Mobilisation des ex salariés de l'ARAST

Paul Junot : "non, je ne me trompe pas d'adversaire"

  • Publié le 23 décembre 2011 à 12:10

Alors que le conseil général a informé que la collectivité est en passe de payer les indemnités de 128 anciens salariés de l'Arast - ce à quoi elle a été condamnée en 2010 par le conseil des prud'hommes de Saint-Pierre -, les personnes mobilisées devant les grilles du Palais de la Source depuis début décembre poursuivent leur action. Pour quelles raisons ? Paul Junot, représentant syndical de la CFTC à la tête de la mobilisation et en grève de la faim depuis mecredi, répond à Imaz Press Réunion (voir aussi article par ailleurs).

* Le conseil général indique avoir déjà payé 89 anciens salariés de l'Arast, et que l'avocat attend les relevés d'identité bancaire de 39 autres personnes pour les indemniser. Pourtant, vous continuez votre mouvement de protestation devant les grilles du Palais de la Source. Pourquoi ?

Ce n'est qu'une tentative de diversion, une escroquerie intellectuelle de la part du conseil général. Cette collectivité a été condamnée à payer ces indemnités de licenciement par un jugement qui date du 18 novembre 2010. Ce jugement était exécutoire , cela signifie que même si la collectivité a fait appel, elle doit verser les indemnités, quitte à être remboursée par la suite. Or, ce n'est qu'un an plus tard que le conseil général commence à payer les anciens salariés. L'AGS (assurance de garantie des salaires) a déjà payé la totalité des indemnités. Nous ne savions même pas que le conseil général n'avait pas encore payé les 128 personnes.

* Vous ne le saviez pas ?

Non. Nous pensions que sur le 1 200 anciens salariés de l'Arast, 500 avaient déjà été indemnisées. Parmi elles, on comptait les 372 personnes qui devaient être indemnisées par l'AGS sur décision du conseil des prud'hommes de Saint-Denis, et les 128 qui devaient l'être par le conseil général sur décision du conseil des prud'hommes de Saint-Pierre.

* Quelle est donc la raison de votre mobilisation depuis début décembre ?

Nous voulons la réactivation de la proposition de Pierre-Henry Maccioni, le préfet de l'époque. Il avait proposé que l'AGS avance les indemnités de licenciement à condition que préalablement à ce paiement, le conseil général s'engage à rembourser la caisse de garantie des salaires si la cour de cassation dit qu'il revient au Département de payer les indemnités.

* Pourtant, pour les 700 dossiers en attente d'examen, l'AGS a opposé une fin de non recevoir à cette demande. Pourquoi ne pas se mobiliser également devant ses grilles ?

L'AGS n'a pas vraiment opposé une fin de non-recevoir. Elle est simplement inquiète que le conseil général ne s'engage pas à payer. En filigrane, dans la réponse de l'AGS, on comprend bien qu'elle serait prête à payer si le conseil général s'engageait aussi. On mettra la pression sur l'AGS quand le conseil général acceptera de payer.

* Ne pensez-vous pas que vous vous trompez d'adversaire, légalement c'est à l'AGS de payer les salariés licenciés d'une entreprise en faillite ?

Je suis conscient que cela peut apparaître comme une contradiction. C'est la cour de cassation qui dira au final qui aurait dû payer. Pour l'instant, nous poursuivons notre mouvement et nous appelons aussi à la mobilisation générale pour la liberté et la justice ce samedi 24 décembre devant le conseil général à partir de 9h.

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