Le préfet Michel Lalande intervient sur le conflit des carburants

"Revendiquer 25 centimes de baisse est absurde"

  • Publié le 15 février 2012 à 12:25

Michel Lalande, préfet de La Réunion, est intervenu sur le conflit du prix des carburants ce mercredi 15 février 2012 sur les ondes de Radio Freedom. Il a indiqué que "revendiquer la baisse de 25 centimes sur le prix des carburants pour toute la population est une revendication inaccessible et absurde". Le préfet a aussi regretté que "les dirigeants du mouvement ne maîtrisaient pas les barrages de la circulation".

Concernant les barrages mis en place pour les transporteurs, Michel Lalande a souligné qu'il avait "demandé à l'intersyndicale des professionnels de la route de tout faire pour ne pas tomber dans cette extrémité" et "regrette de ne pas avoir été entendu". A la question de savoir s'il avait ordonné la levée des barrages, il a indiqué : "Je ne me déroberai pas à mon devoir. Beaucoup de moyens de police et de gendarmerie ont été déployés aujourd'hui pour permettre un retour à la normale de la circulation".

En effet, les barrages de Cambaie et de Gillot ont été nettement assouplis dans la matinée de ce mercredi 15 février 2012. Michel Lalande "se réjouit de la physionomie de circulation qui revient à la normale". A la Plaine des Cafres, alors que la circulation était bloquée depuis ce mardi au niveau du Col de Bellevue par des agriculteurs, les manifestants ont été dégagés par les gendarmes et le barrage a été levé.

Concernant la relève des plaques d'immatriculation des personnes qui bloquent la circulation, le préfet a indiqué qu'au-delà de l'aspect d'ordre public, l'aspect juridique oblige à verbaliser tous ceux qui contreviennent à la circulation. Il prévient également sur un ton très ferme : "Ceux qui ont enlevé leur plaque d'immatriculation, on les retrouvera". Pour lui, sa prise de position est "normale", elle "exige que force reste à la loi".

Toujours sur la question des barrages, Michel Lalande a expliqué que lorsqu'il est entré en réunion ce mardi 14 février, il avait été convenu qu'il y aurait des barrages filtrants, mais pas bloquants. "Je regrette que cette parole donnée n'ait pas été respectée. Les méthodes employées ne sont pas les bonnes, et d'ailleurs je pense que les dirigeants du mouvement n'étaient pas en accord avec ces méthodes", commente-t-il. Avant d'ajouter : "Cependant, il m'a semblé que les dirigeants ne maîtrisaient pas grand chose de la situation".

Par ailleurs, il note que "la question des carburants est récurrente à La Réunion puisque des conflits éclatent régulièrement", mais affirme que "la situation n'est pas du tout la même qu'en 2008 car aujourd'hui, on ne trouve plus dans l'opacité".

Michel Lalande a aussi annoncé clairement que les "transporteurs avaient obtenu une réponse claire à leurs revendications, avec l'obtention d'un fonds de garantie attendu pour leur permettre de bénéficier de 5 à 6 centimes sur le prix du carburant".

Concernant la population, il a rappelé que "la baisse de la bouteille de gaz à 12 euros a été confirmée et sera effective à partir du 1er mars". Concernant l'autre revendication, celle de la baisse de 25 centimes par litre de carburant à la pompe, il estime que c'est "une revendication inaccessible qui ne correspond à aucune réalité objective" et que cette demande était "absurde".

Il indique également que si on additionne la marge bénéficiaire des pompistes et des pétroliers, on ne parviendrait qu'à une baisse de 19 centimes par litre de carburant. Or, c'est une baisse de 25 centimes qui est réclamée par les transporteurs.

Michel Lalande explique aussi que le prix d'achat du carburant est passé de 62,50 centimes d'euro le litre en janvier à 66,84 centimes en février. "Dans ce cas, je ne vois pas comment cette hausse ne pourrait pas impacter sur les prix pour la population".

Le préfet a rappelé sa proposition dans ce dossier. "Je propose qu'on travaille pendant 4 mois à l'énergie, au pétrole et à la fixation du prix pour la population. Si un changement doit avoir lieu, il ne va pas se faire en un claquement de doigts. Il nous faut du temps pour travailler à cette situation", explique-t-il.

Interrogé sur la suite des événements sur le dossier du prix des carburants, Michel Lalande déclare : "Je suis disponible pour que dès qu'on le veut, on reprenne la réunion qui a été interrompue inutilement hier (ce mardi, ndlr)". Il "lance un appel à la raison et à l'intelligence pour reprendre les discussions".

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