Accord sur le marché du travail entre le patronat et certains syndicats

Pour la CGTR, une "attaque historique contre les salariés"

  • Publié le 17 janvier 2013 à 05:28

Suite à la signature, ce vendredi 11 janvier, d'un accord proposant de nouvelles règles dans le code du Travail par le patronat et la CFDT, la CGC et la CFTC, la CGTR réagit dans un communiqué. Selon le syndicat, ce texte préfigure une violence inouïe pour les travailleurs. Il appelle "les parlementaires à rejeter ce texte" et "interpelle le gouvernement pour ne pas franchir la ligne jaune". Nous publions le communiqué ci-dessus.

"Non Monsieur Hollande, cet accord ne traduit pas, bien au contraire, "de nouvelles avancées" pour les travailleurs. Oui ce texte est "ambitieux" pour le patronat et notamment, le Medef car il démantèle le code du travail et les droits sociaux.

L’objectif  du gouvernement de sécurisation de l'emploi abouti à une flexibilité accrue et à un accord gagnant (patronat)/perdant (salarié). Et la flexibilité ne créé pas d’emploi ! Elle remplace les emplois stables par les emplois précaires ! L’anticipation de l’évolution de l’activité des entreprises a été à peine effleurée alors qu’il s‘agit là d’une impérieuse nécessité pour sauver l’emploi.

La fin du CDI (contrat de projet et CDII), les licenciements  facilités pour ne pas dire incités, la mobilité forcée, la déjudiciarisation des affaires (obstacles au droit de recours du salarié…) traduisent une acceptation totale de la politique du Medef et du patronat.

Contrairement à l’application immédiate des attaques contre le salariat, les quelques avancées (le sont-elles vraiment en elles mêmes?) nécessaires pour faire avaler la potion amère (complémentaire santé, la taxation des contrats courts), dans le meilleurs des cas ne s‘appliqueront pas de sitôt.

L’accord compétitivité-emploi de Sarkozy est en marche. Le déséquilibre est patent et ravi le patronat. Les salariés doivent savoir qu’avec ce texte, le patron pourra baisser leur salaire, leur temps de travail sans aucune compensation, sans recours possible au tribunal (les plans de Sauvegarde de l’Emploi-PSE seront contournés et rendus pratiquement inapplicables, la motivation du licenciement individuel ne sera plus un élément pris en compte dans bien des cas).

La CGT et  FO étant majoritaires par rapport aux signataires,  le gouvernement transcrira t-il en l’état cette attaque historique contre les salariés, ce texte qui est aux antipodes de l’équilibre recherché des objectifs fixées ?  Lors de l’application des très prochaines règles en matière de représentativité, un tel accord ne passerait pas. La bataille continue. L’unité d’action est de mise plus que jamais.

La CGTR, dont la représentativité a été largement confirmée une fois de plus aux dernières élections dans les TPE, d’ores et déjà entamera une tournée de ses structures pour informer et combattre ce texte inique.

La CGTR appelle nos parlementaires à rejeter ce texte qui préfigure une violence inouïe pour les travailleurs. Elle interpelle le gouvernement pour ne pas franchir la ligne jaune, ce qui lui aliénerait l’adhésion des salariés qui se sont prononcés en masse pour Mr Hollande contrairement au patronat et notamment le Medef". 

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