, 34 % ont plus de 50 ans, et enfin 63% d'entre eux sont au chômage depuis plus d'un an.

Pour aider ces travailleurs potentiels, Cap emploi, organisme financé par le FIPHFP et en relation constante avec Pôle emploi, assure un service de proximité. Son rôle est principalement d'informer, de conseiller, et d'accompagner les personnes handicapées en vue d'une insertion durable dans le monde du travail. Il a également pour mission de sensibiliser et de mobiliser les employeurs, ainsi que de les conseiller et de les appuyer dans le cadre de projet de recrutement.

"Le plus gros travail, c'est d'abord de clarifier le projet, et de les amener à se former", précise Betty Hoarau, conseillère à Cap emploi. "Bien souvent le problème, c'est la qualification, puisque 47 % ont un niveau inférieur au CAP/BEP", souligne-t-elle. Pour cette année, Cap emploi a réalisé 306 placements avec notamment 175 contrats primés où les entreprises reçoivent une prime à l'insertion. 6 contrats d'apprentissage et 49 contrats de professionnalisation. À noter que ces deux types de contrats sont ceux qui cadrent le mieux, tant avec les besoins des entreprises qu'avec les choix des travailleurs handicapés.

Outre cette semaine pour l'emploi, Cap emploi met en place de nombreux stages afin de faire découvrir des domaines d'activités aux chômeurs. C'est le cas de Lucie de Guigné, 53 ans qui est en stage depuis plusieurs semaines à la bibliothèque départementale de prêt à Saint-Denis. "Ça fait du bien de retravailler. En plus je suis polyvalente et je découvre tous les services de la bibliothèque", raconte Lucie de Guigné. "J'étais agent d'entretien jusqu'en 2005, mais après, avec mes problèmes de santé, je ne pouvais plus faire ce métier. Et ce n'est qu'en 2009 que j'ai demandé le statut de travailleur handicapé". Pour l'heure, Lucie aimerait bien que son stage à la bibliothèque se transforme en poste durable.

"L'expérience montre qu'une démarche d'accompagnement spécifique, dédiée aux travailleurs handicapés porte ses fruits", note le FIPHFP. Il ne faut pas oublier que le tout est favorisé par le contexte législatif. Depuis février 2005, tout employeur public ou privé d'au moins 20 salariés qui n'affiche pas au moins 6% de travailleurs handicapés dans son effectif total est sanctionné financièrement. Ainsi, selon les données du FIPHFP, le recensement 2009 montre que les 55 employeurs publics de l'île assujettis à l'obligation d'emploi comptaient 723 travailleurs handicapés contre 495 l'année précédente, soit une progression de 46%.

Pour autant, il faut noter que les fonds du FIPHFP, qui sont alimentés par les contributions versées par les employeurs n'atteignant pas le taux d'emploi légal, s'élevaient à 2,7 millions d'euros
 en 2010 à La Réunion.

Julie Fioretti pour
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