Les transporteurs quittent la table ronde sur les carburants

Durcissement du mouvement et nouveaux blocages annoncés

  • Publié le 14 février 2012 à 20:45

Peu avant 20h30 ce mardi 14 février 2012, l'intersyndicale des professionnels de la route a claqué la porte de la table ronde sur la baisse du prix des carburants pour tous. "Aucune solution n'a été trouvée. On a des élus qui ne prennent pas la mesure de ce qui est en train de se passer. Rien n'a été obtenu, tout le monde est face à ses responsabilités maintenant. Le peuple va décider. Nous demandons au peuple de se mobiliser", a annoncé Jean-Bernard Caroupaye, porte-parole de l'IPR. Les transporteurs appellent à un durcissement du mouvement pour la journée de mercredi. Des barrages, voire des blocages de la circulation ne sont pas à exclure.

La délégation de l'intersyndicale des professionnels de la route, menée par Jean-Bernard Caroupaye, a quitté la table ronde sur le prix des carburants ce mardi 14 février 2012 peu avant 20h30. En cause : après cinq heures de réunion, aucune solution concrète n'a été trouvée par les acteurs présents pour répondre à la demande des transporteurs et des associations de consommateurs de faire baisser le prix du carburant pour tous les usagers de la route. Pour rappel, ils réclament une baisse de 25 centimes par litre de carburants pour tous.

Peu avant le départ de l'IPR, c'est Jean-Hugues Ratenon, président de l'ARCP (alliance réunionnaise contre la pauvreté) qui avait quitté la table ronde, en lâchant, très amer : "Ça ne sert à rien de rester là. Pour moi, la réunion est terminée. Nous n'avons rien obtenu". Il poursuit : "Je suis sorti parce que Monsieur Didier Robert a commencé à parler de carburant détaxé pour les professionnels. Or, ce n'était pas à l'ordre du jour. Nous devions parler de la baisse des carburants pour les particuliers". "A l'heure où je sors, je n'ai plus d'espoir que les particuliers obtiennent quelque chose", termine le président de l'ARCP.

Pour rappel, au cours de cette réunion, il a été proposé et acté que le conseil régional et le conseil général s'engagent à financer un fonds de compensation en vue de faire baisser le carburant pour l'ensemble des professionnels, y compris les transporteurs, les taxiteurs, mais aussi les artisans, les professionnels du BTP, les commerçants ou encore les agriculteurs. Cependant, rien n'a été proposé concernant la baisse du carburant pour tous les usagers de la route, les acteurs présents se disant dans l'incapacité de financer cela.

Jean-Bernard Caroupaye, se voulant solidaire de la population, avait alors demandé d'autres propositions. Il poussera d'ailleurs un coup de colère lors de la réunion. "Ecoutez, maintenant, ça suffit ! Faites-nous une véritable contre-proposition. Arrêtez de nous tourner en bourrique, sinon nous sortons immédiatement et nous allons dire aux gens que vous vous foutez de leur gueule", a-t-il crié au préfet, aux présidents de Région, du conseil régional, du conseil général, de l'association des maires et des pétroliers.

Peu avant 20h30, le dialogue de sourds persistant, l'IPR a quitté la table des négociations et rejoint Gillot pour décider des actions à suivre. Si la nature de ces actions n'a pas été définie, les transporteurs prévoient un durcissement de leur mouvement de grève entamé ce mardi 14 février 2012. Rappelons que très tôt ce matin, ils ont installés des barrages filtrants de la circulation aux quatre coins de l'île à des endroits stratégiques, paralysant le trafic routier et créant des embouteillages importants. Il y a de fortes chances pour que les barrages filtrants se poursuivent ce mercredi, voire peut-être même des barrages bloquants.

A noter que la FDSEA (fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), qui a soutenu le mouvement des transporteurs ce mardi, informe ce soir qu'après une journée de solidarité, elle est "soucieuse de ne pas pénaliser davantage le fonctionnement de certains secteurs agricoles comme les livraisons d'aliments ou de poussins nouveaux-nés". C'est pourquoi, même si elle "comprend les préoccupations sociales qui ont engendrées la naissance de ce mouvement", la FDSEA a choisi de sortir du mouvement de l'intersyndicale.

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